Le jour s'était à peine levé sur la Montagne d'Éclipse, mais Kaito était déjà prêt. Sa tenue noire de terrain camouflait sa silhouette fine et musclée, ses yeux brillaient d'une détermination froide. Aujourd’hui, il partait en mission, seul.
Il avait prévenu Saya et Renji la veille au soir, leur disant qu’il devait faire ça pour lui-même, pour progresser, et aussi pour les protéger. Ils avaient tenté de le dissuader, mais ils savaient que quand Kaito décidait quelque chose, rien ne pouvait le faire changer d’avis.
Dans le hangar souterrain de l’organisation, il retrouva le Président, qui lui tendit une tablette avec le plan de mission.
— « Cette cible, Kaito, est spéciale. » dit le Président en pointant une zone sur la carte. « Une ancienne base du gouvernement, supposée détruite il y a 10 ans. On a des raisons de croire qu’elle abrite une cellule clandestine liée au Projet Anima. »
Kaito sentit son cœur se serrer à ce nom. Il hocha la tête.
— « Infiltration silencieuse. Capture ou élimination des scientifiques présents. »
— « Compris. »
Le voyage jusqu’à la base lui prit la moitié de la journée. Elle se trouvait dissimulée dans un ancien complexe industriel, camouflée entre de vieux hangars et des bâtiments abandonnés à la périphérie d’une mégalopole moderne.
Kaito s’y introduisit sans mal. Il bougeait comme une ombre. Sa maîtrise de l’infiltration rivalisait désormais avec celle des meilleurs agents.
En entrant dans les sous-sols, il découvrit des traces récentes : lumières allumées, machines fonctionnelles, dossiers en cours. Le Projet Anima n’était pas mort… il avait simplement changé de peau.
Soudain, une voix dans un haut-parleur :
— « Nous savions que tu viendrais, Sujet Alpha. »
Kaito se figea. Sujet Alpha ?
— « Tu es le seul résultat viable du projet originel. Et nous voulons… t’observer. »
Un bruit sourd retentit. Des grilles tombèrent derrière lui, bloquant la sortie.
Puis une porte s’ouvrit lentement devant lui. Trois individus sortirent de l’ombre. Tous portaient des combinaisons de combat et des masques partiels.
Le premier avait des bras démesurés, recouverts d’une peau écailleuse sombre : force brute.
Le second bougeait si vite qu’il semblait se téléporter sur place : vitesse surnaturelle.
Et le troisième, plus calme, arborait un regard perçant. Son corps vibrait d’une aura noire, et ses membres semblaient se régénérer en boucle : résistance et adaptation.
— « Trois nouvelles expériences du projet Anima. » dit le dernier. « On nous a promis qu’on serait parfaits. Mais on nous a aussi dit qu’un garçon comme toi était la clé. »
Kaito resta silencieux. Puis il retira sa veste, révélant son bras droit légèrement transformé — des veines noires et blanches pulsant sous sa peau.
— « Je ne suis pas venu pour discuter. »
Et le combat éclata.
Le premier adversaire se jeta sur lui, frappant avec une force monstrueuse, brisant les murs du couloir. Kaito esquiva de justesse, contre-attaqua avec un coup précis à la gorge, mais l’homme ne broncha pas.
Le deuxième surgit comme une flèche, frappant Kaito à la joue, le projetant contre une paroi. Mais il se releva aussitôt, les yeux maintenant brillants d’une énergie familière : celle de sa forme hybride.
Une forme partielle. Plus rapide. Plus forte. Ses griffes surgirent, ses yeux devinrent plus aiguisés, presque inhumains.
Kaito se rua sur ses adversaires. Il para, esquiva, contre-attaqua avec une précision chirurgicale. Il enchaîna des mouvements qu’il n’aurait jamais cru pouvoir exécuter quelques mois plus tôt.
Mais le troisième homme, celui au regard sombre, sourit en s’approchant.
— « Tu penses avoir tout vu ? Le Projet Anima… n’a jamais cessé. Et toi, Kaito, tu es l’origine… et la fin. »
Puis il fit quelque chose d’étrange. Son corps se déforma, s’agrandit, fusionna avec une matière sombre et épaisse, jusqu’à devenir une créature monstrueuse, mi-humaine, mi-animal de cauchemar.
Face à lui, Kaito recula.
— Je ne peux pas me retenir…
Alors, il libéra une transformation qu’il n’avait jamais osé utiliser seul jusque-là. Son corps se couvrit d’une fourrure blanche, marbrée de lignes noires. Ses crocs grandirent, ses griffes aussi. Il ressemblait à une bête, mi-loup-garou, mi-chimère.
Il bondit.
La bataille reprit, mais cette fois, il n’était plus un garçon contre trois soldats.
Il était un monstre contre un cauchemar.
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