Chapitre 9 — La Confrontation

« Il y a des guerres que les hommes ne voient pas.

Parce qu'elles se jouent en silence, entre deux femmes qui se lisent sans se toucher. »

Cela faisait longtemps.

Trop longtemps.

Et ce matin-là, dans le calme glacé du laboratoire, Jinlian franchit enfin la porte.

Silencieuse. Parfumée. Précise comme une aiguille.

Face à elle, Yuèyao ne leva même pas les yeux. Ses mains continuaient de moudre une racine rare. L'air embaumait le fiel et la concentration.

Mais Jinlian parla. Tranchante.

— « Alors c'est vrai… Tu es devenue la favorite de mon oncle. »

Elle sourit. Faux.

— « Félicitations. »

Yuèyao ne répondit pas.

Elle versa quelques gouttes de poison lent dans un bol d'obsidienne. Puis, doucement :

— « Tu veux quelque chose ? »

Jinlian s'approcha d'un pas.

— « Juste observer. »

Puis, sans attendre :

— « C'est étrange.

La même femme qui disait : "Je vais briller, même si le destin ne veut pas",

a fini par coucher avec un prince pour obtenir des privilèges. »

Un silence.

— « Quelle ironie. »

Yuèyao s'arrêta. Juste un instant.

Jinlian continua, la voix douce, mais chargée de venin :

— « Ahhh… Les hommes sont tous pareils.

Il pense que tu l'aimes vraiment. »

— « Mon oncle, cet idiot romantique, croit qu'il est spécial.

Mais ce n'est pas lui. C'est son titre, son pouvoir. Comme toujours. »

Elle s'approcha encore.

— « On n'aime jamais quelqu'un pour qui il est.

Seulement pour ce qu'il représente.

Son pouvoir. Son statut. Sa beauté. »

Un souffle.

— « C'est ça, la vérité derrière l'amour.

Une mise en scène. Une illusion utile. »

Yuèyao leva enfin les yeux.

Froids. Sombres. Calmes.

Et dit lentement :

— « Choisis bien tes mots. »

Jinlian sourit, mais un léger frisson traversa ses doigts.

Yuèyao reprit :

— « Tu peux m'insulter. C'est sans importance. »

Un pas.

— « Mais si tu insultes Liyan encore une fois… »

Un éclat dans ses yeux.

— « …alors là, Jinlian, tu comprendras pourquoi même les poisons ont peur de moi. »

Un silence tomba.

Brûlant. Tendu.

Jinlian, la regarde est puis elle dit je suis venu seulement pour te dire bonjour alors à porcher fois 

Yuèyao reprit son travail. Comme si rien ne s'était passé.

Mais dans l'air…

quelque chose avait changé.

La guerre, silencieuse, venait de commencer.

La fin du Chapitre 9