Chapitre 6 : La Porte Invisible

Le vent soufflait fort. Un vent sec et glacé qui semblait descendre directement du sommet invisible, dissimulé par les nuages d’altitude.

Devant eux, se dressait la Montagne du Survivant.

Une masse noire et bleutée, striée de pics et de falaises acérées, culminant à 8 636 mètres.

Momoi fixait le sommet, une main sur sa hanche.

Momoi : Alors... C’est là qu’on doit aller.

Akyra, à côté d’elle, observait silencieusement. Il leva les yeux, analysant les reliefs de la montagne d’un regard précis, presque scientifique.

Akyra : Hn. Pas si impressionnant que ça... Comparé à d’autres choses qu’on a vues.

Momoi haussa un sourcil, croisant les bras.

Momoi :T’as toujours ce genre de réaction ? Pour quelqu’un de normal, c’est un mur impossible à grimper.

Akyra, mains dans les poches, répondit sans détour :

Akyra : Et pour nous ?

Momoi inspira avant de répondre, comme si elle répétait une leçon :

Momoi :Il y a deux méthodes, normalement. Soit tu grimpes directement la montagne. Soit... tu passes par l’intérieur.

Akyra inclina légèrement la tête.

Akyra :Escalader directement, hein. Et pourquoi on ferait pas simple ?

Momoi secoua doucement la tête.

Momoi : J’en sais rien. Mais d’après ce que l’homme masqué a dit, y’a forcément un piège. C’est trop évident sinon.

Akyra ne répondit pas tout de suite. Il continuait de fixer les hauteurs de la montagne.

Puis, d’un pas léger, il se décala.

Akyra : Attends-moi deux secondes. J’vais vérifier ça.

Momoi écarquilla légèrement les yeux.

Momoi : Hé, attends, tu vas faire quoi ?

Akyra n’avait pas besoin de répondre. D’un bond sec, il disparut dans un sifflement d’air.

Momoi leva brusquement la tête, suivant sa trajectoire.

En quelques instants, Akyra traversa plusieurs centaines de mètres, passant de relief en relief, s’élevant comme s’il ne faisait que marcher dans le vide.

Momoi : Sérieusement... ? Il saute jusque là-haut ?

Le ciel lui-même semblait se courber autour d’Akyra.

Il atteignit en moins de dix secondes les zones supérieures de la montagne, là où la neige et les nuages se mélangeaient.

Puis...

Une lumière grise et trouble pulsa autour de lui.

Et en une fraction de seconde... il réapparut devant Momoi.

Un souffle de vent accompagna son retour. Comme s’il n’avait jamais quitté le sol.

Momoi recula d’un pas, les yeux écarquillés.

Momoi :Hein... ? Comment t’es revenu là ?

Akyra, impassible, posa de nouveau les pieds au sol, mains dans les poches comme si de rien n’était.

Akyra :Impossible d’y aller comme ça. Y’a un truc en haut.

Momoi fronça les sourcils.

Momoi :Un truc ?

Akyra : Une barrière. Ou un sort.

Quand j’ai atteint une certaine hauteur... c’était comme si l’espace lui-même me rejetait.

J’ai pas senti d’impact. C’était plus subtil que ça. Comme une torsion de l’air.

Momoi serra les poings, réalisant.

Momoi : Donc... on est obligés de passer par l’intérieur.

Akyra : On dirait bien.

Silence.

Momoi baissa légèrement les yeux.

Momoi : Ça rend les choses un peu plus compliquées...

Akyra tourna alors la tête, balayant l’environnement du regard.

Akyra :Peu importe. Ça veut dire qu’il doit y avoir une entrée quelque part.

Akyra s’écarta de quelques pas, laissant son aura se déployer subtilement.

Autour de lui, l’air vibrait légèrement, comme s’il analysait le terrain avec ses propres sens.

Momoi l’observa sans parler, sachant qu’il faisait ça sérieusement.

Soudain, Akyra s’immobilisa.

Akyra : Là.

Il s’approcha d’un pan de roche parfaitement lisse, sans fissures apparentes.

Akyra tendit la main, posant sa paume contre la surface.

Une onde invisible se propagea, créant une onde circulaire, très faible mais perceptible.

Momoi approcha lentement.

Momoi : T’as trouvé quelque chose ?

Akyra : Y’a une distorsion ici. Une illusion. Ou un voile.

Il fronça légèrement les sourcils.

Akyra : C’est fin... Même moi j’ai failli passer à côté.

Il concentra un mince filament de Kala sur sa main.

La roche vibra alors, révélant une silhouette brillante, une porte circulaire incrustée de motifs anciens.

Momoi écarquilla les yeux.

Momoi : Une... porte cachée ?

Akyra répondit sans se retourner :

Akyra : Une vraie entrée. Ça confirme que c’est par là qu’on doit passer.

Il tendit les doigts vers la porte.

Un flash violet parcourut sa surface.

Mais au lieu de s’ouvrir directement, une fine barrière se matérialisa entre sa main et la pierre.

Momoi se crispa.

Momoi :Un piège ?

Akyra secoua lentement la tête.

