Sur le sentier de pierre, au milieu d'un bosquet silencieux, Lisa se pencha devant Sakura, la petite fille aux cheveux de lin.
— Je reviendrai pour toi.
Ses doigts effleurèrent le front de l'enfant, y posant un sceau bleu en forme de goutte inversée.
Une barrière invisible enveloppa la fillette, la rendant imperceptible aux prédateurs magiques et aux armes humaines.
Lisa sortit ensuite un sac dimensionnel noir brodé d'un éclair bleu, et le tendit à Sakura.
— Il y a de quoi manger pendant deux ans. Pas un jour de moins ne t'approche pas des gens en armes et surtout...
Elle s'arrêta.
— Ne pleure pas tu es sous la protection de la reine.
Sakura cligna des yeux.
— Tu reviendras, mam'zelle ?
— Oui même si le monde brûle.
Et sans un mot de plus, Lisa tourna les talons.
Le carrosse noir aux roues d'ombre glissait lentement vers la prochaine ville une brume rougeâtre y flottait. Les habitants observaient l'arrivée du véhicule avec des regards vides des étals affichaient des morceaux de chair mal couverts, certains encore tièdes.
Saphira, assise à l'intérieur, tenait une tasse de thé parfaitement immobile.
— Ce monde empeste l'oubli.
Sa voix était calme. Presque lasse.
Vina, toujours droite à ses côtés, murmura :
— Je m'en occupe, mère vous n'avez pas à marcher sur cette boue.
Un claquement de doigts Croc et Gideon, en habits sobres d'agents d'élite, sortirent sans dire un mot dans une ruelle rougeâtre, Croc et Gideon découvrirent l'impensable un demi-dieu empaillé, encore vivant par quelques spasmes résiduels, pendait à un crochet deux soldats aux brassards rouges croisés de noir rongeaient son bras en riant Gideon ne parla pas il dégaina une lame d'éther et, en un éclair, trancha net les deux gorges le sang noirâtre s'écrasa contre un mur mais l'unité de surveillance avait vu
ALARME.
Des haut-parleurs magiques hurlèrent dans les rues des soldats surgirent le sol vibra des balles anti-magie commencèrent à pleuvoir dans le carrosse, le bruit devint insupportable.
Saphira redressa lentement la tête.
— Faites-moi taire ces bruits...
Sa voix, glaciale et pleine de menace, gela la tasse dans ses mains.
Vina leva un sourcil.
— Avec plaisir, reine bleue.
Puis elle s'enfonça dans le coussin, le regard paisible dans les ruelles, Croc s'élança son bras se mua en griffes d'ombre il transperça un soldat, en brisa deux autres en fonçant contre un blindé Gideon, quant à lui, dansait entre les balles son épée tournoyait comme une pensée impossible il para une balle anti éclair avec une seule dent.
— Ils sont plus organisés que prévu, souffla-t-il.
— Et plus faibles que nos souvenirs, répondit Croc, en brisant la nuque d'un capitaine avec un soupir.
Pendant que la ville s'embrasait, Vina tenait une cuillère en argent.
— Tarte au jasmin céleste ou croissant noirci ?
— Ni l'un ni l'autre, répondit Saphira, en buvant une gorgée de thé.
Ses yeux, posés sur la ville, restaient indifférents les cris se mêlaient aux explosions, et dans ce chaos, elle murmurait :
— Ils ont tué pour le plaisir pour l'or et les larmes ce sont des insectes qu'ils disparaissent c'est tout ce qu'ils méritent.
Une heure plus tard, le silence tomba 200 cadavres des corps de soldats, déchirés, carbonisés, mutilés un silence sacré flottait au-dessus des pavés.
Saphira descendit une seule fois du carrosse elle posa le pied au sol.
— Videz leurs coffres laissez leurs os aux charognards et fermez les portes ce monde ne mérite pas notre lumière.
Puis elle disparut dans une pluie d'éclairs bleus.
Fin du Chapitre 18 – Tarte, Café... et Paradoxes