Page 4 : L’embrassement
Ses doigts effleurèrent la surface du miroir.
Ce n’était pas du verre.
C’était froid comme la mort, mais vivant. Palpitant. Comme une peau.
Comme un cœur noir prêt à éclater.
Et soudain—
Tout bascula.
Un rugissement déchira sa tête.
Pas un cri de douleur. Un cri… de naissance.
Le sol se disloqua sous lui. Sa chair brûla. Pas par des flammes, mais par des souvenirs :
les coups,
les chaînes,
les sourires hypocrites,
les promesses trahies,
les adieux jamais prononcés.
Son passé s’écrasa sur lui d’un coup.
Puis quelque chose d’autre prit sa place.
> Tu n’es plus à genoux.
Tu n’es plus faible.
Tu n’es plus humain.
Son corps se cambra, tordu par une puissance qu’il n’avait jamais ressentie.
Ses veines devinrent noires, ses yeux rougeoyèrent. Sa peau se couvrit de marques anciennes, comme si le monde lui-même écrivait sa malédiction dans sa chair.
Le miroir implosa.
Mais dans le fracas, il restait debout.
Les chaînes autour de lui fondaient.
Son regard s’était vidé de toute pitié.
Et quand ses tortionnaires se remirent à bouger, ils comprirent une chose :
Ce n’était plus Flavé Takefusa qui leur faisait face.
C’était ce qu’ils avaient créé.
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