chapitre 10 l'affrontement

Le silence de la nuit était trompeur. Sous les lumières tamisées du club privé, l'air vibrait d'une tension invisible.

Travis était adossé au bar, un verre d'alcool ambré à la main, observant son reflet dans la glace derrière les bouteilles alignées. Il savait qu'Anthony viendrait. C'était inévitable.

Et il adorait ça.

Un bruissement dans son dos. Une présence. Lui.

Travis esquissa un sourire lent sans même se retourner.

— Tu es venu pleurer ?

Anthony s'installa à côté de lui, mais il ne toucha pas au verre qu'un serveur venait de poser. Il le fixa à travers le reflet du miroir.

— Je suis venu te prévenir.

Travis haussa un sourcil, amusé.

— Prévenir de quoi ?

Anthony inspira profondément, tentant de contrôler la colère qui transpirait dans chacun de ses muscles tendus.

— Claudia n'est pas un jeu, Travis.

Travis tourna enfin la tête vers lui. Ses yeux brillaient d'une lueur sombre, prédateur contre proie.

— Oh, mais c'est elle qui est venue jouer avec moi.

Anthony frappa du poing sur le bar. Le bruit fit sursauter quelques clients autour d'eux, mais Travis ne broncha pas. Il restait calme, supérieur.

— Tu ne l'aimes même pas, pas vrai ? cracha Anthony.

Travis posa lentement son verre, inclinant la tête.

— Qu'est-ce que ça change ?

Le regard d'Anthony s'assombrit.

— Elle ne te survivra pas.

Un silence pesant s'installa. Puis, Travis se pencha légèrement, un sourire carnassier aux lèvres.

— Mais c'est justement ça qui la rendra inoubliable.

Anthony serra les poings, au bord de l'explosion. Mais il se retint. Il savait que frapper Travis ici, maintenant, ne changerait rien.

Alors il se leva brusquement.

— Tu crois avoir gagné, mais tu ne connais pas encore Claudia.

Puis il partit.

Travis le regarda disparaître avant de reporter son attention sur son verre. Son sourire ne le quittait pas.

Oh, il connaissait Claudia.

Et elle était déjà à lui.

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La Confrontation Familiale

Lorsque Claudia rentra chez elle ce soir-là, une ombre l'attendait dans le salon.

Son père.

L'homme puissant, autoritaire, dont la voix pouvait faire trembler des empires.

— Assieds-toi.

Elle obéit, le cœur battant.

Son regard scrutait le sien avec une froideur implacable.

— Tu sais ce que tu fais, Claudia ?

Elle ravala sa salive, se redressant légèrement.

— Oui.

Un rire sec, sans joie.

— Non, tu n'as pas la moindre idée. Cet homme… Il marqua une pause, mesurant ses mots. « Il va te détruire. »

Claudia croisa les bras, défiant son père du regard.

— Et si c'était moi qui voulais être détruite ?

Un silence mortel.

Son père la fixa, incrédule. Puis, lentement, il se leva.

— Très bien.

Elle fronça les sourcils.

— Quoi ?

Il s'approcha, se penchant légèrement vers elle.

— Tu veux brûler ? Alors brûle. Mais ne viens pas me demander d'éteindre l'incendie.

Puis il tourna les talons et disparut dans l'ombre du couloir.

Claudia resta figée.

Elle avait gagné.

Mais pourquoi avait-elle l'impression d'avoir perdu quelque chose d'important ?

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L'Intensification du Désir

Claudia ne dormait pas.

Allongée sur son lit, son téléphone en main, son regard fixé sur un écran vide.

Aucune notification.

Elle voulait qu'il l'appelle. Qu'il l'exige.

Mais il ne le faisait pas.

C'était insupportable.

Son cœur battait trop vite, son esprit était en ébullition. Elle ne pensait qu'à lui. À ses yeux sombres, à sa voix rauque, à la façon dont il la regardait comme si elle lui appartenait déjà.

Elle se leva brusquement, attrapa son manteau.

C'était lui ou la folie.

Quand elle arriva devant son appartement, elle hésita à frapper. Mais avant qu'elle ne puisse faire un geste, la porte s'ouvrit lentement.

Travis était là. Torse nu, un verre à la main, un sourire indéchiffrable sur les lèvres.

Il la détailla longuement, sans un mot.

Puis, lentement, il s'écarta pour la laisser entrer.

— Tu es venue me supplier ? murmura-t-il.

Elle le fusilla du regard.

— Tu rêves.

Il referma la porte derrière elle, son sourire s'élargissant.

— Oh non, Claudia.

Il s'approcha, lentement, la forçant à reculer jusqu'au mur.

— C'est toi qui rêves.

Et cette nuit, il allait lui montrer jusqu'où pouvait aller l'obsession.