Tout Vendu
À l'intérieur de la chambre d'auberge...
Léon se tenait à côté d'Ellie, contemplant l'assiette débordante de choux à la crème.
« Bien, il ne reste plus qu'à les vendre. Et toi, » dit-il en se tournant vers Ellie, « tu seras celle qui les vendra. »
« M-Mais, Monsieur... Personne n'achèterait à quelqu'un comme moi. Je suis sale et pas jolie, » répondit-elle avec hésitation.
« Ne t'inquiète pas, » la rassura Léon. « Ils se vendront tout seuls. Tout ce que tu as à faire, c'est les tenir et te promener dans le marché. L'arôme sucré suffit à lui seul pour faire saliver n'importe qui. »
Ellie semblait toujours incertaine. « Mais, Monsieur... À combien dois-je les vendre ? »
Léon jeta un coup d'œil à l'assiette. « Il y a vingt-huit choux à la crème... Les ingrédients coûtent environ vingt-et-une pièces de cuivre... Hmm, cinq pièces de cuivre devraient suffire. »
« M-Monsieur... C'est une énorme perte... Si vous les vendiez tous pour cinq pièces de cuivre- »
« Par pièce. » répondit Léon avec un sourire.
Les yeux d'Ellie s'écarquillèrent. 'Ça fait 140 pièces de cuivre ! C'est beaucoup trop... Qui les achèterait à ce prix ?'
« Ne t'inquiète pas, ils se vendront, » l'assura Léon. « Prends-les et vas-y. Je m'occuperai de la crème restante pendant ce temps. » Il prit l'assiette et la tendit à Ellie.
« O-Oui... Mais combien est-ce que je gagne ? » demanda-t-elle, sa voix tremblant de confusion et de peur.
« Eh bien, je gagne cinq pièces de cuivre par pièce, donc je te donnerai deux pièces de cuivre- »
« Deux pièces de cuivre... Merci, Monsieur. » Ellie parla en coupant Léon au milieu de sa phrase.
« ... pour chacun que tu vendras. » Mais Léon continua après.
Ellie hoqueta. « Q-Quoi !? Ça veut dire... Si je les vends tous, je gagnerai cinquante-six pièces de cuivre !? »
Léon sourit d'un air narquois. « C'est exact. Maintenant vas-y—je te surveillerai d'ici. Ne t'éloigne pas trop de l'auberge. »
« C-Comme vous voudrez... » chuchota Ellie avant de se couvrir rapidement le visage et de sortir de la chambre.
En moins de cinq minutes, elle était dehors, debout sur la place du marché animée, serrant nerveusement l'assiette.
'Combien de temps reste-t-il au Temps de Recharge du Créateur de Compétences ?' se demanda Léon. Un écran se matérialisa immédiatement devant ses yeux.
[Temps de Recharge : 33:56]
'Il reste encore du temps... Ce sera probablement la dernière compétence que je créerai aujourd'hui puisque les soleils vont bientôt se coucher.'
Une brise fraîche balaya le royaume, envoyant un frisson collectif à travers les rues.
'Si j'avais essayé de les vendre un jour normal, je doute que beaucoup de gens les auraient achetés. Mais avec l'hiver qui approche, un chou à la crème chaud et parfumé ? Qui pourrait résister ?' Un sourire se dessina sur ses lèvres.
« Achetez des choux à la crème ! Des choux à la crème frais et chauds ! » La voix d'Ellie résonna à travers le marché, devenant plus forte à chaque appel.
« Hmm ? Quelle est cette odeur ? »
« Ouais... Ça sent incroyablement bon. »
Une vieille dame à l'air aimable s'approcha d'Ellie avec un sourire curieux. « Bonjour, ma chère. Quelle est cette merveilleuse odeur ? »
« C-Ce sont des choux à la crème, madame, » dit Ellie avec hésitation.
« Et combien coûtent-ils ? »
« C-Cinq pièces de cuivre... »
La vieille dame hoqueta. « Oh mon Dieu ! Es-tu sérieuse, mon enfant ? Cinq pièces de cuivre pour un seul ? »
« O-Oui, madame, » répondit Ellie, se recroquevillant sous les regards sceptiques maintenant dirigés vers elle.
« Pourquoi si cher ? » demanda un jeune homme en s'avançant.
Ellie hésita une seconde mais répondit, « P-Parce que... ils sont chauds et moelleux. Quand vous prenez une bouchée, la garniture sucrée et crémeuse fond dans votre bouche, l'enrobant d'une saveur riche. Le pain est léger et aéré, ce qui le rend encore plus délicieux. »
Léon, qui observait toujours d'en haut, sentit l'eau lui venir à la bouche.
