Pas d'inspiration pour le titre

"Tap Tap tap."

Les pas de Jinseki peuvent être entendus résonner entre les arbres, alors qu'il se faufile à travers le sous-bois dense de la forêt, sautant de branche en branche, ses pas rapides et, malgré le fait qu'ils se veulent silencieux, plus que bruyant, son besoin de vitesse étant supérieur à son envie d'être discret.

L'air est chargé de l'odeur de la terre humide et de la mousse, restes des intempéries incroyables de ces derniers jours, heureusement absentes en cette journée, son nez éternuant déjà bien assez pour qu'il se chope une deuxième édition à son rhume.

Il lève les yeux rapidement au-dessus de lui pour vérifier si ses prières sont exaucées ou non, avant de retourner à l'horizon de branches et de feuilles devant lui sans en avoir la réponse, la canopée au-dessus de sa tête, enchevêtrée de branches, ne laissant passer qu'éclats de lumière grise et de promesses d'un éventuel orage.

Mais peu importe quel temps il fera, il continuera sa course, aussi rapidement que possible sans que cela touche son endurance, la mission qu'a confiée le village à son sensei et son équipe, maintenant sa mission, est claire, simple, mais trop importante pour qu'il se laisse ralentir. L'escouade envoyée par Konoha, bien que payant un lourd tribut, ne l'a pas arrêté, ce n'est pas une petite pluie qui le fera. 

Mais Kami, une fois arrivé à destination, qu'est-ce qu'il prendra une bonne douche, peut-être aller chez les iryō-nin avant cela...

"Oui... je ferais ça... et j'en profiterais pour prier pour le repos de mes camarades."

Il pense en auscultant rapidement les bandages appliqués contre son flanc droit, la teinte rouge n'étant heureusement pas encore trop prononcée pour qu'il ait besoin de s'arrêter et de les changer de nouveaux.

Le tribut a effectivement été lourd pour l'équipe de Konoha, malheureusement ces Anbu étaient plus que coriaces, son équipe s'est battue vaillamment, chacun d'entre eux donnant pour leur argent aux forces spéciales.

Malgré tout, il est le dernier debout, le seul de son équipe à encore marcher. N'ayant meme pas eu le temps de leur donner une sépulture décente, son sensei, une fois le dernier anbu terminé, lui demandant sur son lit de mort de courir le plus vite qu'il puisse en direction du quartier général de la troisième armée.

Et courir il l'a fait, et il le fait toujours. Et il continuera, jusqu'à ce que ce parchemin arrive aux mains du général Ishikawa.

Malheureusement, après tous ces jours à passer derrière les lignes ennemies, après que son équipe eut été prise dans la surprise percée du front opérée par les sannin sur le quatrième champ d'opération, les faisant tomber dans le territoire de konoha., il se retrouve seul. C'est sur ses épaules que revient le plus dure de la tâche. 

Ses années à l'académie lui auront appris cela, il n'y a rien de plus terrible pour comme possibilité pour genre de mission qu'une situation où le messager se retrouve privé de son escorte. Et même si les anbu ont été traités, il est encore bien trop proche des zones de combats et bien trop du mauvais côté de la carte pour ne pas être inquiet.

Le fil de ses réflexions se rompt soudainement, un doux son effleurant les limites de sa conscience, une note indistincte portée par le vent. Dans les premiers temps, il se décide à l'ignorer, sa tâche est bien trop importante pour qu'il perde son temps à s'intéresser au moindre bruit dans cette foret de malheur. 

Cela devait probablement être le cri d'un oiseau ou un simple caprice de l'air, le vent résonant à travers les branches, les feuilles ou les cavités dans la terre et les arbres.

C'est ce qu'il s'est dit plus tôt, cela ne devait être rien.

Pourtant, à mesure qu'il s'enfonçait dans la forêt, le son est revenu, plus distinct cette fois, non plus un simple bruit mais les débuts d'une mélodie vacillante, juste au-delà de ce qui perceptible.

Au départ, ce n’était rien, un souffle, un frémissement se faisant ressentir à travers la végétation, semblable au vent qui glisse entre les feuillages, un son diffus, presque confondu avec le silence.

Mais peu à peu, il se fit plus précis. Se donnant un rythme, une conscience, une vie. L'idée que ce soit le vent se dissipant aussitôt, c'était quelque chose de trop régulier, trop intentionnel pour être naturel, trop réfléchis pour être un simple bruit de la nature environnante.

Des notes, d’abord isolées, se détachaient doucement, brisant l'idée d'un simple souffle unique, pour partir dans d'autres gammes, certaines aigues, d'autres graves. Comme si l’air lui-même s’accordait, se donnait une vie, d'un air timide, pour peu à peu dévoiler une mélodie.

