La vie, c'est comme une route, parfois c'est même juste des sentiers, souvent c'est des autoroutes aussi, ça va tout droit, parfois c'est long, parfois on avance lentement, y a des bouchons, on se fait chier, mais invariablement, on tombe toujours sur des carrefours et là, c'est à nous de décider où on veut aller.
Parfois ya de panneaux de direction on sais ou ça va parfois on le sait pas.
Dans la cour grise du collège, c'est moi là. J'ai depuis un moment déjà choisi la mauvaise direction dans un des carrefours de ma vie. J'en ai pas conscience, il n'y avait pas de panneau. En plus, on a un peu poussé. Mauvaises rencontres, mauvais génie
Je suis cinglé, totalement déjanté, brutal et bipolaire. Je ne suis pas tout seul là-haut, on est plusieurs dans ma tête et on n'est pas tous potes.
Je me suis amélioré pourtant. Je suis passé d'un animal sauvage indompté à un fouteur de merde invétéré, je sais pas si c'est un progres mais c'est un changement en tout cas. J'ai terré mes peurs sous une couche de haine. J'ai encore beaucoup de chemin à parcourir avant de trouver la sérénité et là, je suis le pire que j'ai jamais été.
J'ai toujours été considéré comme un monstre, là dessus rien n'a changé, la différence, c'est qu'à présent, je suis un monstre qui n'inspire plus la pitié.
Il n'y a pas de lumière à tous les étages de mon cerveau, on l'a toujours su, l'eau chaude non plus, elle ne circule pas partout, j'inspire la peur, mais pas que.
Je suis tout un fatras de trucs bons à balancer et je te les fais payer.
Bien que l'on me fuit, je ne suis pas un abruti, mais je reste dangereux, mais dans le genre dangereusement abruti et dangereusement intelligent. Je suis magnétique : j'ai un côté qui t'attire, l'autre qui t'ejecte. J'ai toujours été passionné, mais là, je suis pure haine aussi, je suis une haine passionnée.
Je suis de ceux que tout le monde connaît dans toutes les classes et tous les échelons. J'ai poussé le curseur de la connerie sur 11, tu n'as pas idée.
Tous mes coups fourrés sont comme autant de médailles sombres qui s'ajoutent à mon cursus déjà bien torturé. Un Machiavel de pacotille qui exerce son art dans un champ très restreint, mais je suis infiniment malsain.
Trop long de citer tous mes méfaits, certains pourtant me rendent très fier, célèbre aussi.
L'année dernière, tout l'établissement s'est régalé de ma saga audio sur cassette mettant en scène un « mec » de ma classe.
Je dis « mec » parce que le type est un pédé boutonneux, genre folle flamboyante à petites chaussettes rose pale toutes de dentelle, toute la gestuelle d'une fille, mais apprise plutôt qu'instinctive.
Il n'est pas pédé parce qu'il aime sucer des bites, il est pédé parce qu'il se rêve en fille. Sucer des queues, c'est secondaire, il le fait parce que c'est ce que ferait une fille.
Aucun ami, personne ne peut l'encadrer, il suinte le malaise et passe son temps à traîner avec les deux boudins de la classe, se prenant pour la troisième mochetée. Il est malade. Personne ne leur adresse la parole, ni à lui ni à elles. Elles sont invisibles, lui, il inspire mon envie de faire chier, comment ne pas résister franchement.
J'adorai la série des Elm Street et ma saga audio n'en est qu'une version gay et trash, où le Freddy Krueger a troqué sa main à razoirs pour sa bite. Il ne se vit plus dans les rues des Hormes, mais notre collège, un démon gay et lubrique, un serial enculeur qui viole les élèves mâles à la sortie de l'école.
Enregistré avec un grand renfort d'effets spéciaux, 19 épisodes de 30 minutes, un investissement étonnant pour un bon à rien comme moi. Ma haine peut être méticuleuse et prendre des formes très élaborées.
L'épisode 10 spécial Noël a eu un gros succès. Freddy se rend au pôle Nord pour violer à mort le Père Noël dans le but de prendre sa place et de faire la tournée de Noël pour offrir des sextoys aux enfants mâles et les violer à mort... tout un programme.
