Chap 4 : Le couteau contre l'épée

Ils étaient l’un en face de l’autre dans un couloir abîmé par leur combat. À la main, leur arme respective : pour l’un, un grand couteau trouvé dans une cuisine — il ne semblait pas savoir le manier et était en difficulté. Pour l’autre, une épée qu’il maniait comme personne, comme si elle était liée à lui.

Chacun regardait l’autre intensément…

Ils se mirent à marcher l’un vers l’autre. Les derniers coups de leur combat allaient décider du sort du jeune homme.

L’entity porta le premier coup avec son épée. Mike l’esquiva, et dans un grand fracas, l’arme détruisit une nouvelle portion du mur.

Mike — J’ai encore eu chaud… Si je m’en prends un seul, je ne sais si je serai encore vivant.

Entity N°260 — Tu esquives de mieux en mieux, mais si je te touche, ce sera fini pour toi.

Sur ces mots, il fit sortir l’épée du mur et enchaîna avec un autre coup, plus rapide encore.

Voix ? — Celui-là, tu ne pourras pas l’esquiver… Mais le bloquer est aussi impossible.

Mike tenta d'esquiver, mais la lame le frôla sous les côtes. Une brûlure fulgurante traversa son flanc, puis une douleur sourde explosa en lui.

Il fut projeté violemment contre le mur dans un fracas étouffé. Le choc le coupa net dans sa respiration. Sa tête bourdonnait, ses oreilles sifflaient.

Il se redressa lentement, les jambes tremblantes, le souffle court. Du sang coulait sous sa chemise déchirée.

Mike — Ahhh… C’est… pas encore… fini…

Il prit fermement son couteau en main et donna un premier coup, paré d’un revers de main avec une facilité déconcertante.

Entity N°260 — Tes coups sont trop mous. Tu ne m’auras pas comme ça !

Mike serra les dents et frappa à nouveau, plus fort, plus vite. L’épée de l’entity para son attaque d’un simple revers, presque paresseusement.

Mais Mike enchaîna, poussant un cri rauque, libérant une pluie de coups désespérés. Chacun d’eux claqua contre la lame ennemie, rejeté avec la même facilité.

Ses bras devenaient lourds, son souffle court, sa vision se brouillait sous la tension. Il frappait encore, par instinct, par peur, par rage.

Voix ? — Tu perds ta force, recule, maintenant !

Entity N°260 — C’est décevant. Tu n’as peut-être pas ce qu’il faut pour aller plus bas. Finalement, tout cela m’ennuie…

Mike recula, en difficulté. Il n’avait presque plus de force dans le bras droit et peinait à marcher. Mais il refusait de tomber : pour lui, cela signifiait la mort, l’arrêt de toute chose.

Mike — Je peux te vaincre. J’en suis sûr. Et je n’ai pas le choix !

Il tapa un grand coup sur son bras et ses jambes, pour se réveiller, se motiver, et se remit en position de combat. Déterminé à en finir.

L’entity l’observait, comme s’il attendait simplement le bon moment pour l’achever. Il s’approcha et, dans un coup net, le frappa en plein ventre.

Mike prit le coup de plein fouet, mais essaya tout de même de riposter. Sa lame ricocha, sans le moindre effet. Il la garda pourtant fermement en main… avant que sa conscience ne s’évanouisse.

Voix ? — C’est peut-être la fin pour nous… mais lui, pourra peut-être faire quelque chose…

Un blanc total s’installa dans le couloir, et seul ce son redondant, incessant depuis le début, continuait de résonner.

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Il revenait à lui, peu à peu. Son corps souffrait encore plus. Il était toujours debout dans ce couloir, son couteau — désormais cassé — toujours en main.

En face de lui, l’entity était toujours là. Il remarqua que de la lumière s’échappait de son corps.

Entity N°260 — Bravo. Tu as réussi à me blesser. C’était même très épatant. Le combat est donc fini.

Cette lumière venait de ses blessures. Il y en avait une dizaine. Pourtant, il ne semblait pas souffrir.

Mike tenta de se remettre en position de combat, mais il n’en avait plus la force.

Voix ? — Mike ? C’est bien toi ? Tu as réussi à le blesser !

Mike — Oui ? Ah bon ? C’est moi qui ai fait ça ?

Son corps était sur le point de lâcher. Il tituba et s’effondra au sol.

L’entity s’approcha, posa son épée devant lui.

Entity N°260 — Voici mon cadeau… pour celui qui a réussi à me blesser avec un simple couteau. Je t’attendrai plus bas. Tu as intérêt à survivre.

Il se dirigea vers la porte. Quand il entra en contact avec elle, une grande lumière blanche apparut. L’entity disparut… et la porte s’ouvrit. Elle n’était plus scellée.

Mike était maintenant seul dans ce couloir, gisant au sol, incapable de se relever. Il n’avait pas gagné. Mais il n’était pas mort. Son sort était donc… de continuer à vivre.

Ou plutôt… survivre.