Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent lentement, révélant silhouette imposante. Maddy, au sommet de sa jeunesse, portait un tailleur noir impeccable qui soulignait sa silhouette élancée. Ses cheveux étaient soigneusement relevés en un chignon strict, et son regard perçant, légèrement plissé, trahissait l'agacement de devoir revenir dans ces locaux à peine quinze minutes après les avoir quittés. Heureusement qu'elle était encore dans le parking quand elle a recul appel de sa secrétaire. Chacun de ses pas résonnait, rythmé et régulier, sur le sol poli, ajoutant une note d'autorité à sa présence.
- "Madame Maddy, nous sommes vraiment désolés de vous faire revenir…", commença monsieur Habib, un ton de réserve dans la voix.
- "Épargnez-moi ces jérémiades et expliquez-moi, clairement, pourquoi je suis de retour au bureau et pas chez moi, en train de profiter d'un bain relaxant."
Monsieur Habib, directeur financier de l'entreprise, n'était pas vexé par le ton autoritaire de sa patronne. Il savait parfaitement qu'elle n'était pas du genre à perdre du temps en politesses. Il ne se permettait pas de se plaindre, sachant qu'elle était connue pour être bien plus incisive.
- "Il y'a un problème avec les..."
- "Est-ce que je vous paie pour me parler de problème ?" le coupa-t-elle une seconde fois, son regard toujours sur son téléphone.
- "Non," répondit-il, avec une pointe d'irritation à peine dissimulée.
S'il était rompu aux manières peu courtoises de sa patronne, il ne supportait pas pour autant d'être constamment coupé. Il se tourna vers ses collègues, espérant un peu de soutien, mais aucun d'entre eux ne semblait disposé à intervenir face à la "Tigresse", comme ils l'avaient baptisée en secret.
Monsieur Habib voulut se taire, ne plus rien dire. Mais, il savait qu'il devait informer Maddy de la situation. Sinon, elle l'apprendrait d'elle-même d'ici demain et il risquait de perdre son poste.
- "Le comptable a disparu avec les fonds destinés au nouveau projet," finit-il par déclarer, un peu hésitant.
Maddy continua à manipuler son téléphone, comme si elle n'avait pas entendu la bombe que venait de lâcher son directeur financier.
- "Madame ?" osa appeler son assistante, qui avait initialement décidé de garder le silence pendant cette réunion.
- "Qu'y a-t-il ?"
- "Euh... Avez-vous entendu ce que Monsieur Hbib vient de dire ?", demanda-t-elle, peu assurée.
- "Bien sûr !" lui répondit sa patronne sans lever les yeux de son téléphone. "Vous auriez pu me le dire au téléphone au lieu de me demander de revenir au bureau."
- "Vous êtes sûre d'avoir compris, madame ?"
Cette fois, Maddy leva légèrement les yeux de son téléphone, un sourcil arqué.
- "Vous me prenez pour une imbécile, Monsieur Boris ?", demanda-t-elle sèchement.
- "Non, madame. Excusez-moi pour ma maladresse."
- "Ne dites rien à personne", finit-elle par dire, les yeux de nouveau sur son téléphone. "Les travaux débuteront comme prévu demain. Combien avons-nous débloqué pour ce projet ?"
- "Trente millions, madame," lui répondit Mr Habib.
- "Appelez la banque et faites transférer la même somme dès demain matin, à la première heure. Et veillez à être ponctuel pour ne pas ralentir les travaux."
- "Bien, madame."
- "Si c'est tout, je vais y aller.", dit-elle en se levant.
- "Et pour le comptable ?", la questionna sa secrétaire, un peu hésitante.
- "Je m'en occuperai."
Son téléphone collé son oreille, elle quitta la salle de réunion pour rejoindre l'ascenseur, le bruit de ses talons résonnant dans le silence. Là, son interlocuteur répondit avant qu'elle n'entre dans la cabine.
- "J'ai besoin que tu m'aides à retrouver quelqu'un", dit-elle sans aucune forme de politesse. " je t'envoie toutes les informations par mails. ". Elle n'attendit pas de réponse de la part de son interlocuteur avant de raccrocher.
Au milieu du parking souterrain, son Aston Martin grise l'attendait, prête à l'amener loin de l'agitation du bureau. Avec son chauffeur en congé maladie depuis deux semaines, c'est elle-même qui conduirait.
Les gratte-ciels de la ville défilèrent, laissant place peu à peu à une végétation luxuriante. La voiture grise, Maddy au volant, quitta la route principale pour emprunter un petit sentier sinueux à travers la forêt. Quelques minutes plus tard, elle arriva devant une charmante villa moderne, nichée au cœur de la nature luxuriante.
Elle émergeait telle un joyau au milieu de l'écrin de verdure. Au loin, le paysage s'étendait à perte de vue, offrant un panorama spectaculaire. Les montagnes, majestueuse et imposantes, se dressaient à l'horizon.
Le jardin verdoyant, l'entourait d'un écrin naturel. Des arbres matures, aux feuilles bruissantes, offraient de l'ombre et de la fraicheur, tandis que des parterres de fleurs colorées apportaient une touche de gaité et de parfum. Les reflets du verre laissaient deviner les pièces des trois étages, chaque lumière intérieure jouant avec les derniers rayons du soleil.
A l'extérieur, une terrasse spacieuse s'étendait sur toute la largeur d la villa. Des canapés et des fauteuils confortables, disposés autour d'une table basse en bois, créaient un espace de vie extérieur idéal pour les repas en plein air et les soirées entre amis. Plus loin, se dressait une grande piscine bordée de transats.
À l'intérieur, chaque pièce semblait conçue pour un confort ultime. Au premier étage, le salon dégageait une élégance sobre, avec un canapé en cuir face à un grand écran mural. La cuisine, moderne et parfaitement équipée, semblait prête à accueillir n'importe quel chef étoilé. Le deuxième étage offrait une chambre à coucher principale luxueuse, avec des draps de soie et un dressing digne d'un grand créateur. Chaque détail était soigné, et la salle de bain attenante, avec sa baignoire en marbre et son lustre étincelant, offrait un sanctuaire de détente.
Après avoir pris le temps d'apprécier la tranquillité de sa demeure, Maddy dirigea vers la cuisine ouverte sur le salon, où un repas soigneusement préparé l'attendait, déposé sur la table par le chef privé qu'elle avait engagé.
Après avoir savouré son repas, Maddy se dirigea vers la somptueuse salle de bain attenante à sa chambre. La lumière tamisée créait une atmosphère apaisante, soulignant la délicatesse de chaque détail. Elle fit couler l'eau chaude, emplissant la baignoire d'une vapeur parfumée. Les huiles essentielles se mêlèrent à l'air, créant un mélange enivrant de senteurs florales et apaisantes.
Elle s'immergea dans l'eau chaude, laissant les tensions de la journée s'évanouir sous les caresses bienfaisantes. Le calme de la villa tout en verre l'entourait, créant un cocon de tranquillité. Les lueurs de la nuit se reflétaient dans le verre, ajoutant une douce lueur à cette parenthèse de détente.
Après un moment qui lui sembla à la fois court et infini, Maddy se leva de la baignoire, enveloppée dans une serviette moelleuse. Elle se dirigea vers sa chambre, laissant derrière elle la salle de bain emplie d'une douce fragrance. Dans ses draps frais et doux, elle se sentit comme enveloppée dans un cocon de bien-être, prête à succomber au sommeil réparateur qui l'attendait.