La promesse tant attendu

Le soleil brillait fort ce matin-là, et Kamiru se leva précipitamment pour se préparer. En dévalant les escaliers, il attrapa une tartine et courut vers l'arrêt de bus, en espérant ne pas être en retard. Une fois arrivé à l'école, tout semblait aller comme d'habitude, jusqu'à ce que la cloche retentisse et qu'il réalise que la prochaine heure serait consacrée au cours de sport.

Lorsqu'il entra dans le gymnase, il aperçut le professeur Otha, le nouvel enseignant. Ce dernier arborait un sourire large et décontracté, comme s'il venait de sortir d'une fête.

— "Bon, les jeunes, on commence par un peu de volleyball aujourd'hui ! Vous êtes prêts ?" demanda M. Otha, une lueur espiègle dans les yeux.

Kamiru, qui n'était pas particulièrement sportif, haussait les épaules. Mais, bizarrement, à cet instant, il ressentait une étrange envie de se lancer. Le volée d'une balle pouvait sembler simple, mais à mesure que l'entraînement avançait, Kamiru se rendit compte qu'il était… plutôt doué. Après quelques échanges avec ses camarades, il commença à enchaîner les passes, les services et les smashes avec une précision impressionnante. Le plus surprenant était la rapidité avec laquelle il s'adaptait, comme s'il était un véritable « monstre » du volleyball.

— "Kamiru ! C'est toi qui as fait ça ?" s'écria M. Otha, abasourdi par l'agilité du jeune homme. "T'es un as du volley !"

Kamiru, un peu confus mais amusé, haussait les épaules.

— "Je... je ne savais même pas que j'étais bon."

Les autres élèves étaient stupéfaits, échangeant des regards surpris entre eux. Kamiru, sous l'influence de l'alcool léger qu'il avait bu la veille lors de la soirée entre amis, avait agi avec une confiance nouvelle. La sensation d'être libre, sans stress, semblait décupler ses capacités physiques. Il n'avait jamais été aussi sûr de lui, et chaque mouvement sur le terrain semblait presque naturel.

Le cours se poursuivit, et Kamiru se retrouva au centre de l'attention. Il n'avait jamais été aussi populaire dans un sport collectif. À la fin de l'entraînement, M. Otha le félicita encore, une étincelle d'admiration dans les yeux.

— "Franchement, Kamiru, t'es un prodige ! Peut-être qu'on a enfin trouvé notre star."

Kamiru rougit sous les éloges, mais une partie de lui ne pouvait s'empêcher de sourire fièrement. Il n'avait pas l'habitude de se faire remarquer de cette manière, mais c'était bien plus agréable que ce qu'il imaginait.

L'après-midi s'installait doucement, et Kamiru était sur le point de quitter l'école pour enfin souffler un peu après cette journée pleine de surprises, encore sous le choc de toute les ovations qu'il avait reçu suite à son jeu au volley exceptionnel. Mais alors qu'il traversait la cour, une voix familière l'interpella :

— "Kamiru !"

Il se retourna pour voir Ren, Mika, Taro, Yuko et, à sa grande surprise, son oncle Shoei qui s'avançaient tous vers lui. Un frisson d'inquiétude parcourut l'échine de Kamiru. Qu'est-ce qui se passait encore ?

L'oncle Shoei, avec un sourire qui ne cachait rien de bon, posa une main sur son épaule.

— "Tu t'attendais à quoi, gamin ? Tu crois vraiment que je t'aurais laissé tranquille après notre petit duel ?" Il rit légèrement, mais ses yeux brillaient d'une lueur malicieuse. "La promesse que tu as faite hier… c'était pas juste une histoire de jeu. Non, non… c'était bien plus que ça."

Kamiru, déjà un peu confus, leva un sourcil.

— "Attends… tu veux dire que…"

Son oncle acquiesça lentement, les yeux pétillants de malice.

— "Exactement. Ta promesse, c'était de rejoindre le club de sport nautique. Tout ça, le duel, les épreuves, c'était moi qui ai tout orchestré. Oui, je l'avoue, j'ai mis un peu de pression sur les choses pour m'assurer que tu acceptes. Mais c'était pour ton bien, mon garçon."

Kamiru, pétrifié par la révélation, sentit son monde s'écrouler sous lui. Toutes ces épreuves, ce duel, tout avait été une mise en scène ? Il resta bouche bée, regardant tour à tour les visages des autres. Yuko, les bras croisés, observait la scène avec un sourire en coin. Mika et Taro semblaient gênés, comme si cette situation était plus grande qu'eux. Et Ren, lui, avait l'air… gêné.

Ren s'avança, le regard fuyant, et se racla la gorge.

— "Kamiru… je… je suis vraiment désolé. Je sais que je t'ai mis dans une position bizarre, mais… j'adore les défis. J'ai voulu tester tes limites. J'aurais jamais dû être aussi provocant." Il baissa les yeux un instant avant de reprendre. "Je voulais juste voir jusqu'où tu pouvais aller…"

Kamiru resta sans voix, mais Ren leva les yeux, son expression changeant.

— "Regarde… je suis pas juste ce type arrogant qui aime semer la pagaille. Je suis aussi un gars qui aime ses amis, et je tiens vraiment à ce qu'on se soutienne. Si j'ai été trop loin, c'est ma faute, je m'en excuse. Mais je suis sûr qu'on peut s'entraider, et je veux vraiment que tu fasses partie de ce club. Vraiment."

Les mots de Ren résonnèrent dans l'esprit de Kamiru. Cet excité du défi, ce jeune homme un peu trop fougueux, semblait avoir un autre visage. Un visage qui montrait une réelle considération pour ceux qui comptaient pour lui. Kamiru ne s'attendait pas à cette confession, et quelque part, il se sentit touché.

Il prit une profonde inspiration, son regard se posant sur les membres du groupe, puis sur son oncle qui lui adressait un sourire encourageant.

— "Bon, d'accord… J'accepte. Je vais rejoindre le club de sport nautique. Mais ne vous attendez pas à ce que je sois aussi déjanté que vous tous."

Tous éclatèrent de rire, et Yuko se pencha en avant, un sourire malicieux sur le visage.

— "Oh, t'inquiète, Kamiru. T'as pas idée de ce qui t'attend. Bienvenue dans notre monde !"

Kamiru se sentit à la fois nerveux et excité. Alors qu'il suivait le groupe, il entra dans le club de sport nautique, et fut accueilli par une véritable explosion de personnalités. Certains étaient exubérants, d'autres plus réservés, mais tous semblaient prêts à l'accueillir à bras ouverts. Il se sentait complètement perdu, mais en même temps, une étrange sensation d'aventure l'envahissait.

Son premier jour dans ce monde déjanté venait de commencer.