Je donne seulement une cassette unique à 5 de mes potes qui se la prêtent. Pourtant, il y a des copies qui circulent dans toutes les classes. J'ai aucune idée d'où elles sortent, génération spontanée, magnétique, il y a des copies de copies, avec un son complètement dégénéré.
Ce putain de Freddy est un hit. Avoir un truc hors de contrôle comme ça, c'est juste la réussite absolue. L'aboutissement ultime.
Je suis un monstre, je m'acharne sur tout le monde, le faible comme le fort, le beau comme le laid, rien ne m'échappe, mes angles d'attaque sont mouvants, ma haine est protéiforme, je n'ai peur de rien.
Je suis adulé et haï. Je suis le mal le plus pur, j'ai cassé des dents, j'ai poussé au suicide, j'ai poussé du balcon du premier étage, ton sang séché sur le ciment gris. C'est un des monuments que l'on peut contempler pour se rappeler que je ne suis pas une légende. Je ferais couler ton sang et tes larmes pour de vrai.
Je déchire ton ame pour oublier les lambeaux de la mienne.
J'ai tout fait et je suis toujours là, invivable. Ma colère a l'air d'être éternelle, ma haine omniprésente suinte de tous les murs de ce collège que je hais.
Je suis collé tout le temps
Quand je viens en retenue, je passe mes matinées dans des endroits désaffectés de l'établissement que tout le monde a oublié.
Je suis censé suivre le concierge, il a des tâches à me confier, mais il me laisse en fait vagabonder a ma guise, lui aussi a abandonné.
Je découvre des salles fermées portant des noms de saints, la salle "Sainte-Catherine" contient une montagne de bureaux oubliés, une salle sans nom contient les bouquins de classe des générations passées. La salle "Saint-Ange" est incroyable, constéllée de posters de cul mal cloués ou collés sur les murs de pierre, un temple secret dédié a l'anatomie féminine laissé la par un des concierge du passé.
Les images sont d'un autre temps, les filles ont des pubis avec des buissons géants. J'y ai laissé des copies de ma saga audio a meme le sol poussiéreux, bien en évidence, j'ai l'impression que c'est le bon lieu pour ça, une sorte de cathédrale du vice et de la lubricité, tout est abandonné et c'est très bien ainsi.
Je suis un fantôme autant qu'une réalité, je suis la malédiction de cet endroit... je suis une âme damnée qui erre dans un collège privé qui a vu de meilleurs jours.
J'éffrais au niveau le plus viscéral, je suis celui dont on parle aux parents, comme une créature presque imaginaire. Je suis ta terreur nocturne, je suis un psychopathe, il y a une guerre dans ma tête tout le temps et tu es juste un dommage collatéral. Prie de ne pas être mon ennemi.
Je suis responsable de tous tes tourments, la boule au ventre le matin, c'est moi, le premier mot infect ou lubrique dans le matin froid de l'automne quand il fait encore noir sous les préaux, c'est moi, celui qui te bouscule, dans ton corps, c'est moi, dans ta tête, c'est moi aussi. Jour et nuit, si je t'ai dans le collimateur, je ne te lâche pas. Je n'ai aucune émotion, ni idéologie ni religion mais je hais avec une ferveur bouillonnante.
Je suis la violence sourde et froide, mentale et physique. Je suis une sauvagerie pure, contrôlée la plupart du temps, mais si j'explose, t'es en danger, un danger que ton monde encore bien enfantin n'appréhende pas. Pour ceux qui n'ont pas compris, pour ceux qui testent, ils ne le font qu'une fois. Des dents sont tombées, un stylo plume a traversé une main, bien des chairs furent meurtries, bien des psychées furent tourmentées.
Je te vois, je vois en toi, je vois qui tu es et ce que tu caches, je connais tes peurs et tes faiblesses et tu vas souffrir. Je ne suis pas un simple « bully », je suis une infection aussi gratuite que précise. Cherche pas, tu me hais, je vais te broyer.
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Merci de votre passage dans la banque de données 99 c'est des morceaux de ma vie.
Tout est en vrac, revenez la consulter.
Posez-moi les questions que vous voulez en coms ou en MP, peut-être que vous pourrez m'aider à tout réarranger.