Piaf au surnom cool

Déposant son manteau sur sa chaise de bureau et jetant ses claquettes à travers la pièce, Alexander bâilla, la bouche grande ouverte, avant d'aller s'allonger sur son lit.

« Je me demande quelle est la prochaine île », pensa Alexander en regardant le plafond de sa chambre.

Le navire chavirait légèrement, mais Alexander s'était très vite habitué à cela. Les charmes de la mer, pensa Alexander en souriant.

Il ferma les yeux et se perdit dans un sommeil profond, sans se douter une seule seconde du spectacle stupéfiant qui se déroulait à l'extérieur.

Abdul était de garde cette nuit-là. La nuit était plutôt calme.

Du moins au début, car ensuite, un spectacle si grotesque qu'Abdul n'arrivait pas à le concevoir était en train de se dérouler devant lui.

Au début, le navire naviguait tranquillement, sans rien d'alarmant ni de suspect, mais ensuite, très doucement et de manière naturellement inhabituelle, du moins, c'était comme cela qu'Abdul pouvait décrire ce qu'il se passait car la situation changea de manière transparente , si ce n'était pour son observation affûtée et de ses instincts lui criant que quelque chose n'allait pas, il ne le remarquerait peut être même pas.

Le navire prenait de l'altitude et de manière très stable.

Dégainant rapidement son épée, il commença à chercher l'ennemi.

Mais sans succès. Il ne trouva rien du tout, et le navire continuait inévitablement son ascension.

« Putain ! Mais qu'est-ce qu'il se passe ?! » pensa Abdul sauvagement en laissant tomber sa façade d'indifférence. Puis, soudainement, il pensa à quelque chose et ferma les yeux.

Quelques instants s'étaient écoulés, et il ouvrit les yeux, une lueur rougeâtre brillant dans ses pupilles. Il baissa la tête vers le bas, les yeux écarquillés face à ce qu'il ressentait.

Il s'élança rapidement vers la balustrade, sauta de l'autre côté et, de sa main gauche, il tint la balustrade pour ne pas tomber.

Jetant son regard vers le bas, il vit une paire d'ailes noires en onyx immaculé.

C'était magnifique.

Mais ça le serait encore plus si cette créature ne portait pas le navire sur son putain de dos, pensa Abdul en fronçant les sourcils.

Il ne sentait aucune mauvaise intention de la part de la créature, mais il ne pouvait pas simplement laisser cela se dérouler sans rien faire.

Alors il décida d'aller réveiller Alger et Crocus. L'un était le navigateur et l'autre un homme ayant de l'expérience sur Grand Line. C'était la meilleure ligne de conduite à adopter dans cette situation.

Sans perdre de temps, Abdul se balança et se remit sur le navire avant de se précipiter vers la chambre des hommes.

Entrant dans la pièce, il alluma directement la lumière et, sans perdre de temps, il réveilla Alger et Crocus.

Et sans leur laisser le temps de le questionner, il leur dit d'un ton urgent :

« Venez vite sur le pont. »

Se relevant rapidement de leurs lits, ils filèrent directement vers le pont, sans même prendre le temps de se changer, juste derrière Abdul.

Arrivés sur les lieux, Alger fronça profondément les sourcils et se mit à regarder autour de lui avant d'élargir brusquement les yeux en remarquant qu'ils étaient littéralement en train de prendre de l'altitude.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » murmura Alger en essayant de trouver une raison plausible à ce rêve éveillé.

Je suis en train de rêver, n'est-ce pas ? pensa Alger en souriant dans un déni total face à ces événements fantasques.

« C'est à cause d'un piaf sous le navire qui nous porte », déclara Abdul en s'avançant vers la balustrade et en y posant les mains.

« Noir, avec des ailes presque transparentes ? » demanda Crocus en remontant ses lunettes sur son nez.

« Tu sais ce qu'il se passe ? » Abdul et Alger regardèrent Crocus simultanément. N'ayant pas décrit l'oiseau, Abdul était agréablement surpris qu'il en décrive les attributs physiques.

