Un ancien amphithéâtre en ruines, recouvert de mousses bleutées, devenu leur camp d'entraînement l'air y vibrait légèrement, chargé de l'électricité naturelle de Saphira assise sur son trône flottant, ombragé par un voile d'éclairs pâles, la reine de la foudre bleue observait en silence. ses jambes croisées, ses doigts effleurant la poignée de sa tasse de thé, elle ne disait rien mais elle notait tout.
Gideon abattait son épée contre des piliers, les brisant net sans élan.
Lisa visait des illusions mouvantes avec des projectiles en argile runique.
Croc, en position accroupie, s'élançait avec la souplesse d'un tigre, déchiquetant des golems d'entraînement.
Vina, calme comme une aube figée, testait la résonance d'une sphère scellée dans ses mains gantées.
Saphira leva lentement la main une lueur bleue s'étira du ciel, traçant un cercle complexe au sol. Quatre piliers d'énergie descendirent.
— Approchez, dit-elle simplement. votre loyauté est intacte. vous porterez désormais mes présents.
Ils s'agenouillèrent, la tête baissée.
Pour Gideon :
Elle tendit une épée droite, plus fine et pâle que la sienne. Le métal semblait vivant, vibrant au rythme du cœur de Saphira.
— Cette lame... ne tranche pas. elle efface. matière, antimatière, illusions... si ton cœur reste fidèle, rien ne pourra lui résister.
Gideon, la recevant à deux mains :
— Je combattrai pour ton nom, jusqu'au néant s'il le faut.
Pour Lisa :
Deux pistolets, noirs et élégants, incrustés de runes anciennes le canon brillait selon l'ennemi en face, comme s'ils jaugeaient la peur.
— Ces armes ne mesurent pas ta force... mais celle de l'ennemi. elles s'adaptent. elles blessent ce qui pensait être invincible.
Lisa, les faisant tournoyer :
— Ca me va. ça fait très... moi. merci, déesse mère.
Pour Croc :
Elle s'approcha et traça trois lignes sur ses avant-bras des éclairs bleus jaillirent, sculptant ses griffes naturelles, qui se durcirent en une matière divine.
— Des griffes bénies par la tour elle-même. les couleurs que tu portes... sont les miennes. honore les.
Croc, frappant ses poings ensemble :
— Je porterai ta tempête jusqu'à la fin du ciel.
Pour Vina :
Elle ouvrit la paume une sphère noire, cerclée d'éclairs bleus, flotta dans l'air.
— Ceci est un monde miniature. une prison. à l'intérieur... une tour pagode vivante, affamée de chaos elle ne s'ouvre que si je meurs... ou si tu le désires.
Vina inclina la tête, la voix glaciale :
— Si l'on touche à ta vie... je libère la faim.
Saphira se rassit, le regard dur.
— vous êtes les premiers. mes quatre. mon panthéon privé.
Les quatre gardiens se mirent en ligne, l'arme à la main, le regard brûlant.
Lisa, souriant :
— Ca commence à ressembler à une vraie croisade.
Gideon :
— Et nous sommes les anges de l'orage.
Croc grogna de satisfaction.
Vina, impassible :
— Quel monde allons-nous briser, à présent ?
Saphira, une lueur sombre au fond de ses yeux :
— Celui qui osera se dresser entre moi... et nékridhal.
Fin du Chapitre 23 – Les Dons de la Reine