La salle d'opération est sombre et froide. les murs sont noirs amenant une ambiance pesante et impersonnelle à cette salle et Kai vient d'être posé sur une table consistant à un gros bloc de fer recouvert d'un tatamis. Une sphère flottante, portée par de petites hélices silencieuses, s'approche sans un bruit. Une piqûre, infime, à peine deux millimètres. Une brûlure fugace sur sa peau. Puis, tout devient flou. Kai sent son corps s'abandonner aux ténèbres.
Il ouvre les yeux, plus facilement cette fois. C'est comme s'il venait de se réveiller d'une petite sieste. L'anesthésie ne devait pas être très puissante.
Et, il remarque que sa douleur au bras s'est volatilisée. Il n'est pas confus, juste quelque peu engourdi. Il regarde son biceps droit et, en effet, la lacération d'une vingtaine de centimètres a été remplacée par un trait de silicone noir. Je vais garder ça à vie ? La poisse.
Il tâte ce trait d'une épaisseur d'un centimètre, sentant le léger relief sur sa peau. Mais, comme il est assez fin, il ne s'attarde pas trop.
Il repense à Kirvan. Le pauvre doit avoir une grosse bande noire traversant son torse... Mais il arrête vite d'y penser, car il sent son visage rougir et chauffer à l'imagination de cette image.
Il est sorti de ses pensées par un bruit mécanique. Un droïde, humanoïde cette fois, s'approche de lui et commence à lui parler.
-L'argent qui vous est dû à été viré sur votre compte bancaire ORO est la somme de 300 aurums vous à été prélevée comme frais de participation et de soin.
Je me doutais que ça allait pas être 100% gratuit cette merde...
Voici un exemplaire papier de votre récompense.
Un papier sort d'une fente sur son avant bras et Kai la prend
-Vous pouvez dorénavant quitter le bâtiment de l'arène, par cette porte.
Il se tourne vers la porte au fond de la salle. Le droïde repart ranger le matériel encore recouvert de sang. Kai se lève et se dirige vers la porte rouge, tout en lisant la feuille. Sur celle ci, des photos des combattants que Kai à affronté, leurs noms et valeur.
1- Orvan -Le fébrile, comme moi...-
Possessions financière: 75 aurums
Possessions Matérielles: 30 aurums
Valeur totale: 105 aurums
2- Gurran dit Barbe rousse. Le colosse...
Possessions financières: 515 aurums
Possessions Matérielles: 250 aurums
Valeur totale: 765 aurums
3- Varrek dit L'éxecuteur Il était coriace, lui
Possessions financières: 743 aurums
Possessions matérielles: 337 aurums
Valeur totale: 1080 aurums
Total: 1950 aurums
Frais: -300 aurums
Reçu par le combattant: 1650
1650 aurums! Je n'ai jamais ne serait-ce qu'imaginé cette somme! On a maintenant largement assez pour nous rendre à Utawa!
Il atteint la porte, l'ouvre et se retrouve sur la place devant le dôme, à quelques mètres de l'entrée principale. Ici, l'attendent Naelis, impatiente de Partir, et Kirvan, adossé au mur juste à coté de la porte, est toujours en train de lire la note, Kai arrive à lire sa somme totale de 1800 aurums, Naelis, qui tournait en rond avec impatience, s'avance immédiatement. :
-Ah Kai! Tu te sens bien? Si t'as du mal à marcher ou quelque chose tu le dis hein? Parce que là il faut se dépêcher d'atteindre le tram pour arriver à la gare de Kawava avant le crépuscule et les mouvements de foule. Être dans la rue la nuit ici, c'est dangereux.
-Oui je peux marcher je suis juste un peu... fatigué. Il se masse le bras. Il s'est passé beaucoup de chose aujourd'hui.
Kirvan s'avance et se place derrière moi:
-Naelis donne le chemin en tête de file et moi je surveillerai les arrières de Kai.
Il pose sa main sur l'épaule de Kai, ce dernier se raidi et sens un frisson de gêne, de joie ou les deux, il ne le sait pas.
Kai se retourne, sans savoir si il est flatté ou gêné, pour regarder Kirvan:
-T'es sûr? C'est pas embêtant?
-Non non t'inquiète pas, loin de là.
Loin de là? Il y prend plaisir? Veiller sur moi? Pourquoi tout ce qu'il dit me donne encore plus envie de l'entendre parler!
-Les deux gars! On y va!
Ils se déplacent alors dans les rues de la dérive, bercée par la lumière orange du crépuscule jusqu'à l'arrêt de tram non loin de là. Ils arrivent à une tour d'une douzaine d'étage pourvu d'un trou en son centre dans lequel passent les rails de celui-ci. C'est dans ce même trou que se trouve l'arrêt. Ils entrent, montent les escaliers, ils sont seuls, personne ne prends le tram dans ce quartier. Ils attendent quelques minutes et le tram arrive. Un wagon blanc, délabré aux vitre brisé, il tient à peine sur ses rails. Les portes se referment et ils se retrouvent, une nouvelle fois les trois seuls dedans.