'Eh bien... Ça avait l'air vraiment délicieux-' Les pensées de Léon furent immédiatement interrompues par un écran semi-transparent apparaissant devant son visage.
[Avertissement : Vous êtes sous l'effet de
Ses yeux s'écarquillèrent de surprise. 'Elle a une autre compétence !? Et elle ne le sait même pas ? Merde, je bave comme un animal !'
Il se retourna brusquement, repérant la crème restante et du pain sur la table.
« Bon appétit, » murmura-t-il avant de saisir un morceau de pain, de le tremper dans la crème et de le dévorer en une bouchée.
...
« J'en achète un, » déclara la vieille dame, sortant cinq pièces de cuivre et les tendant à Ellie.
Ellie lui donna rapidement un chou à la crème, son cœur battant d'anticipation.
Bouchée.
La vieille dame prit sa première bouchée, et comme Ellie l'avait décrit, la crème chaude et somptueuse inonda sa bouche d'une explosion de douceur.
La foule observait en silence, attendant sa réaction.
« Oh mon Dieu... Donnez-m'en deux de plus ! » La femme sortit avidement dix pièces de cuivre supplémentaires. « Ils sont absolument divins ! Comment les as-tu appelés déjà ? »
« D-Des choux à la crème, madame. Merci pour votre achat ! » Ellie rayonna, lui en remettant deux de plus.
« J'en veux un ! »
« Moi aussi ! »
« Donnez-m'en trois ! »
Un par un, tous les passants commencèrent à acheter, et dès qu'ils prenaient une bouchée, leurs visages s'illuminaient de plaisir. L'arôme, combiné à leurs réactions ravies, attira de plus en plus de clients jusqu'à ce que—
« J-Je suis désolée, mais... nous sommes en rupture de stock, » dit Ellie avec hésitation, regardant l'assiette vide.
'C'était rapide... Je ne m'attendais pas à ce qu'ils partent si vite !' pensa Léon en regardant en bas avec un sourire.
« Hé, petite, » un homme d'une trentaine d'années s'approcha. « Connais-tu la recette de ces choux ? Je l'achèterai pour une pièce d'argent. » Il sortit la pièce brillante, la faisant miroiter devant elle.
Ellie hésita. Elle connaissait la recette—elle avait regardé Léon les préparer de A à Z. Mais...
« N-Non... Je ne sais pas. C'est mon patron qui les fait, » répondit-elle rapidement avant de saisir l'assiette et de se précipiter à l'intérieur de l'auberge.
« Merde, j'aurais dû lui offrir plus... » marmonna l'homme avec déception en s'éloignant.
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Dans la chambre de Léon...
Ellie déposa le sac de pièces devant Léon.
« J-Je n'ai rien pris, Monsieur. Il y a 140 pièces de cuivre à l'intérieur. Veuillez les compter si— »
« Pas besoin. Tiens, celles-ci sont pour toi. » Sans hésitation, il sortit cinquante-six pièces de cuivre et les plaça dans ses mains.
Ellie les regarda avec stupéfaction.
« Oh, et prends aussi ceci. » Léon lui tendit une bourse vide—celle qu'il avait reçue de la Guilde des Aventuriers plus tôt, maintenant vidée dans un autre sac.
Au moment où Ellie tint la bourse, des larmes montèrent à ses yeux.
« Hé... Je t'ai promis cinquante-six pièces de cuivre. Pas besoin de pleurer pour ça, » dit Léon, d'un ton neutre.
« M-Merci, Monsieur. Je... Je ne peux pas assez vous remercier. » La voix d'Ellie tremblait. « Ma famille—moi, mes deux frères et ma mère—nous n'avons pas mangé depuis trois jours. Mais aujourd'hui... vous êtes apparu de nulle part. J-Je ne peux pas assez vous remercier, Monsieur. Vous êtes comme un dieu pour moi. »
Elle tomba soudainement à genoux, joignant ses mains en signe de gratitude.
« Hé, si ta famille a besoin de travail... Et si vous travailliez pour moi ? » demanda Léon avec une expression neutre en regardant Ellie.
'Les Beastkin sont plus résistants au froid grâce à leur fourrure. Ils peuvent faire de bons travailleurs en hiver.' pensa Léon tandis qu'un sourire narquois s'étalait sur son visage.