Part 1 : La folie du feu
La chaleur environnante semblait insoutenable, les oiseaux volaient vers la direction du sud comme pour fuir un danger imminent, alors que le village semblait calme avec un vent d’été assez apaisant, la sueur sur le front de Lova l’alarma sur un mauvais pressentiment, soudain sa vision de la forêt semblait vague, les villageois autour étaient en panique puis une longue trainée de feu entourait le village, elle sentit une main la prendre puis sans vraiment s’en rendre compte elle courait déjà emporter par celle-ci. Le feu était insoutenable, Lova sentit ses pieds bruler, autour d’elle les maisons étaient en feu, les mères protégeaient leur enfant d’un feu qui semblait s’accroitre, devant elle ne vit précisément la personne qui lui prenait le bras mais alors que sa vision semblait se rétablir une explosion la propulsa avec les personnes autour. Lova sentit une chaleur dans ses bras, une chaleur brulante qui la faisait souffrir petit à petit jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus la supporter, elle cria de douleur mais personne ne semblait répondre, elle cria encore et encore mais c’était comme si même ses cris n’atteignaient les Zanahary eux même. Alors que Lova perdit espoir, ses yeux se vidaient de leurs lueurs, elle se retourna et vit devant elle comme une part de son passée, dans l’agonie elle semblait entendre son père l’appeler et voyait devant elle des enfants en joie comme si rien ne perturbait le village, comme si le feu qui la faisait souffrir n’existait pas. Lova sentit une sensation étrange dans tout son corps, il était en feu et recouvert de pus, dans la souffrance elle ne s’aperçut même plus de l’urine qui sortait de son corps, elle versa des larmes qui n’exprimait ni joie ni tristesse mais comme une sensation vide dont elle ne comprenait. Une main agrippa les jambes de Lova, alors qu’elle était prête à suivre les enfants, la douleur lui revenait. Les toits des maisons flottaient, une sorte de tourbillon se formait un peu partout dans le village. Lova ouvrit difficilement les yeux mais elle vit un homme dansant qui de ses mains faisaient tourner le vent.
Lova - Suis-je dans l’au-delà, se dit-elle dans ses pensées avant de s’évanouir.
Part 2 : Une sensation de l’au-delà
Lova se réveilla quelque temps plus tard, elle ouvrit doucement ses paupières, des sortes de bandage en feuille de ravinala recouvrait ses bras et ses jambes, elle sentit encore la douleur présente dans son corps, elle essaya de bouger mais su d’instinct que son corps refuserait, elle tourna sa tête vers la direction de la fenêtre gauche et vit la lumière calme du soleil avant de s’endormir dans un sommeil profond. Dans une sorte de champ de riz , Lova aperçut un homme au loin, elle vit des villageois battant le riz, elle leva les yeux au ciel puis soudain l’homme était dans son dos la fixant d’un regard menaçant. Une sorte de peur paralysait Lova, elle regarda l’homme avec son masque qui ressemblait au crane de bœuf avec frayeur ; il ne portait qu’un lamba sur le bas de son corps, il était orné d’un collier de différentes dents d’animaux sur le cou, son torse était rempli de marque incrustée dans la peau de différente tête d’animaux et de ligne et portait sur ses mains une plante a trois longues feuilles dentées. Toujours paralysé par la peur Lova regarda l’homme qui commençait à agiter ses bras de haut en bas, il sautilla en faisant une danse puis tourna sur lui-même, en un instant Lova sentit que l’air était lourd, autour d’elle le vent commença à s’agiter puis elle sentit ses jambes flotter. L’homme continua de danser, un tourbillon s’était formé faisant s’envoler tous les élément pris par ce vent tournant, Lova était maintenant dans les cieux regardant l’homme faire des mouvements étranges, la peur qui la paralysait devenait maintenant une fascination, elle regarda l’homme avec admiration.
Lova - Quelle puissance ! se dit-elle, puis l’homme arrêta sa danse.
Le vent s’apaisa. Lova flottant à plus de cinq cent mètre du champ commença à avoir la sensation de tomber, elle agita les bras mais en vain et tomba toujours, elle sentit une nouvelle fois cette sensation de fin puis s’écrasa avant de soudainement se réveiller dans la maison où elle était.
