Chapitre 6 — Désarmer une déesse

Minato, 23h41.

La rue était silencieuse le garage fermé, les lumières éteintes seul un néon clignotait au loin, sa lumière rose reflétée par la carrosserie immobile d’une voiture encore endormie Naomi Noctielle descendit les escaliers, sans un mot elle portait un sweat noir, capuche rabattue, et ses gants de travail elle alluma la lumière du garage un seul néon au plafond faible tremblant et là, au centre, sous une bâche noire La Pinkbolt sa Strika RS-11 son arme cosmique née de son pouvoir nourrie par son éclat rose elle souleva lentement la bâche le métal scintilla doucement, comme s’il la reconnaissait "Tu es trop puissante pour ce que je veux faire." ses doigts passèrent sur les jantes astrales, sur le réacteur secondaire, sur le générateur de fulgurite elle s’agenouilla ouvrit les capots internes un à un, elle retira les modules divins.

Cœur de fulgurite — retiré.

Condensateur d’éclair — retiré.

Réacteur à impulsion cosmique — retiré.

Elle les posa dans un coffret, lentement, comme on désarme une amie avant de la laisser partir.

puis elle souffla et s’attaqua à la reconstruction 3h02 Le garage sentait la gomme et l’huile la musique était coupée seuls les outils faisaient leur chant métallique Naomi avait reconstruit un nouveau moteur thermique, bloc simple mais modifié un monstre discret pas rapide… mais fiable elle avait posé des pneus retravaillés à la main, capables de tenir sur route humide, terre glissante, débris de montagne ajouté un frein à main hydraulique, amélioré équilibré la caisse pour les dérapages remplacé l’éclairage par un système discret, à faisceau court et à la fin elle posa une plaque neuve, sans code divin nom du projet : Pinkbolt MKII – Silence. une voiture humaine pour des routes humaines 4h21 Le moteur démarra dans un souffle doux elle sortit lentement du garage, la capuche rabattue pas de bruit, pas de témoin juste elle et la route elle roula jusqu’à une colline vide, à la frontière de Tokyo une ancienne route d’entraînement, oubliée, délaissée depuis des années personne pas de spectateurs pas de drones elle inspira et lança le moteur la descente les arbres défilaient l’air froid entrait par les vitres entrouvertes le bitume vibrait premier virage elle tira le frein à main dérapage, contrôle réajustement deuxième virage elle serra la trajectoire les pneus mordirent la ligne blanche pas un bruit divin juste la route elle souriait silencieusement sincèrement elle ne courait pas pour être vue elle courait pour sentir elle courait pour la route et pour elle même à la fin de la descente, elle coupa le moteur sortit de la voiture le vent soufflait doucement elle posa une main sur le capot encore chaud "C’est ça que je voulais." pas de puissance divine, pas de spectre cosmique, juste la loyauté de la route.

Fin chapitre 6 — Désarmer une déesse