Geno : Sauver l'équipage ? Qu'est ce que tu racontes encore ? Pourquoi les sauver ?... Il ne vont rien t'apporter de bien !
Pourquoi ? Et bien...
Jules : Rien n'est écrit d'avance... Tu dois le savoir non ?
Sa colère se mêle alors à un air intrigué qu'il a sur le visage et c'est alors qu'il sort sa main droite de sa poche, cette main défigurée qu'il cache constamment.
Geno : Tu n'as vraiment rien compris... On est obligé de les faire taire si on veut éviter les problèmes !
Il commence à s'énerver petit à petit.
Geno : j'aurais dû vous mettre tous les deux au courant dès le début…
Bûth : Quoi ?
Jules : Nous mettre au courant dès le début ?
Il reprend son calme petit à petit.
Geno : Oui, mais j'ai trouvé plus sûr de ne pas vous le dire. Je savais que vous alliez vous interposer alors qu'on s'étaient tous mis d'accord sur l'assassinat de Ode et l'équipage si tout tournait mal et puis... Le fait que vous étiez dans le groupe de Trish a confirmé mes doutes.
Bûth : C'est quoi le problème avec Trish.
Faucheur : Le fait qu'elle connaisse le Capitaine.
Je lance un regard au corps de Trish.
Geno : Ce type qui dirige le navire, il compte beaucoup trop à ses yeux... C'est pour ça qu'on lui a infligé ça, c'est pour être tranquille pendant un moment au cas où la situation dégénère... Et je ne veux pas qu'elle voit quelqu'un qu'elle aime se faire tuer devant ses yeux.
Il veut la protéger... nous protéger ?
Jules : Et qu'est ce que tu comptes faire ensuite ?
Geno : On modifie le rapport, on ment sur les observations qu'a fait Ode sur nos pouvoirs, on cache notre réel potentiel pour ne plus avoirs les yeux de guilde et du royaume rivés sur nous… et on dit que ça s'est mal passé et qu'un parasite a attaqué le bateau. Ce n'est clairement pas le meilleur mensonge mais c'est le seul viable vu la situation.
Il a l'air de savoir ce qu'il fait et puis, je pense qu'il veut endosser toutes les responsabilités... Pourtant c'est à cause de moi... C'est de ma faute si on est dans cette situation.
Geno : Bon, allons voir ce qu'il se passe en haut.
On monte tous les quatres sur le pont. Le navire est en mouvement depuis un moment déjà mais c'est que maintenant que je m'en rend compte en voyant la mer défiler. J'observe le capitaine qui a une main posée sur la barre et l'autre sur sa blessure au niveau du ventre, il a aussi du mal à tenir debout. Je me dirige vers un des bord du bateau et j'admire la mer pour me calmer et reprendre mes esprits. Ne sont-ils pas fatigués ? Fatigué de donner la mort ? Ou alors ils le cachent ? C'est alors que j'entend le miaulement d'un chat, un chat que je commence à bien connaître, il vient se frotter à mes jambes pour chercher des câlins.
Jules : Les gens qui peuvent te voir peuvent changer les gens, pas vrai ?
Mais, dans la situation actuelle... Je ne pense pas que changer leur manière d'agir soit nécessaire. Tout à été planifié pour se dérouler ainsi donc je ne dois rien modifier, je ne dois pas intervenir. Le futur ne peut pas être prédit, mais parfois il peut planifier… On va tous rentrer tranquillement...
Voix d'Avenal : Rose attention !
Alors que je fixais l'horizon, j'entends Avenal crier. Je me retourne instantanément et j'aperçois Rose, en train de chuter alors qu'un filet de sang s'échappe d'une blessure qu'elle à au niveau des côtes. Il y a aussi un homme qui se tient juste devant elle, il semble âgé et tient dans sa main un couteau couvert de sang. Le marin semble totalement terrifié et ses mains tremblent.
Marin : Vous ne comptez pas nous laisser partir vivant ! Je le sais ! On va tous y passer donc autant mourir maintenant en vous amenant avec moi !
Il se baisse et assène plusieurs coups de couteaux à la chasseuse.
Avenal : Enfoiré !
Avenal fait alors apparaître une boule de plasma bleu dans sa main et l'envoie en direction de l'homme. Au contact de ce dernier, une explosion se produit et le corps inerte du marin est propulsé sur le côté, la peau légèrement carbonisée et déchiqueter à certains endroits.
Avenal : Rose !
Il fonce auprès de son amie d'enfance. Elle ne lui répond pas et reste les yeux fixés, terrifiée, sur les nombreuses blessures qu'elle a sur le corps.
Avenal : Hey, répond moi... Je t'en prie... Amenez de quoi la soigner !
Un marin s'approche de lui.
Marin : On a plus de quoi soigner ses blessures...
Je regarde mon bras gauche , si seulement je m'étais pas fais mordre face à ce parasite, si seulement j'avais pas fait cette erreur débile…
Avenal : Nounou, tu peux créer des bandages avec ton mana ?!
Nounou : Oui, mais ils ne...
Avenal : Fais-en !
La peluche vivante s'approche de Rose et fait des sortes de bandages qui sortent de la paume de ses mains et s'enroulent autour du ventre de la blessée, là où elle a reçu le plus de coups de couteaux. Tout le monde observe la scène sans dire un mot. Le sang continue à sortir de la plaie, c'est alors que Rose détache son regard des blessures et observe Avenal.
Rose : A… Ve...
