Stupide

La pluie n'avait pas cessé.

Des trombes d'eau s'abattaient en rafales froides et cinglantes, trempant chaque centimètre de tissu et de terre jusqu'à ce que l'étendue entre le bord du lac et la rive de la rivière se transforme en un bourbier de fange.

Pourtant, le travail continuait.

Il le fallait car la meute Lune-Noire était densément peuplée. Il n'y avait aucun autre terrain assez grand pour loger tous les Curzons ensemble !

Automne resserra un châle autour de ses épaules et ajusta le chapeau de pluie sur sa tête tandis qu'elle aidait Dax à décharger un autre lot de couvertures (à peine sèches, elles se trempaient rapidement) de la charrette.

Autour d'eux, des tentes étaient dressées à la hâte le long de la rive. C'étaient des abris fragiles contre la morsure froide de la nuit à venir. Les Curzons étaient rassemblés dans un silence recroquevillé sous un bouquet d'arbres, leurs yeux écarquillés de méfiance et de désespoir silencieux.

Personne ne parlait. Pas vraiment.