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Il sentit une sensation de vertige alors que les couleurs et les formes tournoyaient autour de lui, se mélangeant et se fondant les unes dans les autres. Puis, peu à peu, la tourmente se calma, et il se retrouva de nouveau dans la chambre où son corps astral était allongé. 

Il se concentra, rassemblant toutes ses forces, et parvint à se réintégrer à son corps. Il ouvrit les yeux, se redressa lentement et prit une profonde inspiration, s'habituant de nouveau à la sensation de son deuxième corps. Il se sentait différent, plus fort et plus sûr de lui, comme s'il avait acquis une nouvelle compréhension de l'univers. 

Il se leva, se préparant à affronter tout ce qui allait venir, sachant qu'il avait un rôle à jouer dans la protection de l'univers. Il se rappela alors les réponses du Gardien, et la mission qui lui avait été confiée. Il savait qu'il avait beaucoup de travail à faire, mais il était prêt à relever le défi. 

Il se sentait plus fort, plus confiant, maintenant qu'il avait un peu plus de réponses à ses questions. Il quitta la salle de méditation, saluant les autres membres de l'organisation. 

Quelques temps plus tard.  

Un jour, alors que Noé était en mission avec Anna, ils ont été confrontés à une situation assez cocasse. Ils devaient récupérer un objet important pour l'organisation dans une maison abandonnée, mais ils ont été accueillis par un chat agressif qui ne voulait pas les laisser entrer. 

Anna, qui était une amoureuse des animaux, a essayé de calmer le chat en lui parlant doucement, mais sans succès. Elle a eu une idée brillante et a sorti une balle de laine de sa poche. Elle a commencé à jouer avec le chat, lançant la balle de laine dans tous les sens pour le distraire. 

Noé, qui observait la scène avec amusement, a eu l'idée de lancer la balle de laine à Anna en lui disant : « On dirait que tu as trouvé ton chat-tington ! ». Anna a ri de bon cœur et a répondu : « Tu as un humour miaou-veilleux ! ». 

Pendant ce temps-là, avec Aaron.  

L'individu l'ayant emmené lui parla, assis sur une chaise, et lui posa des questions. Aaron était assis en face de l'individu, les mains liées derrière le dos. Il avait l'air calme et résigné, bien qu'il ne sache pas exactement à qui il avait affaire. 

L'homme lui posa des questions d'une voix froide et calculatrice. "Aaron, tu as quelque chose que je veux", dit-il, son regard perçant semblant scruter l'âme d'Aaron. "Et je suis prêt à tout pour l'obtenir." 

Aaron resta silencieux, ses yeux cherchant des réponses dans le visage de son interrogateur. L'homme se pencha en avant, ses doigts drapés sur les accoudoirs de sa chaise, un sourire calculateur effleurant ses lèvres. 

Aaron sentit un frisson glacé parcourir son échine tandis que l'homme poursuivait, sa voix aussi froide que le vent d'hiver. 

"Écoute, je sais tout de toi. De ta naissance jusqu'à maintenant." L'homme se redressa, les mains croisées derrière son dos, sa silhouette imposante se découpant dans la lumière tamisée de la pièce. "Je leur avais demandé si tu étais assez fort, et je n'ai eu aucune réponse, du moins, pas avant maintenant." 

Il s'arrêta, observant Aaron avec un mélange de mépris et de curiosité. "Tu es un beau matamore, tu sais ? Moi qui pensais avoir un adversaire à ma taille." Il secoua la tête, feignant une déception exagérée. "Bref, je vais te faire souffrir et te formater, te conditionner et t'endoctriner, te rendre esclave de ce pouvoir pour que tu n'obéisses qu'à un être : moi." 

Les mots résonnèrent dans la tête d'Aaron, chaque syllabe martelant sa détermination. Il serra les poings derrière son dos, sentant les liens mordre dans sa peau. Cet homme, ce manipulateur de génie, était bien plus dangereux qu'il n'avait osé l'imaginer. 

"Vous ne savez rien de moi", murmura Aaron, sa voix empreinte d'une colère contenue. "Vous pensez pouvoir me briser, mais vous sous-estimez ce pouvoir. Il ne peut être contrôlé par la force ou la peur." 

Penchant la tête et plissant ses yeux pour les faire pénétrer ceux d'Aaron, il dit ceci : oh, Aaron, tu te méprends tellement. Ce n'est pas par la force ou la peur que je te contrôlerai. C'est par la persuasion, par la manipulation subtile de ton esprit et de tes désirs les plus profonds. Je te ferai voir le monde à travers mes yeux, et tu m'obéiras parce que tu croiras que c'est la seule chose sensée à faire. 

Mais que racontes-tu, bordel ? dit Aaron. "je n'ai aucun pouvoir malfaisant en moi, et encore moins un pouvoir aussi fort et démoniaque que tu peux prétendre." 

L'homme s'arrêta net, son sourire s'évanouissant pour laisser place à une expression plus sérieuse, presque glaciale. Il s'approcha de nouveau d'Aaron, son regard perçant semblant vouloir percer les ténèbres de son âme. 

"Tu mens", dit-il calmement, mais avec une telle conviction que cela fit frémir Aaron. "Tu peux nier autant que tu veux, mais les faits sont là. Je sais ce que tu es, Aaron. Tu es le porteur du pouvoir démoniaque, et il est grand temps que tu l'acceptes." 

Aaron secoua la tête, luttant contre la peur et le désespoir qui menaçaient de l'envahir. "Vous vous trompez", répliqua-t-il, sa voix se faisant plus ferme malgré tout. "Je ne suis qu'un homme ordinaire. Vos accusations sont infondées." 

