Chapitre 18
Elena gara sa voiture devant l'immeuble modeste où vivait sa mère. Elle inspira profondément avant de descendre. Cela faisait un moment qu'elles ne s'étaient pas vues, et elle savait déjà qu'elle aurait droit à un interrogatoire en règle.
Elle monta les escaliers et frappa doucement avant d'entrer.
— Maman ?
Sa mère, une femme aux traits fatigués mais au regard vif, apparut dans l'encadrement de la porte avec un sourire chaleureux.
— Ma fille, enfin ! Viens ici que je te regarde.
Elena s'approcha et se laissa envelopper dans une étreinte réconfortante.
— Tu maigris, ma chérie. Tu manges au moins ?
Elena rit doucement.
— Maman, je mange et je vais bien.
Elles s'installèrent dans le petit salon, un espace simple mais chaleureux. Sa mère lui servit un verre de jus naturel, comme à chaque fois qu'elle venait.
— Alors, comment ça se passe avec mon gendre ? demanda sa mère en s'asseyant en face d'elle, les bras croisés. Le gendre que je n'ai pas encore rencontré officiellement, d'ailleurs. Vous étiez pressés de tout quitter après le mariage.
Elena grimaça légèrement.
— Ça se passe… bien.
— Bien ? répéta sa mère en arquant un sourcil, l'air sceptique. Je veux des détails, ma fille. Un mariage ce n'est pas juste "bien".
Elena prit une gorgée de jus, cherchant ses mots.
— Disons qu'on apprend encore à se connaître.
Sa mère secoua la tête avec un sourire entendu.
— C'est un homme compliqué, hein ?
Elena souffla.
— Tu n'as pas idée…
Sa mère rit légèrement avant de la fixer avec sérieux.
— Mais il prend soin de toi, n'est-ce pas ?
Elena hésita, repensant à la façon dont Alejandro s'était occupé d'elle pendant ses règles, à la manière dont il la regardait, comme si elle comptait réellement.
— Oui, il prend soin de moi… admit-elle dans un souffle.
Sa mère sourit, satisfaite.
— Alors c'est le plus important. Maintenant, quand vais-je enfin rencontrer mon beau-fils ?
Elena haussa les épaules, un sourire gêné sur les lèvres.
— Bientôt, maman. Promis.
Mais au fond d'elle, elle se demandait si ce jour arriverait vraiment…
Après une heure passée chez sa mère à discuter de tout et de rien, Elena jeta un coup d'œil à son téléphone. L'heure avançait, et elle devait encore retourner à la villa pour se préparer avant son vol.
— Maman, je dois y aller. Mon avion part dans quelques heures.
— Prends soin de toi, ma chérie. Et dis à ton mari que j'attends toujours de le rencontrer.
Elena rit doucement et l'embrassa sur la joue avant de partir.
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De retour à la villa, elle se précipita sous la douche, enfila une tenue confortable pour voyager et termina de préparer son sac. Son téléphone vibra sur la table. Encore un message d'Alejandro.
Alejandro : Tu es en route ?
Alejandro : Tu vas me manquer cette nuit, mais au moins, je saurai que demain tu seras là…
Alejandro : Tu sais que je joue mieux quand tu es dans les tribunes ?
Elle roula des yeux avec un sourire amusé. Il ne s'arrêtait jamais.
Elena : T'es vraiment sûr de ça ?
Il répondit immédiatement.
Alejandro : Bien sûr. En fait, je suis tellement sûr que si tu ne serai pas là, je raterais sûrement un but facile…
Elle rit en attrapant son sac.
Elena : Arrête tes bêtises, Vasquez. Tu es un des meilleurs attaquants du monde, avec ou sans moi.
Alejandro : Ouais, mais avec toi, c'est mieux.
Elle sentit une chaleur étrange monter en elle. Depuis quand ce genre de messages la faisait-elle autant réagir ?
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Arrivée à l'aéroport, elle passa rapidement les contrôles et embarqua dans l'avion sans encombre.
Une fois installée en première classe, elle attacha sa ceinture et regarda son téléphone une dernière fois avant le décollage.
