Pas-pas-pas-pas-pas
Léon déambulait dans les rues animées du marché du royaume, ses oreilles attentives aux conversations éparses autour de lui.
« Hé, tu as goûté le nouveau bonbon pomme-miel ? Il est tellement sucré ! » demanda une fille à son amie avec enthousiasme.
« Ah... Je n'ai pas ce genre d'argent, » répondit son amie avec un soupir abattu.
« Il y a une nouvelle boutique de vêtements qui a ouvert au coin de la Rue Libre pour les roturiers. Tu veux aller voir ? J'ai entendu dire qu'ils vendent aussi des vêtements bon marché pour les esclaves. »
« Ouais, allons jeter un coup d'œil. »
L'esprit de Léon vagabondait tandis qu'il marchait.
'Si je veux un revenu stable, surtout un qui me permette de rester au chaud dans mon lit pendant les hivers.
J'ai besoin d'une idée commerciale rapidement. D'abord, j'ai pensé à fabriquer des produits de beauté pour les dames nobles, mais elles n'achèteraient jamais ce genre de choses dans une boutique de roturier. Pire encore, il y a de fortes chances que mon idée soit volée par un connard de noble commerçant.
Les produits de luxe ne fonctionneront pas non plus. Je n'ai pas les ressources ni l'argent pour les produire et je ne veux vraiment pas créer des ustensiles en verre car c'est très difficile et nécessite un artisanat raffiné.
Bien que je puisse les vendre très cher... C'est simplement trop de travail et ils seront copiés très rapidement.
J'ai besoin de quelque chose de discret, quelque chose de rentable... et quelque chose qui me garde hors du radar des nobles et qui ne peut pas être facilement copié-'
Coup de pied !
« Reste loin de moi, sale mendiant ! »
Le cri furieux tira Léon de ses pensées.
Il se retourna, repérant la source. Un homme d'une vingtaine d'années, vêtu de cuir fin et de laine — clairement un noble — donnait des coups de pied à un petit enfant mal habillé enveloppé dans une fine couverture noire.
« Dégage ! » grogna le noble, assénant un autre coup violent.
L'enfant trébucha et tomba sur le chemin de terre mais, tremblant, il se releva et continua d'avancer, cherchant une autre personne à qui mendier. Son visage restait caché sous la couverture, mais son corps frêle et couvert de saleté disait à Léon tout ce qu'il avait besoin de savoir.
[Nom : Ellie]
[Classe : Chef]
[Race : Beastkin]
[Mana : 50/50]
[PV : 100/100]
[Description : Une femme-bête mendiant de l'argent pour aider sa famille à survivre à l'hiver.]
'Attends... c'est une fille et une Beastkin en plus ? Mais, n'est-elle pas trop jeune pour avoir une classe ou est-ce différent chez les Beastkin ?' pensa Léon, les sourcils froncés de confusion. Puis, comme une étincelle sur du bois sec, une idée le frappa.
'Attends... ça pourrait marcher.'
Sans perdre une seconde, Léon s'approcha d'elle.
« Hé, gamine... tiens. » Il sortit une pièce de cuivre de sa poche et la lui tendit.
« M-Merci, bon monsieur. Puissiez-vous avoir— »
« Assez, » interrompit Léon, sa voix ferme. « Si tu veux gagner de l'argent — du vrai argent — et ne plus jamais mendier pour ta famille, reviens ici dans deux heures. »
Il plaça la pièce dans sa main tremblante et tourna les talons.
« Q-Quoi...? » murmura Ellie, déconcertée, le regardant s'éloigner.
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La Boutique de Merida...
« Je suis là, » annonça Léon en poussant la porte.
Le comptoir était vide, mais le bruit de découpe résonnait depuis l'arrière-boutique.
« Il était temps, » lança une voix féminine. « Tu as dix minutes de retard — pour ton premier jour, gamin. »
Léon entra et trouva Merida se levant de son tabouret en bois, son tablier maculé de sang provenant des morceaux de viande fraîche qu'elle avait travaillés.
« Désolé. Il y avait quelque chose— »
« Je sais. Il y a toujours quelque chose. » Elle lui lança un couteau sans hésiter. « Au travail. Je m'occupe du comptoir. »
« Oui, madame, » répondit Léon, attrapant le couteau. Il se dirigea vers la table latérale et commença immédiatement à éviscérer.
En seulement trente minutes, il avait déjà vidé plus de dix animaux — cochons, poules, vaches. Rien d'exotique. Pas de cadavres de monstres non plus. Pas qu'il s'en souciait. Léon attendait juste que sa compétence se réinitialise.
[Temps de Recharge : 06]
[Temps de Recharge : 03]
[Temps de Recharge : 00]
...
'Ouf... c'est l'heure de créer une compétence. Cette compétence que je m'apprête à créer n'est pas extraordinaire, mais je l'ai lue dans un manga sur terre et le personnage principal était vraiment doué avec elle.'
Voyons si ça fonctionne aussi dans ce monde.'
[Veuillez choisir un nom pour la compétence...]
« Prise Lâche. »
[La compétence 'Prise Lâche' a été créée.]
[Rang défini à 'F' par défaut.]
[Énoncez la fonction de la compétence.]
'Lorsqu'elle est utilisée, cette compétence force la cible à relâcher sa prise sur son arme pendant une fraction de seconde.'
[Description acceptée.]
Le sourire de Léon s'élargit.
'Si ça fonctionne comme je l'imagine, ces trois porcs humains n'auront aucune chance.'
[Veuillez sélectionner l'incantation pour la compétence : 'Prise Lâche'.]
« Prise Lâche. »
[L'incantation 'Prise Lâche' a été définie.]
[Coût estimé en mana : 5 mana par utilisation.]
[Temps de Recharge : 12 secondes.]
[Souhaitez-vous apprendre la compétence ou la détruire ?]
'L'apprendre,' confirma Léon sans hésitation, son sourire narquois s'accentuant.
[La compétence 'Prise Lâche' a été apprise.]
Satisfait, Léon se remit au travail, évidant la carcasse suivante avec une énergie renouvelée tandis qu'il attendait de créer une autre compétence.
[Temps de Recharge : 59:55]