Et Alger se souvint soudainement d'une discussion qu'il avait eue avec Crocus avant de quitter l'île de Winter Fall.

« La magie de Grand Line, n'est-ce pas ? » demanda Alger, les yeux scintillant de clarté, bien qu'il ne comprenne pas encore très bien cette supposée magie de Grand Line.

Crocus sourit légèrement en entendant la question d'Alger. En réalité, il n'était lui-même pas très sûr de cette histoire, mais cela semblait confirmer les récits qu'il avait entendus.

« C'est réel », pensa Crocus, le corps frissonnant d'excitation enfantine.

« Eh oh ! Crocus ? J'aimerais bien que tu répondes à la question. »

La tête légèrement en l'air, Crocus semblait avoir oublié de répondre à la question, ce qui agaça Alger qui souhaitait plus que tout avoir des réponses rapidement.

« Oh, désolé. J'étais perdu dans mes pensées. Alors, où en étais-je ? Ah oui, à propos de la magie de Grand Line, n'est-ce pas ? »

Toussant légèrement d'embarras, Crocus reprit ses esprits et commença à raconter ce qu'il savait de cette situation.

« C'est une légende assez connue sur Grand Line, bien que très rarement vécue. Il n'y a pas beaucoup de témoignages. »

« Sur la mer du quadrant West de l'île de Winter Fall, il existe une espèce d'oiseaux vivant dans les tréfonds abyssaux de la mer, surnommés les tueurs de lumière. Se nourrissant de l'absence de lumière, les tueurs de lumière étaient connus pour leurs ailes noires onyx et leur force monstrueuse. »

« Mais si ce n'était que cela, il n'y aurait rien d'alarmant ni de vraiment magique à leur existence, mais ce n'est pas que cela, heureusement. »

« C'est plutôt leur obsession presque malsaine à porter les navires passant sur leur territoire qui a fait leur légende. »

« Ils étaient connus pour porter les navires la nuit, lorsque la lumière était presque inexistante, pour les amener haut dans le ciel, jusqu'à ce qu'on ne les voie plus. »

« Aucun des navires ayant été portés par ces oiseaux n'a retrouvé la mer. »

"On dit même que ces créature ne sont pas vraiment des oiseau habitant les tréfonds marins mais plutôt des créature de la réel abysse des légendes, bien que cela reste a prouvé."

« Du moins, d'après les légendes, car certains témoignages affirment le contraire et d'autre sont en faveur de cet hypothèse."

Crocus raconta toutes les informations dont il disposait.

« Alors tu dis que ce piaf de malheur va nous amener dans le ciel ? » demanda Abdul en commençant à dégainer sa lame de son dos. Il n'allait certainement pas laisser un oiseau aléatoire le jeter dans le ciel et le laisser y crever.

Pendant ce temps, Alger se mit à réfléchir sans se hâter, avant de finalement demander l'avis de Crocus.

« On le tue ou on se laisse porter ? »

La raison pour laquelle Alger ne voulait pas vraiment tuer cet oiseau directement était qu'il se rappelait du comportement suspect de son log pose, qui pointait vers le ciel.

Et maintenant que cet oiseau les portait vers le ciel, Alger hésitait. Toute cette situation lui semblait trop fortuite pour n'être qu'une simple coïncidence.

« Tu savais qu'il existait des légendes sur de prétendues îles dans le ciel ? » Sans répondre directement à la question d'Alger, Crocus lui en posa plutôt une autre, comme s'il voulait en venir à quelque chose.

« Des îles dans le ciel ? » Abdul et Alger étaient très surpris par cette légende tirée par les cheveux.

« Ouais, vous avez bien entendu. Des îles dans le ciel devraient exister… enfin, je crois. »

« Et tu penses que cet oiseau nous emmène vers l'une de ces îles ? Et comment diable une île peut-elle exister dans le ciel ? » demanda Alger, se sentant de plus en plus impuissant face à la fantasque Grand Line.

