BONJOUR MÈRE

IVAN

Le cri qui emplit la pièce me donna la nausée. J'avais déjà cessé de lutter il y a longtemps. La magie de Nyana me tenait comme de l'acier, s'enroulant autour de mes membres et de mon esprit en chaînes invisibles, me maintenant en place alors que j'étais forcé de regarder le cauchemar se dérouler. Kiran et Harald étaient pris au piège comme moi, tendus et silencieux, leur fureur aussi inutile que la mienne face à elle.

Les femmes, regroupées autour des enfants, n'osaient pas faire de bruit. Elles ne pouvaient que protéger les petits du mieux qu'elles pouvaient, leurs visages pâles de terreur alors qu'elles berçaient et chuchotaient, essayant d'étouffer les sanglots qui continuaient de s'échapper. Même Raven, qui avait tenu si courageusement jusqu'à maintenant, s'était effondré, ses cris minces de peur et de confusion remplissant l'air entre les cris torturés de Rollin.