Alejandro : Dors bien pendant le vol, ma belle. Je veux que tu sois en pleine forme demain pour me voir marquer.
Elle sourit, secoua la tête et tapa une réponse rapide.
Elena : Bonne nuit, Vasquez. Essaye de ne pas trop penser à moi.
Elle éteignit son téléphone, s'adossa à son siège et ferma les yeux.
Direction le Portugal.
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L'atterrissage fut sans encombre. Dès qu'Elena descendit de l'avion, elle attrapa sa valise et se dirigea vers la sortie pour prendre un taxi.
— Hôtel Pestana CR7, s'il vous plaît, dit-elle au chauffeur en montant dans la voiture.
Le trajet jusqu'à l'hôtel ne dura qu'une vingtaine de minutes. Une fois sur place, elle descendit du taxi, récupéra ses bagages et entra dans le hall élégant. Pendant qu'elle effectuait son check-in, elle jeta un coup d'œil autour d'elle et remarqua quelques visages familiers.
Attends…
Elle fronça les sourcils.
L'hôtel était bondé de journalistes, de supporters, et surtout… de membres du Real Madrid.
Non… Ne me dis pas…
— Voici votre clé, Mademoiselle, chambre 705.
Elle attrapa la carte magnétique et remercia la réceptionniste, encore un peu sous le choc. Elle était dans le même hôtel que l'équipe.
— Ça ne peut pas être un hasard… murmura-t-elle en attrapant ses valises.
Elle entra dans l'ascenseur et, au moment où les portes allaient se refermer, une main les retint.
— Attends !
Rodrygo pénétra dans la cabine, accompagné d'un agent de sécurité. Il la remarqua immédiatement et afficha un large sourire.
— Elena ! s'exclama-t-il, surpris mais ravi.
— Rodrygo. Elle lui rendit un sourire. Tu es ici aussi ?
— Évidemment. C'est ici que l'équipe séjourne avant le match.
Elle haussa un sourcil.
— Tu veux dire… que vous êtes tous logés ici ?
— Ouais. Il hocha la tête en riant. Et toi ? Tu es descendue ici aussi ?
— Je crois bien, oui.
Rodrygo la fixa un instant, puis un sourire malicieux apparut sur son visage.
— Attends… Il la regarda en coin. Tu as choisi cet hôtel ou… c'est un pur hasard ?
Elena roula des yeux.
— J'ai réservé sans savoir.
Il rit doucement.
— Hmm… Je suis sûr qu'Alejandro va être ravi de cette "coïncidence".
Elena croisa les bras, amusée.
— Tu insinues quoi, exactement ?
— Oh rien. Il leva les mains en signe d'innocence. Juste que notre cher Vasquez ne va pas te lâcher d'une semelle ce soir.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur leur étage.
— Bonne nuit, Elena, lança Rodrygo en sortant avec son garde du corps. Et… bonne chance avec Alejandro.
Elle souffla en sortant à son tour.
Ça promet…
Une fois installée dans sa chambre, Elena prit quelques minutes pour apprécier la vue depuis sa fenêtre. Porto était magnifique la nuit, illuminée par des milliers de lumières scintillantes. Elle laissa échapper un soupir, savourant ce moment de calme avant de se diriger vers la salle de bain.
La douche chaude lui fit un bien fou. Elle laissa l'eau couler sur sa peau, détendant chaque muscle de son corps après le voyage. Lorsqu'elle sortit, enveloppée dans un peignoir blanc moelleux, son téléphone vibra sur la table de nuit.
Un message.
Alejandro.
Alejandro : C'est quoi le numéro de ta chambre ?
Elle fronça les sourcils.
Comment il sait que je suis ici ?
Elle n'eut pas besoin de chercher longtemps la réponse.
Rodrygo… Évidemment.
Elle hésita quelques secondes avant de taper sa réponse.
Elena : Chambre 705.
A peine eut-elle envoyé le message qu'une nouvelle notification apparut.
Alejandro : J'arrive.
Son cœur fit un bond.
