Académie d'étherion salle mémoria, fction Vortex
La salle mémoria n'avait rien d'ordinaire c'était un espace en cercle, sans angles, comme si le temps et l'espace eux-mêmes avaient été forcés de se plier à une logique mentale les murs étaient faits de mémoire solide, une pierre psychique rare, taillée dans le plan des songes et des réminiscences effacées. elle absorbait les émotions les cris y devenaient échos internes les peurs s'y gravaient comme des fissures invisibles au centre, une estrade psychique, fine et flottante, était parcourue de lignes runiques mouvantes c'était là que se tenait Yshal Venn le professeur de sondage mental n'avait pas besoin de parler fort il était droit, immobile, bras croisés derrière le dos, son long manteau noir léchant le sol. son regard, voilé d'une lueur argentée, semblait toujours regarder plus loin que l'apparence il était connu pour ses méthodes on ne résistait pas à Yshal on s'ouvrait.
ou on se brisait "le pouvoir vient de l'âme, dit-il calmement et l'âme ne ment jamais" sa voix résonna sans force, mais tous les élèves de Vortex se figèrent. Ils savaient ce qui allait suivre un test d'invocation interne chaque élève, à tour de rôle, devait visualiser son noyau intérieur, sa sphère intime de conscience, et autoriser l'instructeur à y pénétrer sans masque. sans barrière sans fuite un par un, les élèves s'y soumirent certains transpirèrent d'autres pleurèrent un se leva en hurlant et quitta la salle. Il ne reviendrait pas puis vint le tour de Kael il se leva lentement son pas était stable.
mais à l'intérieur, quelque chose palpitait Miro, qui flottait en retrait, s'approcha discrètement, se positionnant à hauteur de son épaule tu peux bloquer l'entrée sans alerter, glissa-t-elle d'une voix douce je peux t'enrouler dans ma sphère je peux Kael secoua la tête lentement il devait apprendre.
il devait comprendre et surtout... il devait paraître normal il monta sur l'estrade.
Yshal s'approcha pas un mot ses doigts se posèrent sur les tempes de Kael "laisse moi... voir" Ce ne fut pas une transition. ce fut un effondrement un vertige total Kael chuta dans lui-même, projeté comme une comète sans trajectoire il traversa des éclairs d'or, des portes anciennes aux gravures vivantes, des bribes d'ombres familières les fragments, ses fragments mais rien ne l'arrêta il ne tomba dans aucun lieu connu pas le domaine de Kael pas la salle rouge de Diva pas les chaînes de Destiny, ni la pluie bleue de Timidité, ni les forges roses de Rose non il chuta plus bas un monde effondré le sol était craquelé, noir, malade le ciel ? un rouge étouffé, sans chaleur.
les étoiles saignaient à l'horizontale tout ici vibrait de quelque chose de brisé au loin, un miroir géant. fendu en six morceaux mais aucun n'offrait de reflet Kael se redressa, tremblant.
il ne reconnaissait rien il n'y avait rien de lui ici et pourtant... chaque pas qu'il faisait semblait réveiller la terre puis, la voix "Tu m'as enfermé avant même de me naître"Kael se figea.
— Qui... es-tu ? murmura-t-il.
— Je suis ce que tu as oublié pas une facette pas un pouvoir je suis ce que tu as refusé d'être.
Il recula son cœur battait contre ses côtes comme un animal prisonnier depuis les morceaux du miroir, une ombre se mit à ramper pas de jambes. pas de forme fixe juste une présence et deux yeux dorés inversés comme si la lumière y était emprisonnée à l'envers.
— Tu m'as tué mais je suis revenu.
À l'extérieur Yshal hurla pas de douleur de choc il arracha ses mains des tempes de Kael.
son aura explosa en spirale, repoussant les élèves les plus proches.
— Ce... ce n'est pas un élève ! ce n'est pas une entité connue !
La salle entière vacilla les murs faits de mémoire tremblèrent, leurs pierres fissurées par l'impact mental Miro surgit en urgence il tourna sur lui-même, projeta un champ sphérique autour de Kael, tentant de le stabiliser au fond de la salle, Nael bondit de sa chaise.
— Il faut couper le lien ! tout de suite !
Kael revint il haletait il tomba à genoux, les yeux ouverts, mais ailleurs de la sueur coulait sur son visage ses mains tremblaient il regarda ses doigts ils vibraient comme s'ils refusaient d'exister.
son cœur cognait dans sa gorge ce qu'il avait vu ce n'était pas lui et pourtant...
c'était déjà là.