« S'il nous y amène, je ne sais pas… ça reste un pari à faire. Et je suppose que c'est ça, la magie de Grand Line. D'ailleurs, une île dans le ciel, n'est-ce pas poétique ? » Crocus sentait de plus en plus qu'il avait fait le bon choix en rejoignant cet équipage.

« Donc tout cela reste un pari, » conclut Abdul en rangeant son épée.

« Qu'est-ce que t'en penses, capitaine ? »

« Hum ? » Les paroles d'Abdul prirent Alger et Crocus par surprise.

« C'est un pari risqué… »

Répondit soudainement une voix juste derrière la balustrade du navire, ce qui surprit Alger et Crocus.

« Mais quitte à jouer, autant jouer gros, pas vrai ? » déclara Alexander en regardant vers le bas, ne voyant que les ailes majestueuses de l'oiseau tueur de lumière.

« Quel nom cool, d'ailleurs. »

« En effet, c'est plutôt cool, » répondit Delilah, qui rejoignit l'assise nocturne. Autant de personnes réveillées sur le pont et discutant sans vraiment faire attention avaient attiré son attention, alors elle était venue voir.

« Mais une île dans le ciel ? Ça a l'air d'être un pari qui en vaut la peine, capitaine, » déclara Delilah en se mettant elle aussi derrière la balustrade pour observer l'oiseau tueur de lumière.

« Si ça existe… » dit Alger en se frottant la tête d'irritation, bien que son sourire trahisse son excitation flagrante.

Une île dans le ciel était quelque chose d'inimaginable pour Alger avant qu'il ne prenne la mer, mais le voilà maintenant à écouter son capitaine parier sur leur survie future.

Mais c'était vraiment excitant.

« S'il n'y a pas d'île en vue, on n'aura qu'à menacer le piaf pour qu'il nous dépose, et le tour est joué de toute façon, » déclara Abdul en souriant d'un air très gentil, comme s'il ne voulait pas attenter à la vie de l'oiseau tueur de lumière.

« C'est une possibilité, en effet, » s'exclama Crocus, surpris de ne pas y avoir pensé avant.

S'il n'y a pas d'île, alors autant menacer ce piaf et l'obliger à les amener sur la terre ferme. Mais seul problème : il faudra réussir à le retenir avant qu'il ne s'envole.

« Bien, alors c'est décidé : nous resterons sur le dos de l'oiseau tueur de lumière jusqu'à arriver à destination sains et saufs, ou jusqu'à l''apprivoiser' en cas de situation gênante, » annonça Alger en claquant des mains. C'était le plan final, si on pouvait même appeler ça un plan.

« Abdul, tu prends la garde jusqu'au matin, et ensuite on verra ce qu'on va faire. Moi, je suis crevé, je vais directement aller me coucher, » ordonna Alexander en baillant légèrement avant de s'en aller se coucher. Il était actuellement 3h du matin, et l'aube n'allait pas arriver avant au moins trois heures de plus.

« Alors, on se voit demain. »

Dit Delilah avant d'elle aussi aller se coucher. Ma peau a besoin de se reposer, pensa-t-elle en s'en allant rapidement.

« Je vais rester avec toi, » dit Alger à Abdul. Il ne voulait rater aucune situation et avait perdu tout sommeil à cause de cette situation atypique.

« Comme tu veux. » Acquiesçant en haussant les épaules, Abdul s'assit près du bord de la balustrade pour bien observer les faits et gestes de l'oiseau.

« À demain, alors. » Crocus fut le dernier à partir, ne laissant qu'Alger, qui marmonnait tout seul, et Abdul, qui se concentrait sur la présence de l'oiseau tueur de lumière.

« Un beau surnom, en effet, » pensa Abdul, légèrement jaloux qu'un oiseau ait un meilleur surnom que lui.

« Île céleste… j'ai hâte d'y être, » marmonna Alger, les yeux reflétant les étoiles dans le ciel.