Le tram arpente les toits de la dérives, Ils se disent entre eux que leur quartier est vraiment une poubelle à ciel ouvert. Après une vingtaine de minutes ils arrivent dans l'arrêt de L'hologare de Kawava. Il fait nuit mais ils peuvent percevoir la différence de richesse de cet endroit par rapport à la dérive. Les rues sont larges et des restaurants sont ouverts dans toute l'hologare.
-Ils peuvent se permettre d'aller dans des restaurants, je ne suis jamais entré dans un resto de ma vie!
La voie de Kai est tremblante, sous le choc.
-Ce ne sont que des riches, les rejetons des fondateurs soldats d'or, des privilégiés.
Continue Naelis, prise d'un accès de colère envers les habitants de ce quartier. Kirvan intervient, avec un ton assez bas:
-Naelis! Calme toi, les gens risque de t'entendre, et je te jure que l'on a pas envie de se mettre des privilégiés à dos.
Ils se dirigent vers les quais de l'holotrain prennent 3 tickets à 150 aurums l'unité pour se rendre à l'autre bout d'Oro, le village d'Utawa.
Un train flottant au dessus de fines rails arrive à une vitesse hallucinante. Il est grand, sobre, d'un blanc immaculé et des portes magnétiques se détachent du train et s'envolent quelques mètres plus haut pour permettre aux passagers de sortir, puis aux autres d'entrer.
Naelis se tourne vers les deux garçons:
-Ok, on reste groupé, on ne doit pas se faire remarquer. Kirvan, tu garde un œil sur Kai au cas où un soldat d'or remettrai en cause notre légitimité à être à bord. Même si on a des tickets, elle nous dévisage, puis elle même, habillés comme ça on est la source de toute discrimination.
Kirvan repose une nouvelle fois une main sur l'épaule de Kai, plus ferme cette fois, le danger est réel maintenant. Sa main est si chaude, si... Rassurante. Un nouveau frisson parcours Kai de la tête aux pieds . Kirvan le remarque:
-Tu as froid? Ouais... c'est vrai que cet hiver est brutal.
Kai est convaincu que Kirvan fait semblant de ne pas avoir compris la raison de son frisson, à en juger par son sourire en coin. C'est quelque chose qui l'exaspère mais, venant de lui, il ne sait pourquoi il en est presque à apprécier ça.
Ils entrent dans le wagon à l'arrière du train. C'est là qu'il y aura le moins de gens.
Le wagon, d'une dizaine de mètres est constitué en deux colonnes de doubles sièges qui se font faces, séparés par des tables. Ils prennent la rangée la plus à l'arrière. Malgré qu'ils soient monté tout à l'arrière, tout les sièges sont remplis. Ils se retrouve. Naelis coté fenêtre à coté d'une vielle femme et, en face Kai coté fenêtre et Kirvan coté couloir.
La femme dévisage Kai et Kirvan et fait tout pour être le moins proche de Naelis. Ils entendent les personnes de la colonnes voisine chuchoter, "pensez-vous qu'ils ont payé leur tickets?", "Je ne veut pas être victime d'un attentat par des rats des bas quartiers". Ils essayent de ne pas écouter.
Les sièges sont assez serrés et, Kai sent la cuisse de Kirvan entrer en contact avec la sienne. D'une certaine façon, ça lui permet de relativiser et de se sentir en sécurité. Même si ça lui procure régulièrement un sentiment de gêne. Et si lui, ça le dérangeait. Si la seule chose qu'il veut c'est que je me colle encore plus contre le mur pour qu'on se desserre? Mais si je le fais et qu'il n'en pensait rien, il trouverait ça bizarre, que je me décale comme ça? Mais du coin de l'œil, il le regarde plus attentivement et il remarque que tout en regardant le plafond, Kirvan possède un petit sourire de satisfaction.
Le wagon est d'un silence complet, faisant encore plus sentir au trio qu'il ne sont pas sensé être là. Le train commence à entrer dans le centre ville et il fend la nuit à travers Oro dite la ville aux centaines d'étages. La nuit, Oro est illuminée, bercé de lumière jaune-dorée la rendant spectaculairement imposante de sa richesse. Dire que ces connards vivent leur vies ici en nous laissant dans la boue.
1h plus tard, après quelques arrêts, le train quitte la ville et traverse à présent la campagne. il fend la nuit, ses lumières s'étendant comme un serpent d'acier sur la campagne noire. Derrière les fenêtres, tout est silencieux et obscur, un monde bien loin de la lumière dorée d'Oro.
Enfin ils arrivent à la gare d'Utawa vers 3h du matin. Kiran prends instinctivement la main de Kai et serre ses doigts entre les siens pour le mener hors de la gare en toute sécurité, en suivant Naelis. Kai ressens la chaleur de Kiran se propager dans son poignet, puis son bras, puis son corps entier. Mais cela fait de plus en plus s'enchevêtrer ses pensées à propos de Kiran. Qu'est-ce que j'ai? J'ai jamais ressentit ça, pourquoi mon cœur s'accélère? Devant la gare, il lâche la main de Kai dans un sourire discret:
-On a survécu! Maintenant Dépêchons nous d'aller à 19; korga. Lance t-il.