La Chute du Premier Tyran
L'air était chargé d'électricité. Les esclaves s'étaient figés, choqués par ce qu'ils venaient de voir. Taro, les chaînes brisées, debout au milieu de la plantation, alors qu'un garde gisait inconscient à quelques mètres, projeté par une force invisible.
Les colons réagirent aussitôt. Trois autres gardes, fusils à la main, se précipitèrent vers Taro. L'un d'eux, un homme à la moustache fine et aux yeux froids, pointa son arme sur lui.
— Ne bougez pas, esclave ! hurla-t-il. À genoux immédiatement !
Taro ne bougea pas. Il fixait les trois hommes, sentant l'énergie mystérieuse pulser en lui. Son souffle était court, son corps brûlant. Il ne comprenait pas encore ce qui lui arrivait, mais une chose était sûre : il ne reculerait plus jamais.
Le garde chargea son fusil.
— Dernier avertissement, chien !
Un craquement de métal résonna. Une balle fusa droit sur Taro.
BANG !
Un éclair de vent tourbillonna autour de lui. Instinctivement, il leva le bras… et au moment où la balle devait l'atteindre, elle fut déviée par une rafale invisible, ricochant dans la poussière.
— C-c'est quoi ce truc ?! balbutia un autre garde.
Taro cligna des yeux. Il ne savait pas non plus ce qui venait de se passer, mais il n'allait pas laisser passer sa chance. Son corps réagit avant même qu'il n'ait le temps de penser. Il fonça droit sur le premier garde, le frappant d'un coup de poing chargé de vent.
BOUM !
L'homme fut projeté en arrière, roulant dans la terre. Les autres gardes hurlèrent et levèrent leurs fusils.
— Abattez-le !
La riposte.
Taro pivota, esquivant une première balle de justesse. L'adrénaline explosait en lui. Il sentait que son corps bougeait plus vite, plus fort, comme si son esprit et l'air autour de lui ne faisaient plus qu'un. Un garde s'approcha, une baïonnette à la main.
— Meurs, sale… !
Taro n'attendit pas la fin de la phrase. Il tendit la main, et une rafale de vent foudroya le soldat, l'envoyant s'écraser contre un arbre.
Les esclaves autour de lui commencèrent à réagir.
— Il se bat contre eux… !
— Il les fait tomber comme des mouches !
— C'est un démon… ou un ange venu nous sauver ?
Taro se retourna vers eux, haletant, les poings serrés.
— Qu'est-ce que vous attendez ?! cria-t-il. Vous voulez rester esclaves toute votre vie ?!
Un silence. Puis, un vieil homme au dos voûté s'avança. Il était marqué par les années de servitude, mais dans ses yeux, une lueur renaissait.
— Je préfère mourir en combattant que de vivre enchaîné.
Un autre esclave ramassa une pierre. Une femme saisit une pelle.
Puis tout explosa.
La révolte venait de commencer.
L'Affrontement dans la Plantation
Les esclaves se jetèrent sur les gardes, utilisant tout ce qu'ils pouvaient comme armes. Des cris fusaient, des coups pleuvaient. Les colons, pris au dépourvu, tentèrent de riposter, mais ils étaient dépassés.
Taro fendait la foule, frappant avec une force surnaturelle. Il esquivait les attaques avec une agilité qu'il ne comprenait pas encore. Il se sentait… libre.
Mais un cri perça le chaos.
— Du renfort arrive ! hurla un esclave. Ils viennent du manoir !
Taro s'arrêta net. Il tourna la tête vers la colline où se dressait le grand manoir colonial. Des dizaines de soldats descendaient vers eux, armés jusqu'aux dents.
Il serra les poings.
— On n'a pas le choix… murmura-t-il.
Il se retourna vers ses camarades.
— Courez ! Répartissez-vous dans la jungle, regroupez-vous plus tard !
— Et toi ?! demanda un jeune homme.
Taro esquissa un sourire.
— Moi, je vais leur faire comprendre ce que c'est que la peur.
Face au Commandant
Les soldats encerclaient la plantation. Un homme s'avança, un officier en uniforme blanc, le regard froid.
— Alors c'est toi, le petit esclave qui pense pouvoir défier l'Empire ?
Taro fixa l'homme. Il sentait un danger, un adversaire différent des autres.
— Taro, c'est ça ? continua l'officier. Je suis le commandant Bernard de la Garde Royale. J'ai brisé des centaines de rébellions comme la tienne. Tu crois que ton petit spectacle de vent va changer quoi que ce soit ?
Taro sourit.
— Ouais. Ça va tout changer.
L'officier dégaina son sabre, et un silence s'installa.
— Très bien… Montre-moi donc ce dont tu es capable.
Taro serra les poings. L'affrontement décisif allait commencer.
À suivre…