Sylas se sentait absolument figé dans le temps. Peu importe à quel point il essayait, il ne pouvait pas bouger un seul muscle. C'était comme si le contrôle de son corps lui avait été arraché, dépouillé et placé sous le contrôle d'un autre.
Plonger son regard dans les profondeurs de l'œil lui donnait l'impression qu'il regardait la naissance de l'univers. Mais pas dans une sorte de printemps de vie, un potentiel en fleur… c'était plutôt comme s'il regardait dans les profondeurs de la cruauté dont le monde était capable, le genre de cruauté qui pousse une mère oiseau à abandonner son oisillon, ou un chef de meute de lions à manger les petits d'un autre lion.
C'était le genre de ventre caché et grisonnant, imbibé de sang, qui était tout autour de nous dans le monde, et en ce moment, toute cette obscurité cachée, cette animosité et cette rage étaient directement dirigées vers Sylas.