Akyra : Pas un piège. Un test. Il faut ajuster son aura au niveau exact pour passer.

Il ferma légèrement les yeux, ajustant sa propre aura. Sa pression spirituelle se contracta jusqu’à devenir quasi-invisible.

Momoi sentit le changement. Akyra concentrait sa puissance au point de la rendre aussi fine qu’un fil.

Après quelques secondes, la barrière se dissipa doucement.

La porte se déverrouilla dans un cliquetis presque inaudible.

Akyra : Voilà.

La porte s’ouvrit lentement devant eux, révélant un couloir plongé dans une lumière bleutée.

Akyra lança un regard par-dessus son épaule.

Akyra :On y va ?

Momoi prit une inspiration profonde, puis hocha la tête.

Momoi :Ouais. C’est parti.

Les deux pénétrèrent dans le passage, la lumière derrière eux se refermant doucement.

Merci pour la précision. Voici la version corrigée et développée de la partie 2 du chapitre 6, en tenant compte de :

L’apparence et la tenue exactes de Yoru : teint foncé, longues tresses ornées de perles dorées, veste militaire verte et pantalon assorti.

Une ambiance fidèle à ton style de narration, plus sérieuse et détaillée.

Le couloir que venaient de pénétrer Akyra et Momoi s’étirait sur plusieurs dizaines de mètres. Les murs, entièrement composés d’une roche gris sombre parcourue de veines d’énergie bleue, semblaient vibrer doucement sous leurs pas.

Le silence régnait.

Akyra marchait en tête, son regard analysant chaque détail, chaque courbure des pierres. Momoi, juste derrière, gardait la main posée sur sa carte d'héroïne

Soudain, après un dernier virage, ils débouchèrent sur une vaste salle circulaire.

Le plafond était si haut qu’on n’en distinguait pas clairement la fin. De grandes torches crépitantes aux flammes bleutées étaient accrochées à intervalles réguliers sur les murs, projetant des ombres mouvantes.

Et au centre, une silhouette les attendait.

Une jeune fille, debout cette fois, adossée à un pilier de pierre sculpté. Sa peau était foncée, ses yeux ambrés luisaient faiblement dans la pénombre. Ses longs cheveux étaient tressés en plusieurs sections épaisses, ornées de petites perles dorées qui cliquetaient doucement au moindre mouvement.

Elle portait une veste militaire verte parfaitement ajustée, légèrement entrouverte, dévoilant un haut noir en dessous. Son pantalon assorti était rentré dans des bottes de combat usées, prêtes à affronter n’importe quel terrain.

Akyra plissa légèrement les yeux.

Pas parce qu’il ne s’attendait pas à croiser quelqu’un, mais parce que l’énergie qu’il percevait autour d’elle était subtilement différente. Calme, maîtrisée, mais présente. Comme une lame parfaitement affûtée dissimulée dans un fourreau ordinaire.

Momoi, elle, fronça légèrement les sourcils :

Momoi : C’est qui... ?

La fille se redressa légèrement, détachant son dos du pilier. Elle s’avança de quelques pas, la démarche posée et assurée.

Sa voix, lorsqu’elle parla, était claire et grave à la fois, avec une pointe de sourire au fond :

Fille : Bienvenue. Vous êtes enfin arrivés.

Elle s’arrêta à quelques mètres d’eux, levant la main dans un salut simple et non menaçant.

fille : Je suis Yoru. Gardienne de l’entrée de la Montagne du Survivant.

Momoi échangea un regard rapide avec Akyra avant de murmurer :

Momoi : Gardienne... ?

Akyra, bras croisés, ne bougea pas d’un pouce :

Akyra : Yoru, hein. T’avais prévu qu’on vienne ?

Un bref sourire passa sur le visage de la jeune fille.

Yoru : Disons que j’attends ceux qui franchissent la porte. Que ce soit vous ou d’autres, mon rôle reste le même.

Elle marqua une pause, observant leurs réactions.

Akyra resta impassible, mais Momoi ne put s’empêcher de questionner plus directement :

Momoi : Et c’est quoi exactement ton rôle ?

Yoru haussa légèrement les épaules, un geste nonchalant mais précis.

Yoru : Je suis là pour vous expliquer les règles. Traverser cette montagne n’est pas aussi simple que monter un escalier. Il y a des choses à savoir avant de commencer.

D’un mouvement fluide, elle leva la main droite. Aussitôt, un schéma lumineux apparut, flottant en l’air.

Il représentait une immense tour stylisée, insérée dans le profil d’une montagne. Chaque étage était représenté par une ligne fine, formant une sorte d’échelle gigantesque.

Yoru désigna le sommet du doigt :

Yoru: Cette montagne mesure huit mille six cent trente-six mètres. Structurée en cent quarante-quatre étages internes. Chacun d’eux constitue une épreuve différente.

Akyra observa calmement, sans montrer le moindre étonnement.

Akyra : Cent quarante-quatre... Pas étonnant que ce soit considéré comme un test.

