"Préférerais-tu qu'on fasse l'amour ?" demanda-t-il. "Je t'ai dit que je te désire, et si tu le veux, je t'aurai juste là sur le sol où tu te tiens maintenant." Il dit avec franchise. Et Nériah fut une fois de plus reconnaissante pour l'obscurité. Elle serait morte s'il avait pu voir à quel point elle rougissait à ses mots. Elle ne savait pratiquement rien sur le sujet. Juste ce qu'on lui avait dit en théorie. Et certaines parties semblaient dégoûtantes, d'autres douloureuses, et d'autres, d'autres lui donnaient des sentiments que ses professeurs ne pouvaient pas tout à fait expliquer.
"Je n'ai jamais eu à forcer une femme au lit et je ne veux pas commencer maintenant."
"Me_meerci." dit-elle rapidement. Elle commençait à penser que, peut-être, ces barbares n'étaient pas si méchants après tout. Peut-être pouvaient-ils être des créatures vraiment raisonnables si l'on arrivait à les connaître. Des barbares décents.
Elle se dirigea vers la porte. Jetant des regards méfiants dans sa direction, et lorsqu'elle réalisa qu'il ne faisait vraiment aucun pas vers elle, elle retint son souffle et se précipita vers la porte.
Mais elle ne l'atteignit jamais.
"J'ai dit que je ne te toucherais pas. Mais je n'ai jamais dit que je te laisserais sortir de cette pièce." Son sourire narquois monta dans l'obscurité, et Nériah ressentit de la haine, un genre de haine qu'elle n'avait jamais ressenti pour quelqu'un ou quelque chose auparavant, dans ses dix-huit ans de vie.
"Espèce de tricheur misérable ! Tu m'as donné ta parole ! Espèce de menteur manipulateur salaud !" Les larmes commençaient à se former dans ses yeux. Non parce qu'il l'avait trompée, mais parce qu'involontairement, elle lui avait accordé sa confiance. Elle avait voulu lui faire confiance, croyant qu'il était un homme de parole. Elle avait mis sa foi en lui et il venait juste de trahir sa confiance.
"Oh, tais-toi femme ! Et arrête ces insultes. Je n'essaie pas de te violer ou un truc du genre ! Je ne te laisse pas partir parce que tu es toujours une espionne, souviens-toi, tu as essayé de grimper par-dessus les murs ! Tu ne vas nulle part jusqu'à ce que je sois sûr de tes véritables raisons d'être ici. Alors tais-toi et arrête de pleurer comme si je tentais de te trancher la gorge."
Oh ! Oh, ça avait beaucoup de sens.
"Mais, qu'as-tu besoin de savoir de plus ?" demanda Nériah, perplexe. Elle était fatiguée, et couverte de poussière, et en sueur, et elle se sentait aussi malodorante. Elle se fichait à présent complètement de ce vieux dégoûtant qu'elle devait épouser. Tout ce qu'elle désirait maintenant c'était de retourner dans le confort de sa chambre, plonger dans son bain rempli de roses et juste rester dans l'eau pendant des heures. De longues longues heures jusqu'à ce que sa peau soit agréablement fripée.
"Tu sais déjà que je suis la servante personnelle de la princesse, mon nom est Ne... je veux dire, Riah. Mon nom est Riah et je suis la servante personnelle de la princesse. Elle m'a envoyée ici pour vérifier son promis choisi, le Prince Barak. Je n'avais pas l'intention de lui faire du mal."
"Alors que comptais-tu faire lorsque tu l'aurais vu ?" demanda-t-il légèrement. Il s'appuya dos à la porte et croisa les bras sur sa poitrine, comme s'il essayait sincèrement de l'écouter.
"Tout ce que j'étais censée faire c'était lui délivrer un message."
"Où est le message ?"
"Ce n'est pas un message écrit ! C'est verbal. Et je ne peux pas te le dire parce qu'il est destiné aux oreilles du vieil homme seulement."
Elle ne le voyait pas, mais ses sourcils se froncèrent à ses mots. "Vieil homme ? Le roi ?" demanda-t-il, la confusion dans sa voix.
"Tu es bête ou tu fais semblant ?"
"Je t'ai déjà prévenue, femme ! Arrête ces idioties d'insultes. Sois claire dans tes mots. Quel vieil homme ?"
"Eh bien, le prince Barak bien sûr ! Tu crois que nous ne savons pas qu'il est un vieil homme ridé, laid, qui ne mérite pas notre chère et belle princesse Nériah ! Et nous savons aussi qu'il a déjà des épouses, il veut juste la Princesse Nériah comme un trophée !"
Tout redevint silencieux à nouveau, elle attendait sa réponse. Elle était stupide. Comment avait-elle pu oublier que cet homme travaille pour le prince Barak ! Elle n'était pas censée le dénigrer comme ça ! Oh, il n'y avait pas de plus grande idiote qu'elle-même. C'était certain.
"Heu, en fait, ce que je voulais dire..." qu'est-ce qu'elle voulait dire exactement ? Elle ne savait pas. Oui ! Elle pensait ce qu'elle avait dit, il n'y avait pas d'autres mots pour expliquer ce qu'elle ressentait. Elle pensait vraiment ces mots, mais bon sang, pourquoi était-il si silencieux. Au nom de la déesse, dis quelque chose !
Et il le fit.
"Waouh ! Je ne savais pas que j'avais vieilli et que j'étais devenu ridé."