Elle reposa son téléphone et jeta un regard rapide à son reflet dans le miroir. Ses cheveux encore humides cascadaient sur ses épaules, et son peignoir à peine noué révélait une peau encore rougie par la chaleur de la douche.
Bon sang…
Un coup frappé à la porte la sortit de ses pensées.
Elle inspira profondément avant d'ouvrir.
Alejandro se tenait là, vêtu d'un jogging noir et d'un sweat à capuche. Mais ce n'était pas sa tenue qui attira son attention. Son regard sombre et perçant, lui, en disait long.
— Tu comptes m'inviter à entrer ou tu préfères qu'on parle dans le couloir ? demanda-t-il d'un ton légèrement moqueur.
Elena roula des yeux et s'écarta pour le laisser passer.
— Entre.
Il pénétra dans la chambre et jeta un coup d'œil autour avant de se tourner vers elle.
— Tu comptais me prévenir que tu étais ici, ou j'aurais dû l'apprendre demain par hasard ?
— Je comptais te le dire… Elle haussa les épaules. Mais visiblement, Rodrygo a été plus rapide.
Alejandro la fixa un instant, puis esquissa un sourire en coin.
— Tant mieux. Ça m'évite d'avoir à faire semblant d'être surpris.
Elle croisa les bras.
— Et donc, tu es venu pourquoi exactement ? Pour vérifier si je suis bien seule ?
Il s'approcha lentement, réduisant la distance entre eux.
— Je suis venu voir ma femme, murmura-t-il, sa voix légèrement rauque.
Son cœur rata un battement.
— Alejandro… souffla-t-elle, tentant de garder son calme.
Mais il était déjà trop proche. Trop intense. Trop lui.
— Dis-moi que tu ne veux pas que je sois là, et je repars, murmura-t-il en effleurant son bras du bout des doigts.
Un frisson la traversa.
Elle aurait pu lui dire de partir. Elle aurait pu refermer la porte derrière lui.
Mais au lieu de ça, elle le laissa s'approcher encore un peu plus.
La tension était palpable entre eux. Alejandro n'attendit pas plus longtemps et captura ses lèvres dans un baiser ardent. Elena répondit avec la même intensité, s'accrochant à lui comme si elle en avait besoin pour respirer.
Il la souleva légèrement, l'embrassant avec une passion brute, avant de murmurer contre sa bouche :
— Tu es sûre de vouloir ça ?
Elle rit doucement, caressant sa nuque.
— C'est toi qui as un match bientôt, pas moi.
Alejandro haussa un sourcil, un sourire en coin.
— Le sexe, c'est pas une bonne idée, tu auras besoin de force pour jouer après-demain, dit-elle, taquine.
Il glissa une main sur sa hanche, l'attirant encore plus contre lui.
— Justement, tu vas me mettre encore plus en forme. J'évacuerai le stress et tout…
Elle leva les yeux au ciel, amusée.
— Tu as des réponses à tout, hein ?
— Toujours.
Sans attendre de réponse, il la fit basculer sur le lit, leur passion reprenant le dessus.
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La nuit était déjà bien avancée quand Alejandro se leva, enfilant son jogging et son sweat-shirt. Elena, toujours allongée, l'observa d'un air ensommeillé.
— Tu pars déjà ? demanda-t-elle, sa voix légèrement rauque.
Il s'assit sur le bord du lit et caressa sa joue.
— Je dois me réveiller tôt pour l'entraînement avec l'équipe.
Elena soupira en s'étirant.
— Hmm… Je vais devoir me contenter d'un petit-déjeuner toute seule alors.
Alejandro se pencha pour l'embrasser, mordillant doucement sa lèvre inférieure.
— Profite de ce voyage, murmura-t-il contre sa peau. Mets tout sur mon compte personnel. Je veux que tu te fasses belle et que tu te détendes.
Elle esquissa un sourire.
— T'es sûr ? Parce que je peux vraiment me lâcher, tu sais…
Il éclata de rire et l'embrassa une dernière fois, avant de se lever complètement.
— Fais-toi plaisir, princesse.
Et sur ces mots, il quitta la chambre, la laissant avec un sourire sur les lèvres et le goût de lui encore présent sur sa peau.