Mon enfance s'est passée dans la solitude la plus totale.
Dès l'âge de 7 ans, je fus livré à moi-même dans un monde dénudé de toute interaction avec d'autres êtres humains. Je n'ai reçu aucune guidance parentale et je n'avais aucun camarade, j'étais comme un enfant sauvage au milieu du monde civilisé. Mon isolement était si total que mon meilleur ami jusqu'à mes 12 ans fut un arbre.
Un prunier sauvage gracieux et volubile qui croissait majestueusement au fond du jardin.
C'était mon seul ami, hiver comme été, qu'il neige ou qu'il vente, je passai mes après-midi avec lui, dans ses branches dont j'ai poli l'écorce au fil des ans.
J'y ai construit une cabane assez élaborée en bois de palette volé sur les chantiers des maisons voisines.
Néanmoins ma solitude était heureuse. Je ne ressentais pas le désir de l'autre et ne cherchais pas à m'associer à mes semblables. Ceux que je côtoyais à l'école primaire me semblaient totalement étranger à ce que j'étais.
Quand votre meilleur ami est un végétal, il est évident que la compagnie d'un être de chair et de sang doit avoir quelque chose d'assez dissimilaire. En retour, j'étais perçu comme un garçon si éloigné de la normalité que j'étais absolument non assimilable et on ne m'approchait pas. J'étais un reclus si surprenant que l'on évitait même de me harceler.
Le peu de fois où j'ai été la cible de harcèlement, ma réponse fut d'une violence tellement disproportionnée et singulière que je n'en fus que plus ostracisé, j'ai littéralement pulvérisé la mâchoire inférieure d'un petit fils de pute de kaïd avant de faire tomber deux dents de son meilleur pote dès le lendemain sans que cela provoque en moi le moindre nuage d'émotions. Être exclu était pour moi la norme, n'ayant jamais connu autre chose.
Ma solitude était acceptée et non dérangeante, c'est pour cela que je fus très surpris de ce qui se passa la dernière semaine d'été avant mon entrée au collège.
C'est le milieu de l'après-midi, je suis attablé au bureau de ma chambre, la chaleur de la fin août rend toute sortie au dehors impossible. Je peux voir mon ami l'arbre depuis ma fenêtre, il n'est pas loin, alors je ne suis pas seul au fond.
On frappe à la porte de ma chambre, l'anormalité de la situation me rend incapable de réagir, je fixe ma porte incrédule, je n'ouvre pas et sa retoque.
Je n'ouvre toujours pas, mais la porte s'ouvre et la plus insolite des apparitions se déroule : deux jeunes filles entrent et se plantent au milieu de ma chambre.
J'ai toujours été seul et quand je ne l'étais pas, c'était pour être cloîtré dans une école de garçons. Voir deux filles débarquer dans ma chambre, ça aurait pu être deux extra-terrestres, ça aurait été pareil.
Elles ont presque de la même taille, toutes deux portent un short en jean bleu tres clair, presque blanc, très court qui dévoile leurs jambes nues jusqu'à la cheville avant que des Converses blanches fassent disparaître enfin leur peaux. Une a un T-shirt gris chiné a l'effigie d'une marque de surf, l'autre a un simplet-shit blanc diaphane qui laisse apparaitre les contours de son soutien gorge qui a l'air douloureux tant il est sérré.
Leur long cheveux châtain ont la même coupe toute en longueur, l'une les a juste attaché en queue de cheval alors que l'autres les a laissés libres, ils sont très raide mais leur texture lustrée semble agréable, elle ont une frange enfantine sur le devant que seul leur visages rayonnant d'une beauté candide peut sauver du ridicule.
Elles se ressemblent presque trait pour trait, l'une a juste des rondeurs plus développées, elle est plus grande aussi et porte des lunettes, j'en déduis qu'elles doivent être sœurs, l'une plus vieille que l'autre de quelques années.
Moi, à cet instant, les seules filles que j'ai vues, c'est dans les pornos de Canal+. Je sais que je ne suis pas gay et que les filles ça provoque des trucs en moi et c'est la seule chose que je connais sur ces créatures, le reste m'est totalement étranger.
On se regarde comme des chiens de faïence, aussi bien elles que moi ne semblent comprendre ce qu'on fout et qui on est.
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Vous etes venus dans la banque de donné perdue de ma vie, merci de votre visite