un choix (1)

Myan se tenait au centre de la forêt, entouré par les multiples versions de lui-même et la brume étouffante. Les murmures de ses noms anciens se mêlaient aux voix du spectre, mais au fond de lui, une certitude naquit. Il n'avait plus envie de tergiverser. Le spectre voulait qu'il prouve sa volonté, mais cela signifiait aussi qu'il devait se libérer de tout ce qui le retenait dans ses doutes et ses peurs.

Il tourna les yeux vers la route la plus sombre, celle qui semblait ne mener nulle part. Les autres chemins étaient sinueux, lumineux, presque rassurants, mais cette route noire, cette voie sans retour, l'appelait. Il le savait. C'était celle où il pourrait enfin tout perdre, ou tout gagner.

Sans un mot, il s'engagea.

Le spectre, figé, observa le choix de Myan avec une expression qui oscillait entre la surprise et l'admiration.

> "Tu... choisis cette route, celle où tous les autres chemins se croisent en un seul ?"

Myan n'hésita pas.

— Oui.

Les ombres autour de lui se mirent à bouger, comme si elles prenaient vie, et la brume s'épaissit. Le sol trembla sous ses pieds, et le vent se leva, bruyant, hurlant. Les voix semblaient se multiplier, comme un écho d'un autre monde.

> "Tu choisis la voie de l'oubli... La voie où l'humanité n'a plus de place. La voie de la fin, ou du commencement."

Un éclair déchira le ciel invisible au-dessus d'eux, et une porte massive se matérialisa devant Myan. Elle semblait vivante, pulsant avec une énergie sombre. L'énergie de la route qu'il venait de choisir. Une énergie que même le spectre ne semblait pas entièrement comprendre.

Le spectre s'avança lentement, son corps spectral flottant légèrement au-dessus du sol.

> "Tu as compris, alors. Ce que tu choisis, tu ne pourras plus revenir en arrière. Mais si tu veux vraiment prouver ta volonté, fais-le. Affronte la vérité qui se cache dans cette obscurité."

Myan se tourna vers la porte. Il n'avait plus peur. Il savait ce qu'il devait faire. Cette route, aussi terrifiante soit-elle, était celle où il pourrait enfin se définir, où il pourrait enfin maîtriser son pouvoir sans se soucier des conséquences.

Il n'était plus un pion. Il était celui qui allait redéfinir le jeu.

Il franchit la porte sans un regard en arrière.

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