Chapitre 8 : “Rien n’est jamais simple”

La semaine qui précédait les examens finaux à l'académie était marquée par une atmosphère de relâchement rare. Les cours étaient plus légers, les enseignants moins sévères, et les étudiants se laissaient aller à l'idée d'une pause bien méritée. Kaito, bien qu'implacable lorsqu'il s'agissait de missions, avait lui aussi hâte de souffler un peu.

Saya et Renji, comme tous les autres élèves, attendaient avec impatience les quelques jours de détente avant de plonger dans les révisions. L'idée d'une randonnée en dehors des murs de l'académie était un excellent moyen de s'évader de la pression des examens. Ils avaient choisi une petite zone dans la ville, un quartier au bord du fleuve, où les gens se retrouvaient souvent pour se détendre.

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L'air était frais ce matin-là. Le soleil brillait, apportant un peu de chaleur à la fin de l'hiver. Les trois amis, Kaito, Saya et Renji, marchaient tranquillement à travers les rues animées de la ville, à la recherche de leur restaurant préféré. Leur humeur était décontractée, les éclats de rire résonnaient entre les immeubles modernes et les étals de rue.

— Tu parles d'un examen, Kaito, commença Renji, en secouant la tête. C'est bien plus facile de te retrouver dans un combat réel que de réviser tous ces manuels.

Kaito sourit légèrement. Renji avait raison. Si les combats faisaient partie de sa vie, les révisions étaient une toute autre histoire. Pourtant, l'idée d'une pause était plus qu'appréciée.

Ils entrèrent dans un petit restaurant niché entre deux bâtiments modernes. Il y avait une petite terrasse en bois, quelques tables, et l'odeur du café fraîchement moulu flottait dans l'air.

Ils commandèrent leurs repas et, pendant que l'odeur des plats se répandait autour d'eux, Kaito se sentit pour la première fois depuis longtemps… relâché.

Mais cette tranquillité n'allait pas durer.

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À peine quelques bouchées de leur repas englouties, l'air se refroidit soudainement. L'atmosphère changea, et Kaito sentit immédiatement quelque chose de dérangeant. Il regarda autour de lui, analysant les silhouettes dans le restaurant. Ses yeux se posèrent sur trois hommes qui venaient de franchir la porte.

Les trois hommes étaient imposants. Leur allure était menaçante. Ils ne ressemblaient pas à des simples consommateurs. Leurs vêtements étaient sobres, mais leurs visages portaient l'expression d'une intensité mal dissimulée.

Le premier, un grand gaillard, avait des muscles saillants et des bras tatoués. Il était particulièrement large et ses mouvements dégageaient une force brute. Il ne disait rien, mais son regard indiquait clairement qu'il était un combatteur expérimenté.

Le deuxième, plus petit mais extrêmement rapide, bougeait sans cesse. Ses yeux étaient vifs, observant chaque mouvement. Il semblait prêt à bondir à tout moment, comme un prédateur à l'affût.

Le dernier, celui qui semblait être le leader, avait un air calculateur. Ses yeux perçaient les autres comme un aigle guettant sa proie. Il n'était pas particulièrement musclé, mais son regard et son aura dégageaient une puissance bien plus subtile. Ce n'était pas un combattant brut comme le premier, mais un maître de la stratégie.

— Vous êtes bien en avance, dit l'homme qui semblait être le leader, d'une voix basse mais autoritaire. Je n'ai pas encore mangé… mais je crois que vous avez quelque chose à me donner.

Kaito sentit la tension monter. Il se leva lentement, son corps se préparant déjà à une attaque, mais il n'en montra rien.

— Nous n'avons rien à vous donner, répondit Kaito calmement. Allez-vous-en.

Le leader haussait les sourcils, surpris par l'audace de Kaito.

— Je ne pense pas. répondit-il avec un sourire glacial. Tout le monde doit payer pour ses choix dans ce monde.

Avant que Kaito ne puisse réagir, les deux autres hommes se jetèrent sur eux. Le plus rapide fonça sur Renji, et l'autre, le plus fort, s'attaqua directement à Saya.

Kaito, toujours calme, fit un pas en arrière pour analyser la situation. Mais quand il vit Saya se faire saisir par l'un des assaillants et Renji être projeté au sol avec une violence inouïe, quelque chose se brisa en lui. La colère monta en flèche.

— Je vous avais prévenu... murmura Kaito, sa voix devenant plus grave. Il est trop tard pour reculer.

Dans un éclair de vitesse et de puissance, Kaito s'élança. Son corps sembla fusionner avec l'air. En un instant, il arriva près du combattant rapide, esquiva son attaque et le projeta contre un mur avec une force inouïe. L'homme ne s'en releva pas tout de suite, assommé par l'impact.

Kaito se tourna immédiatement vers le gros bras, celui qui tenait toujours Saya. Sa colère était palpable. En un éclair, il utilisa ses jambes pour se propulser vers l'assaillant, le saisissant par la taille et le projetant au sol. Un bruit sourd retentit.

Le leader, voyant la tournure des événements, tenta d'intervenir. Il lança une série de techniques de combat rapproché, mais Kaito n'était pas un amateur. Chaque mouvement était précis, rapide, impitoyable. Ce n'était pas juste de la force brute, mais une maîtrise totale du corps et de l'esprit.

Finalement, après un dernier échange, le leader recula, son regard devenant inquiet. Il n'avait pas prévu un tel adversaire.

— Assez ! ordonna-t-il brusquement. Ce n'était pas prévu.

Il donna un dernier regard vers Kaito, avant de faire signe à ses hommes. Ils partirent, laissant leurs assauts sans finir.

Kaito se tourna vers ses amis. Renji, bien que blessé, souriait d'un air soulagé, tandis que Saya, encore tremblante, s'accrochait à Kaito.

— Tu… tu les as tous envoyés valser, dit Saya, ébahie.

— Ils ne méritaient pas mieux, répondit Kaito d'un ton calme, bien que son cœur battait encore la chamade. Je n'aime pas me battre, mais quand on touche à mes amis, c'est autre chose.

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Le restaurant était maintenant plongé dans un silence lourd, les clients restant figés, sous le choc de ce qui venait de se passer. Kaito jeta un dernier regard autour de lui.

Rien n'était jamais simple.

Les ennemis étaient plus proches que jamais, et Kaito savait que la paix n'était que temporaire.

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