L'homme haussa un sourcil, intrigué par cette résistance. "Un homme ordinaire, dis-tu ? Si seulement c'était vrai. Mais les preuves sont irréfutables." Il se pencha en avant, son visage à quelques centimètres de celui d'Aaron. "Tu veux me convaincre du contraire ? Prouve-le. Montre-moi que tu n'as pas ce pouvoir." 

Et dire qu'on ne comprend le sens des paroles qu'une fois la réponse ou situation survenue, avec une seule et même réaction : je le sentais / je le savais. 

En un clignement d'œil, et sans qu'Aaron ne comprenne comment, l'homme se retrouva derrière lui. Aaron sentit ses liens se desserrer, et en un instant, ses poignets étaient libres. Avant qu'il ne puisse réagir, l'homme était de nouveau assis en face de lui, son sourire calculateur toujours en place. 

"Lève-toi, tes liens sont détachés", dit l'homme, sa voix glaciale résonnant dans la pièce. Aaron se redressa lentement, ses poignets douloureux et engourdis par la pression des liens. Il se massa les poignets, son esprit tourbillonnant de confusion et de méfiance. 

Pourquoi faire cela ? demanda Aaron, sa voix teintée de suspicion. "Vous dites que je possède un pouvoir, mais vous me libérez de mes entraves. Quel est votre jeu ?" 

L'homme se contenta de sourire, ses yeux brillants d'une lueur énigmatique : considère cela comme un test, Aaron. Si tu es vraiment ce que tu prétends être, un homme ordinaire, alors tu n'auras aucun mal à prouver ta faiblesse. Mais si tu mens… alors ton pouvoir finira par se manifester, que tu le veuilles ou non. 

Qu'est-ce qu'un homme, au final ? 

"Tu as tout à prouver. Non seulement à moi, mais aussi à toi-même. Montre-moi ce que tu es vraiment, ou accepte ta véritable nature. Le choix est entre tes mains." 

Soudain, sans crier gare, l'homme attaqua. Un coup rapide et précis que seul un maître du combat pouvait exécuter. Aaron, surpris par la rapidité de l'assaut, réussit de justesse à esquiver, son instinct prenant le dessus. 

"C'est ainsi que tu comptes prouver ton humanité, Aaron ? En te battant ?" ricana l'homme en enchaînant une série de coups rapides. 

Aaron para plusieurs attaques, sentant l'adrénaline monter. Chaque coup esquivé ou paré confirmait sa volonté de survivre. Mais au fond de lui, quelque chose bouillonnait, une énergie qu'il n'avait jamais ressentie auparavant. 

"Pourquoi fais-tu cela ?" cria Aaron en ripostant, sa voix tremblant d'émotion. "Quel est ton but ?" 

Une lueur malveillante dans les yeux, il répondit : mon but, Aaron, est de te pousser à tes limites. De faire émerger ce pouvoir que tu nies si farouchement. 

Aaron lança un coup de pied circulaire, mais l'homme l'esquiva avec une aisance déconcertante, ripostant avec une force surhumaine. Aaron sentit l'impact et fut projeté en arrière, s'écrasant contre le mur avec un grognement de douleur. 

"Allez, Aaron !" hurla l'homme, son visage déformé par une fureur intense. "Montre-moi ce que tu es vraiment !" 

Aaron se releva, la douleur irradiante à travers son corps. Il ferma les yeux un instant, cherchant à calmer les battements frénétiques de son cœur. Il savait qu'il devait trouver une manière de gagner, mais sans recourir à ce prétendu pouvoir démoniaque. 

L'homme fonça de nouveau sur lui, et cette fois, Aaron sentit quelque chose changer en lui. Un instinct primal, une force qu'il ne comprenait pas, mais qui s'éveillait en réponse à la menace. Il esquiva habilement et riposta avec une précision qu'il ne se connaissait pas. 

Le combat devint une danse mortelle, les deux adversaires s'affrontant avec une férocité égale. Mais à chaque échange, Aaron sentait cette force mystérieuse croître en lui, menaçant de déborder. 

Finalement, l'homme recula. "C'est ça, Aaron. Je le sens. Tu ne pourras pas le contenir indéfiniment. Laisse-le sortir." 

Aaron secoua la tête, refusant de céder. "Non ! Je ne suis pas ce que tu veux que je sois." 

L'individu rit de nouveau, mais cette fois, il y avait une note de triomphe. "Très bien, alors nous continuerons jusqu'à ce que tu n'aies plus le choix." 

Avec une vitesse fulgurante, l'homme lança une attaque dévastatrice, visant à briser les dernières défenses d'Aaron. Sentant le danger imminent, Aaron se concentra de toutes ses forces, déterminé à ne pas succomber à ce pouvoir intérieur. Mais au moment où le coup allait le frapper, une explosion de lumière jaillit de lui, projetant l'homme en arrière. 

Ce n'était pas une lumière comme on pourrait le penser, mais une lumière qui en cachait une autre. Au sein de cette éclatante manifestation, une obscurité insidieuse se dévoila, comme une ombre dissimulée derrière un voile éblouissant. 

Aaron, stupéfait, sentit cette dualité étrange se déployer en lui. Une partie de lui était submergée par la lumière, une force bienveillante qui pulsait avec une chaleur apaisante. Mais en même temps, une autre partie, sombre et froide, s'éveillait, avide de destruction et de chaos. 

L'homme se releva lentement, ses yeux écarquillés par la surprise. Il semblait presque hypnotisé par cette étrange énergie qui émanait d'Aaron. "Oui, OUI ! LAISSE-LA SORTIR !", hurla-t-il. 

Aaron frémit à l'intonation fiévreuse de l'homme. Cette supplication, empreinte de désir et de désespoir, résonnait dans la pièce, comme un écho des ténèbres qui tentaient de s'infiltrer dans son âme.