Il s'arrêta, son regard balayant le sol de la forêt. Le silence des bois pesait autour de lui, lourd et attentif, comme si les arbres eux-mêmes se penchaient pour écouter. La mélodie serpentait dans ce calme, telle un fil d'argent, insaisissable mais captivante. Jinseki ne peut que continuer, l'appréhension forte dans sa gorge, mais ce n'est pas comme s'il pouvait faire demi-tour, et il ne pense pas qu'il serait épargné par la mélodie s'il le faisait.

Puis rapidement, à force que les pas se succèdent, et que les branches défilent par dizaines et tantôt par centaines au grès de l'enfoncement de Jinseki au sein de la forêt, la mélodie se structure, les différents son épars s'ttachant les uns aux autres, ne devant plus son isolé dans l'espace mais gamme pensée, se rassemblant dans une sucession de ton se suivant dans un air étrange, inconnu, une musique sans origine apparente, ni source visible, semblant être crée par la volonté de la foret elle-meme. Semblant flotter, suspendue dans l’espace, et vibrer contre les parois de ton crâne, de ton être.

Étrangement, cette musique, contrairement à la forêt, n’effrayait pas. À l'inverse meme, elle séduisait, elle l'appelait, une main tendue à travers l'obscurité grandissante sous les arbres, le peu de luminosité apportée par le soleil semblant mourir à petit feu, alors que celui-ci finit sa route pour aller se coucher.

Impossible pour Jinseki de dire si cette musique vient de loin ou de près, si elle vient de gauche, de droite, du devant ou de derrière, de l’intérieur de la forêt ou de l'extérieur, du haut des arbres ou du bas, caché dans les buissons. Impossible, elle semble se trouver partout et nulle part à la fois, étendant sa gripe sur l'entièreté de la forêt, telle une force invisible mais pas timide, s'impossant avec autant d'absoluité, sans que cela soit abrupt, fait avec simplicité, grace et avec nonchalance, tel une personne exposant sa présence dans sa propre maison.

Elle était là, simplement, comme si elle avait toujours été là, tapie derrière le silence, attendant d’être entendue.

Le cœur du shinobi s'accélére, une légère inquiétude parcourant son échine. La mélodie est douce, presque plaintive, un air délicat caressant doucement les bords de son esprit. Chaque note semblant se fondre dans la suivante, un flux hypnotique et sans fin, lui susurrant à l'oreille, l'appelant à écouter plus attentivement, à se plonger dans l'harmonie.

Ses doigts saisissent l'un de ses dernier kunai, tentant de se raccrocher à la sensation du métal froid. Pourtant, la musique commence rapidement à percer ses défenses, emplissant ses pensées d'une chaleur qui affaiblissent sa vigilance. Pas à pas, il sent presque malgré lui sa posture se détende, son souffle s'alignant inconsciemment sur le rythme doux de la mélodie, son esprit pris entre d'un côté sa mission et ses années d'entrainement, et de l'autre l'envoutante mélodie.

Il commence à secouer la tête, une tentative à moitié convaincue de chasser la brume qui s'installe en lui, mais la mélodie s'enroulait plus étroitement autour de ses pensées. C'était comme si la forêt elle-même avait commencé à respirer en harmonie avec le son, chaque feuille bruissant et chaque branche murmurant dans une symphonie infinie et invisible.

Son emprise sur le kunai se relâcha. Le sol de la forêt paraissait plus doux sous ses pieds, le monde autour de lui devenait flou à ses marges. La mission... quelle mission au juste ? 

Cette question glisse hors de son esprit, remplacée par un désir irrésistible de trouver la source de cette musique, de voir le visage derrière la voix qu'il croyait presque entendre.

Toujours plus profondément, ses pas le guident, chacun plus léger que le précédent, comme si la terre elle-même le poussait en avant. La mélodie s'épaississant, résonnant dans ses os, une berceuse promettant la paix, le repos, un lieu pour s'abandonner et oublier, un lieu où se trouvent ses amis, les membres de son équipe, et son sensei, où tous sont en vie, et où il pourra être avec eux.

Quelque part, une voix — douce, persuasive — se mêla à la musique.

« Repose-toi, tu dois être fatigué. Il n'est pas nécessaire de lutter. »

Son kunai tomba de sa main, perdu dans le sous-bois enchevêtré. Le regard du shinobi se vida, ses pensées aspirées dans les notes envoûtantes qui l'attiraient toujours plus loin, toujours plus profondément, vers le cœur invisible de la forêt.

Il passe devant les chauves-souris...

Continuant inlassablement sa route près à compléter sa mission, qui est de...

Attends... des chauves-souris alors que le soleil se couche à peine ?

C'est pas bizarre ?

Quoi qui est bizarre ?

...

De quoi parlait-il encore ? 

...

Oh

...

Parler... voix... oui, la voix.

Et la voix... il y avait une voix ? 

Qu'est-ce qu'elle disait ?

Non probablement les voix des branches ou les battement des chauves-souris

Les chauve-souris des branches du voix

Les branche du souris de battement...

Hein ?

...