Yoru hocha doucement la tête :

Yoru : Chaque étage contient ses propres dangers. Certains abritent des créatures. D’autres reposent sur des illusions ou des tests mentaux. Il n’y a pas de règle générale.

Momoi plissa légèrement les yeux :

Momoi : Et on peut pas... sauter des étages ? Prendre un raccourci ?

La réponse de Yoru fut immédiate :

Yoru : Impossible. Moshi-sama a placé un sceau majeur. Toute tentative de sauter une étape, que ce soit en volant, en se téléportant ou en brisant un mur... vous ramène automatiquement à votre point d’entrée.

Akyra haussa à peine un sourcil, un sourire fin sur les lèvres :

Akyra : Bien verrouillé, donc.

Yoru inclina légèrement la tête, tresses glissant doucement sur ses épaules :

Yoru : Exact. Seul le chemin régulier est autorisé. Et encore... ce n’est pas donné à tout le monde.

Un court silence s’installa. Seule la vibration des torches bleutées emplissait l’air.

Akyra finit par demander, d’une voix posée :

Akyra : Et toi, tu fais quoi ici exactement ? Tu restes là, à attendre des gens qui pourraient ne jamais arriver ?

Yoru répondit sans hésiter :

Yoru : C’est mon choix. Ma fonction. Et puis... (léger sourire) Ça m’occupe.

Momoi observa un instant les détails de sa tenue, surprise de voir un style aussi pratique et moderne au milieu d’une structure aussi ancienne.

Momoi : Et... T’es humaine, ou autre chose ?

Yoru se contenta de répondre d’une voix calme :

Yoru : Disons que je suis... un vestige du système. Ni tout à fait humaine, ni tout à fait machine. Je suis née avec cette montagne. On pourrait dire... un esprit lié à sa structure.

Momoi ouvrit légèrement la bouche, surprise, mais Akyra n’eut aucune réaction apparente.

Yoru referma sa main, dissipant le schéma lumineux.

Yoru : Maintenant... voulez-vous d’autres explications ? Ou vous êtes prêts à commencer ?

Akyra répondit sans détour :

Akyra : Pas besoin de détails inutiles. On verra sur place.

Yoru sembla apprécier cette réponse. Un léger sourire étira ses lèvres.

Yoru : Dans ce cas...

Elle recula d’un pas, posant la paume contre le mur.

Un instant passa, puis un escalier émergea lentement, comme sculpté par une force invisible. Les pierres se déployaient avec une régularité parfaite, montant vers les profondeurs de la montagne.

Yoru : Bonne ascension à vous deux. Que votre Kala ne faiblisse pas.

Momoi souffla doucement, se tournant vers Akyra.

Momoi : Prêt ?

Akyra acquiesça d’un simple mouvement de tête.

Akyra : Toujours.

Ils s’avancèrent alors, dépassant Yoru sans un mot de plus.

La jeune fille resta immobile, les mains dans les poches de sa veste, observant leur dos jusqu’à ce qu’ils disparaissent dans l’ombre de l’escalier.

L’escalier se poursuivait en spirale lente et régulière.

Les murs étaient lisses, parcourus des mêmes veines d’énergie bleutée qu’à l’entrée.

Akyra marchait en tête, pas lents et mesurés. Momoi suivait sans rien dire, jetant de temps en temps un regard vers le haut ou le bas, incapable d’estimer précisément la distance parcourue.

Le silence était presque absolu. Seul le bruit de leurs pas résonnait faiblement.

Après plusieurs minutes, Momoi rompit finalement ce calme :

Momoi : Tu crois que ça va prendre combien de temps ?

Akyra ne répondit pas immédiatement. Il semblait concentré sur l’énergie ambiante, peut-être en train de scanner les lieux avec son propre Kala.

Puis, d’une voix égale :

Akyra : Aucune idée. Mais ça n’a pas d’importance. On continue jusqu’en haut, point.

Momoi esquissa un petit sourire.

Momoi : T’es toujours aussi simple...

Un bref silence revint.

Puis Momoi, après un moment d’hésitation :

Momoi : Akyra... Tu penses que ce genre d’endroit, c’est fait pour nous ? Je veux dire... On est pas comme les autres aventuriers.

Akyra se retourna légèrement, la regardant par-dessus son épaule.

Akyra : Justement pour ça qu’on est là. Ce genre de montagne, c’est pas pour ceux qui suivent le chemin tout tracé. C’est pour ceux qui coupent leur propre voie.

Momoi baissa légèrement les yeux, un sourire discret sur les lèvres.

Momoi : Ouais... Tu marques un point.

Leur marche reprit, régulière et silencieuse.

Dans leur dos, très loin déjà, la lumière de la salle d’entrée avait disparu.

Et Yoru, toujours là, restait appuyée contre le pilier, les yeux levés vers le plafond invisible.

Un murmure franchit ses lèvres :

Yoru : Bonne chance, vous deux.

Ses doigts effleurèrent une des perles dorées accrochées à ses tresses, puis elle ferma les yeux.

Le silence retomba totalement sur le rez-de-chaussée.

Mais pour Akyra et Momoi, l’ascension ne faisait que commencer.

A suivre