Village de Vernon
Deux gardes étaient assis nonchalamment à la porte principale du village, échangeant des bavardages oisifs sous la faible lueur des lanternes.
« Alors... qu'est-ce qu'on mange ce soir ? » demanda l'un, étirant ses bras avec un bâillement.
« À ton avis ? Du pain et une soupe à la viande. »
« Sacré veinard. On économise encore pour une nouvelle maison—on ne peut pas se permettre de la viande et regarde-toi, espèce de fils de pute plein aux as. Tu manges de la soupe à la viande, hein ? »
« Même pas de la moins chère—attends, qui est-ce ? » Le garde de droite se raidit soudainement, pointant vers une silhouette sombre qui s'approchait du village.
Tous deux se levèrent de leurs chaises et saisirent fermement leurs lances.
« C'est le gamin qui s'est fait tabasser par le fils du chef... Léon, je crois que c'est son nom ? » répondit l'autre garde, plissant les yeux dans l'obscurité.
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Léon sourit en apercevant les gardes. 'Ces deux idiots... pourraient faire de bons cobayes pour ma compétence.'
« Anomalie, » murmura-t-il à voix basse, activant sa capacité.
Immédiatement, sa vision s'ajusta. Le garde de droite avait une faible lueur rouge sur son genou gauche, tandis que celui de gauche avait une marque similaire sur son épaule droite.
'Des points faibles... ou d'anciennes blessures ?' songea Léon en s'approchant d'eux avec désinvolture.
« Bonsoir, messieurs, » les salua-t-il avec un sourire facile.
« Bonsoir, Léon, » le plus grassouillet des deux le reconnut. « Où étais-tu si tard ? »
« Ah, j'ai trouvé un travail dans le royaume. Une boucherie. Le patron ne me laisse pas partir tôt, alors... voilà, il se fait tard. » Il mentit sans effort, gardant une expression indéchiffrable.
« Hé, ta main... elle est meurtrie. Il y a même du sang. Tu t'es battu ? » Le garde plus mince se pencha en avant, examinant les jointures de Léon.
« Ouais. Un type a essayé de me voler mon argent. Alors, je lui ai donné un bon coup de poing et j'ai filé. » Léon sourit.
Le garde grassouillet ricana. « Tu n'as pas l'air si fort que ça. »
« Lui non plus. Juste un voleur maigrichon. » Léon fit un geste dédaigneux avant d'incliner la tête vers le garde. « Au fait, comment va ton genou ? »
Le garde tressaillit. « Ah... mieux qu'avant, je suppose. Mais... attends. Comment sais-tu ça ? Je ne l'ai dit à personne sauf à ma femme. »
L'esprit de Léon chercha rapidement une excuse, mais avant qu'il ne puisse parler, l'autre garde ricana. « Les femmes, mon vieux. Tu leur dis quelque chose, et ça se répand comme une traînée de poudre. Ta femme l'a probablement raconté aux dames du village, et la nouvelle a circulé. »
« Mais... tu ne le savais pas, » argumenta le garde grassouillet.
« Eh bien, maintenant je le sais. Tu vois ? Les nouvelles vont vite. »
Léon résista à l'envie de lever les yeux au ciel. 'Ces deux-là sont censés protéger le village ? Avec des cerveaux aussi minuscules ?'
« Alors, qu'est-il arrivé à ton genou ? » demanda-t-il, feignant la curiosité.
Le garde grassouillet soupira. « Pas grand-chose à raconter. On chassait des lapins à cornes mais on est tombés sur la grotte d'un sanglier à épines. On a dû courir pour sauver nos vies. Ses petits nous ont poursuivis, et l'un d'eux a tiré une épine directement dans mon genou. Ça fait encore un mal de chien si on le touche. Si leur mère avait été là... eh bien, on ne serait pas en train de parler maintenant. »
« Ouais, » ajouta le garde plus mince. « J'ai pris une épine dans l'épaule. On est allés à l'église pour se faire soigner, mais ils voulaient une pièce d'argent chacun. Je veux dire, si j'avais une pièce d'argent, j'arrêterais de souffrir instantanément, Hahaha ! »
« Hahaha !... Ouais, moi aussi. »
Les deux éclatèrent de rire, apparemment amusés par leur propre misère.
Léon soupira et passa devant eux sans un mot de plus. 'Donc, la compétence met en évidence les vulnérabilités. Ça pourrait être utile…'
Il jeta un coup d'œil autour du village. Des points rouges scintillaient sur les murs de diverses maisons—structures faibles, fissures cachées, endroits susceptibles d'être endommagés. 'Intéressant.'
D'un mouvement des doigts, il désactiva la compétence et s'approcha de sa maison. Il frappa deux fois.
Toc-toc.
Une douce voix résonna de l'intérieur. « J'arriiiive ! »
Le bruit de pas précipités s'approcha, suivi du léger clic de la porte qui se déverrouillait. Alors qu'elle s'ouvrait, la première chose à franchir le seuil n'était pas le visage d'Elaine—mais ses énormes seins, rebondissant comme des fous.
Boing-Boing.
Les joues d'Elaine prirent une teinte rouge profond tandis qu'elle se redressait rapidement. « Oh ! Léon, tu es de retour... »
« Les seins... » dit Léon alors que la luxure s'emparait de lui et qu'il ne voyait plus que les énormes seins de sa mère.
[Auteur : Je suis désolé pour ce court chapitre. Je me rattraperai dans le prochain chapitre.]