"Qu'est-ce..."

Est la pensée de Jinseki alors qu'il tombe par terre. 

Pourquoi il est tombé ? Les branches ? les racines ? Les cailloux ? La boue qui l'a fait glissé ? 

Qui l'a poussé ? On l'a poussé ?

Les chauves-souris ? Les chauves-souris sont des enemies. 

Non, c'est faux. Ce sont des animaux, c'est les arbres.

Non, les arbres sont des anbu, ou l'inverse. Non...

Non, il divague... qui divague ?"

Les pensées de Jinseki se bousculent dans sa tete, alors qu'il est logé entre les racines d'un arbre, sont cerveau rempli d'une avalanche d'informations, chacune suivant l'autre, se succédant comme des notes de musique.

Oui la musique. Il y avait une musique. Il y a une musique.

Il a une mission, il doit aller... aller quelque part.… délivrer... quelque chose, il doit le faire, il doit partir, il doit quitter la musique.

Il doit quitter la musique.

Il doit quitter le vert, la végétation, il doit quitter la forêt.

Il ne doit plus rien entendre.

IL doit se lever.

IL... quoi ?

Sa seule pensée se structure enfin, l'étonnement, le choc, alors que sa simple tentative de lever sa main, voulant ensuite utiliser celle-ci pour se hisser et se remettre debout avec une racine, échoue.

Il ne peut pas lever sa main, elle n'est pas blessée non, un rapidement coup lui permettant de voir, meme à travers son mal de crane et son étourdissement, que celle-ci va très bien. Malgré tout peu importe la volonté qu'il met, la force qu'il demande, la force qu'il applique, presque à en hurler, elle ne bouge pas. 

Elle reste là, sans bouger, so plus gros effort ne permettant que de faire bouger ses doigts de quelques centimètres, comme un spasme peu contrôlé, il ne peut meme pas fermer le poing.

Pourtant il va très bien, sa main... sa main va très bien, pas de blessure, peut-être un choc. Ou peut-être que...

Un rapide essai de son autre main donne le meme résultat. 

Puis de sa jambe droite, puis de sa gauche, puis du pied droit, puis du gauche, puis même de sa tete, celle-ci ne bougeant qu'assez pour qu'il puisse porter un regard sur ses membres. 

Il ne bouge plus, son plus grand exploit étant de faire trembloter tout son corps, comme une caricature de personne prise de spasmes.

Comment, une blessure, non ? Alors... oh non...

Sa pensée se trouve confirmée de suite, alors que ses membres, déjà mal en point, continue de s'arreter de plus en plus, tout son corps se confirmant dans l'immobilité, sa tete elle aussi commençant à perdre le peu de mobilité qu'elle possédait encore. Et ce n'est pas de suite, il peut se sentir perdre sa cappacité à bouger.

Et ses poumons, oui...

C'est confirmé lorsqu'il sent un étau, jusqu'à ennuyant mais supportable, peser de plus en plus sur sa poitrine, une cage invisible, des liens invisibles resserrant peu à peu sa cage thoracique, sa respiration devenant laborieuse, lentement, lentement, lentement.

Lentement, lentement, lentement. Mais surement. 

Il peut le voir, le sentir, alors que les minutes passe. Sa vision, ses pensées, sa respiration, tout part en couilles. 

La peur empli chaque centimètre de son corps alors qu'il sent les liens invisibles compléter leur étau sur lui, son cœur battant à 100 à l'heure, alors qu'une douleur aigue lui enserre la poitrine, et que son torse ne se lève plus que de quelques millimètres, et cela diminue encore.

Non, il ne peut pas mourir, il doit, il doit, il doit...

"Mmm... Mmmm... MMM... ME... Message..."

Il ne peut finir ici, il doit d'abord...

"Alala, efficace mais pas beau à voir."

Une voix inconnue perce ses oreilles, brilliant par sa nonchalance.

D'ailleurs maintenant qu'il le dit, la musique ? Où est la musique ? Ne l'a sent il pas ?

La musique... il n'y en a plus.

Qui... 

"Okay, ça pue vraiment, en meme temps, complète paralysie du corps."

"Mourir dans sa propre merde, wow."

Alors que sa tete refuse de bouger, ses yeux acceptent en partant ne lui laissant que voir les feuillages, sa vision à moitié perdue, prise dans un étourdissement et des hallucinations, la douleur étant de toute façon trop pour qu'il puisse se concentrer.

"Que ressens-tu en ce moment ? Si c'est de la douleur, sur une échelle de un à dix ?"

"Juste une petite question... simple intérêt scientifique, ne répond pas si ça te dérange..."

"Ah oui, c'est vrai... je pourrais poser la question mille fois dans le futur, je ne suis pas sûr que j'aurais une fois la réponse. Je suis vraiment pas toujours malin."

Putain

Fut tout ce qui venait à l'esprit de JInseki alors qu'il vivait sa dernière seconde.