Part 3 : Révélation
Lova regarda un peu partout dans la petite maison, elle voyait des décorations de toute sorte comme des tapis en peau de vache au sol, des murs ornés de différent masque de bœuf et un toit en paille qui laissait traverser la lumière ; elle ne ressentit plus de douleur. Une sorte de bruit de fer s’entendit dehors, curieuse Lova se leva et se rendit compte qu’il n’y avait plus de bandage de ravinala sur ses jambes, elle scruta ensuite ses bras avant de laisser un petit soupir de calme avec l’absence de bandage. Le bruit de fer était de plus en plus fort, Lova avança vers la direction de la porte puis ses yeux s’écarquilla, l’homme de son rêve était devant-elle en train de dépecer un loup, elle essaya de prononcer des mots mais alors qu’elle essaya de sortir une phrase le vent s’agita et l’homme arrêta de transpercer sa lame sur la pauvre carcasse de bête. Lova sentit au fond d’elle que l’homme la regardait avec une sorte de mélancolie malgré son masque.
Homme - Comment te sens tu ? demanda l’homme mais pour une raison qui lui échappe elle ne put prononcer un seul mot.
L’homme demanda à Lova de le suivre, il lui montra un entassement de couverture qui semblait renfermer quelque chose. L’homme lança un à un les couvertures puis une odeur nauséabonde commença à monter petit à petit, Lova sentit l’angoisse monter en elle et lorsque la dernière couverture fut lancée par l’homme en l’air cela laissa paraitre un corps moitié bruler dont même le visage était indescriptible. Lova s’effondra sur ses genoux, l’homme était debout prêt à raconter son histoire, puis une sorte de vent tourbillonnant remplissait la pièce.
Lova - C’est moi n’est-ce pas, dit-elle avant de s’effondrer en larme.
Part 4 : Vent d’été
Lova en pleur et le vent devenant de plus en plus fort, l’homme raconta comment il avait essayé de sauver le village de Lova grâce à ces capacités.
Homme - Tout était en feu, je regardais autour de moi et il ne restait plus que des corps carbonisé et noir comme du charbon puis je t’ai vue toi battant pour ta vie. Les émissaires du feu étaient nombreux, ils alimentaient sa puissance. Malgré mes capacités je n’ai pu qu’arrêter sa progression sans avoir pu chasser l’esprit responsable de ce désastre, puis je t’ai pris et je pense que tu connais la suite ;
Lova se tourna vers l’homme avec encore quelque larme aux yeux.
Lova - Ce vent, ce n’était pas un rêve vous l’aviez provoqué.
L’homme la regarda et lui dit d’un ton calme.
Homme - Je suis un shaman et le feu qui a décimé ton village était un feu en quête d’esprit.
Lova surpris par les paroles du shaman se rappela soudainement que la personne qui avait essayé de la sauver avait les mêmes traits que son meilleur ami. Le vent dans la pièce se calma, Lova commença à se resigner qu’elle ne faisait plus partie des vivant, elle comprit au fond d’elle que son village et ses habitants s’étaient carbonisés puis elle ressentait de nouveau ce vide au fond d’elle. Le shaman pris la main droite de Lova.
Homme - Devient mon disciple, même si tu n’es plus qu’un esprit tu as les attributs nécessaires pour renverser n’importe quelle situation.
Lova surprit retrouva en elle une sorte de chaleur puis une sorte de haine commençait à l’animer.
Lova - Je vais me venger se dit-elle.
Le vent dans la pièce se réchauffa d’un vent calme puis le shaman dit à Lova.
Shaman - Tu seras le vent d’été provoquant la pluie et les désastres annihilant le feu.
Notes :
Zanahary : terme Malagasy utiliser pour désigner un dieu.
Lamba : tissu fin ou bien épais selon le rang qui est assez longue de certain mètre et qui se porte en s’enroulant sur le corps .
*Les maisons du village sans nom de la forêt de sakarah sont principalement faites de bois et de paille. Pendant la saison des pluies, les shamans bénis de l'eau du village lancent une incantation et demandent à Zokyrano de faire en sorte que l'eau ne pénètre pas dans les habitations.