Avenal : Non…
Elle tente alors de sourire, pour rassurer celui qui à toujours été là pour elle, depuis leur plus jeune âge. Elle pose alors sa main ensanglantée sur le visage du chasseur tout en arborant un sourire pour le rassurer. Il attrape la main pendante de son amie, les larmes aux yeux.
Avenal : Reviens... Je t'en prie… Reviens ! Tu n'as pas le droit de partir maintenant ! Pas avant moi ! Pas avant de l'avoir ramené auprès de nous !
Il la lâche et se met debout, puis il tend ses bras au-dessus du corps de Rose, ferme les yeux, inspire profondément.
Avenal : Je ne te laisserais pas partir...
Son corps s'illumine légèrement et il se met à faire de légers gémissements de douleurs.
Avenal : Je ne te laisserais pas m'abandonner...
Son visage se crispe de douleur. C'est alors que son bras gauche s'arrache propulsant avec lui un jet de sang et se désintègre en petites particules jaunes lumineuses qui se dirigent et régénèrent la blessure de Rose, d'autres particules sortent aussi de ses paupières alors que celles-ci sont fermer et il se met à hurler de douleur. Comme tout le monde, j'observe le spectacle qui se joue devant moi lorsqu'un mouvement étrange attire mon attention. Du coin de l'œil, j'apperçois deux hommes qui se lancent un regard avant de se faire un signe de la tête et d'attraper des couteaux qu'il avait sur eux. Ils s'élancent tous les deux en direction d'Avenal, j'essaye de transformer mon bras droit en lame mais je n'y arrive pas, je suis trop fatigué à cause du combat face au parasite que j'ai mené tout à l'heure.
Jules : Attention !
C'est alors que Faucheur apparaît et se place en face d'eux et coupe le bras d'un des deux hommes avec sa faux, le second s'arrête immédiatement pris de peur tandis que son ami tombe à terre en hurlant de douleur. Il finit par l'achever en plantant sa faux dans le ventre de l'assaillant et se tourne vers l'autre marin qui est totalement tétanisé par la peur.
Faucheur : Personne d'autre ne les touchera... Ni lui, ni elle... Pas tant que je serais en vie...
Marin armé : Vous... Vous... Vous n'êtes pas humains... Vous n'êtes là que pour semer la mort derrière vous ! La Papauté avait raison depuis le début !
Pris d'un élan de courage ou de désespoir, il fonce vers Faucheur avec son arme. Le chasseur l'esquive et lui fait une profonde entaille sur tout le dos avec sa faux puis enfonce la lame de son arme pour finir son adversaire qui est tomber au sol.
Faucheur : Quatre sont morts... Qui est le suivant ?
Il lance un regard vers Geno, ce dernier soupir.
Geno : Ca ne sert plus à rien d'attendre vu la situation. Il faut qu'on mette tout ça sous silence.
Faucheur : Dans ce cas…
Il attrape fermement sa faux et s'élance vers un autre membre de l'équipage qui observait la scène, à peine a-t-il le temps de réagir que Faucheur lui coupe le torse. L'homme tombe raide mort. Geno et Nounou se mettent eux aussi à combattre, c'est un véritable massacre qu'ils font tous les trois. Bûth observe lui aussi le massacre qui se déroule sous nos yeux. "Vous n'êtes là que pour semer la mort"... C'est vrai... C'est ce que l'ont fait depuis le début... C'est ce que l'on a toujours fait... Je mets ma tête entre mes mains.
Jules : Putain...
L'incompréhension me fait sourire... Je ne comprends pas comment j'en suis arrivé là... Je suis qu'un lycéen moi de base, alors qu'est ce que je fais là... Une larme se forme au coin de mon œil.
Jules : Je ne fais rien... je ne subis rien... Alors pourquoi je pleure... Est ce que c'est parce que je suis las ? Je suis fatigué de tout ça…
Pourquoi je peux pas rentrer chez moi putain… Je dois rester ici, dans ce monde... Comment je peux oublier cet ancien monde quand celui-ci est pire ? Alors que tout autour de moi j'entend les cris des marins, une voix m'interpelle, elle attire mon attention, elle est faible mais je l'entend... Elle n'est pas dans ma tête... Je relève la tête et je vois Avenal, à genoux près du corps de Rose, entouré de plusieurs corps sans vie.
Avenal : Rose ?... Rose ?... Rose ? ...
Il tâte le sol alors qu'elle est juste devant lui... Je commence à marcher dans sa direction.
Faucheur : Jules, attends. Je vais le voir.
Je me tourne vers Faucheur, il est couvert de sang et il semble avoir fini de se battre, Geno et Nounou aussi.
Avenal : Rose ?... Rose ?...
Faucheur : Hey, Avenal, je suis là...
Faucheur s'assoit à côté de lui.
Avenal : Faucheur ?
Faucheur : Oui, c'est moi... Tiens...
Il prend la main de Rose et celle d'Avenal et les joint.
Faucheur : C'est sa main... Son poul bat... Elle est sauvée.
Je m'approche d'eux et c'est là que je remarque que les yeux d'Avenal sont vides et que des larmes coulent sur ses joues.
Avenal : Je l'ai sauvé...
Je regarde le corps de Rose et, même si elle ne montre aucun signe de vie, sa blessure a disparu. Nounou et Geno nous rejoignent.
Faucheur : Il va falloir du temps avant qu'elle se réveille mais... Oui... Ton bras et ta vue l'ont sauvé... Ces deux sacrifices l'ont ramenés à la vie...
Sa... Sa vue ?