Le silence des escaliers semblait sans fin. La lumière bleutée des murs éclairait faiblement les pas d’Akyra et Momoi, qui gravissaient lentement les marches menant au quatrième étage.
Akyra ouvrit enfin la bouche après un long moment, sa voix résonnant doucement dans l’espace clos :
Akyra : Momoi... Il faut que je te demande un truc.
Elle leva légèrement les yeux, surprise du ton inhabituel.
Momoi : Quoi ?
Akyra resta concentré devant lui, sans la regarder directement.
Akyra : Une Slayer... sur Terre. Tu viens d’un autre monde, c’est évident. Mais pourquoi ? Et surtout, pourquoi aussi faible comparé à ce que je sais des Slayers ?
Un silence pesant s’installa immédiatement. Momoi baissa les yeux, ses pas ralentissant inconsciemment.
Elle murmura :
Momoi : Ça...
Akyra s’arrêta net et se retourna enfin vers elle, le regard sérieux, sans agressivité.
Akyra : J’ai besoin de savoir. Ça me travaille depuis qu’on s’est rencontrés.
Momoi serra les poings, son visage se crispant légèrement. Une tension douloureuse semblait remonter dans sa gorge.
Akyra : T’es pas obligé de tout dire si ça t’arrange pas... mais je préfère la vérité. Pas des demi-mensonges.
Momoi respira profondément et hocha lentement la tête.
Momoi : D’accord. Mais je vais pas tout raconter... pas tout de suite.
Elle s’arrêta contre un mur, posant sa main dessus comme pour se stabiliser, puis commença :
Momoi : Ça remonte à il y a dix ans. J’avais sept ans.
Ses yeux s’assombrirent légèrement, et sa voix perdit en fermeté.
Momoi : Chez les Slayers, à sept ans... on débloque notre compétence unique et notre épée spirituelle.
Un flash d’image sembla traverser son regard, souvenir lointain.
Momoi : Mon frère jumeau, Kuzetsu...
Akyra : attends t'as un frère jumeau
Momoi : oui mais laisse moi finir de parler
Akyra : d'accord
Momoi : ok lui, il a obtenu Chrono Fluxus. Le pouvoir du temps. Et son épée, Aevumlame. Une légende chez nous.
Akyra plissa les yeux légèrement.
Momoi poursuivit :
Momoi : Mon père... le chef des Slayers, était fier de lui. Tout le monde l’admirait. Et puis... ce fut mon tour.
Sa main trembla légèrement.
Momoi : Quand j’ai libéré mon Kala... il s’est passé quelque chose. Mon énergie... elle était pas adaptée à leur monde. Elle a corrompu la zone... et...
Elle se mordit la lèvre, une goutte de sueur perlant sur sa tempe.
Momoi : L’épée de mon frère a été touchée. Aevumlame s’est fissurée... et il a été projeté dans une faille temporelle. Perdu. Pour toujours.
Akyra resta immobile, sans rien dire.
Momoi baissa encore plus la tête, sa voix à peine audible :
Momoi : Ils ont décidé... de m’éliminer. Mon père lui-même a ordonné ma mort. Même mon petit frère... le regard qu’il avait...
Elle se tourna brusquement, cachant son visage dans son bras.
Momoi : C’est pour ça que je suis ici. Mon Kala m’a transportée ailleurs... dans un monde où vivent les inadaptés. Et de là, on m’a envoyée à Earthlast... mais... ça a scellé une partie de ma puissance.
Akyra soupira lentement.
Akyra : Je comprends mieux.
Il s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule.
Akyra : T’as survécu à ça. C’est déjà pas rien.
Momoi ne répondit pas, mais son corps se détendit légèrement.
Akyra ajouta, plus calme :
Akyra : T’as pas besoin de porter ça toute seule. Même si c’est ton fardeau, ça veut pas dire que t’as à le traîner seule.
Un long silence suivit, avant qu’ils reprennent lentement leur marche.
En arrivant au cinquième étage, une immense salle carrée se révéla devant eux.
Au centre, un piédestal solitaire, et derrière, un miroir gigantesque, noir comme l’obsidienne.
Momoi sentit son cœur se serrer instantanément.
Akyra fronça les sourcils.: Encore un truc mental...?
Une voix résonna soudainement, venue de nulle part :
voix : Slayer corrompue... viens.
Momoi s’avança seule, comme attirée par le piédestal.
Dans le miroir, elle se vit. Non pas comme elle est aujourd’hui... mais à genoux, pleurant, entourée de silhouettes menaçantes.
Akyra laissa faire, sans intervenir.
La lumière dans la salle se modifia soudain, devenant plus sourde, presque lourde. L’espace semblait se plier sous le poids de ce qui s’apprêtait à se produire.
Akyra, toujours bras croisés, observa Momoi sans un mot, son regard attentif mais neutre. Il sentait parfaitement l’instabilité de son Kala. C’était comme si quelque chose, en elle, bouillonnait sous pression, prêt à se libérer d’un instant à l’autre.
Momoi serra les poings, les yeux fermés un instant. Elle inspira lentement, comme pour se calmer, puis rouvrit les paupières.
Dans son esprit, l’image de son père, de sa famille, de son petit frère muet, se réimposa. Elle se vit à nouveau, seule au centre de l’arène céleste de son monde natal, entourée de regards pleins de mépris et de crainte.
Père : Tuez-la.
La voix de son père résonnait encore, coupante et froide comme de l’acier.
Mais cette fois, au lieu de fuir cette image, elle la fixa mentalement.
Elle la laissa brûler en elle.
Momoi : Je ne suis plus cette fille...
Un frisson parcourut l’air. Autour de Momoi, une fine couche d’énergie violette se déploya. Pas violente. Pas brutale. Plutôt… profonde, lourde de sens.
Akyra arqua un sourcil.
Akyra : C’est maintenant que ça se décide, hein.
Momoi tendit lentement la main devant elle. Ses Misfits apparurent d’eux-mêmes, tournoyant autour de son poignet : Shade Dancer, Bruma Colossus, Helix Marionette. Leur aura semblait vibrer différemment, en harmonie.
Momoi : Je croyais que… j’étais condamnée à être un poids. Mais je me trompais. Il ne s’agit pas de pouvoir. Il s’agit de se tenir debout, malgré tout.
Ses yeux ambrés se relevèrent, fixant Akyra avec une lumière nouvelle.
A ce moment-là, un phénomène inattendu se produisit.
Un cercle complexe de glyphes noirs et violets apparut sous ses pieds, traçant une forme en spirale irrégulière, presque comme si le cercle refusait lui-même d’être parfait.
Akyra, lui, ne bougea pas, mais l’observait avec sérieux. Il reconnaissait ce type de manifestation : une matérialisation d’arme spirituelle.
Akyra : Enfin
Momoi n’eut pas besoin de prononcer un mot. Au centre du cercle, une forme noire et violette s’éleva lentement. Une lame.
Son apparence était unique : longue, légèrement courbée, avec une garde en forme d’aile déchirée. La lame elle-même était constellée de fissures lumineuses, émettant une faible lueur violette. Elle semblait à moitié brisée… mais indestructible malgré cela.
Momoi tendit la main, et l’épée vint naturellement s’y placer.
Un frisson parcourut la salle entière.
L’arène, les murs, le plafond, vibrèrent sous le poids de sa présence.
Momoi : C’est..(les doigts tremblant légèrement
Akyra s’avança de deux pas, sa voix résonnant calmement :
Akyra : Tu viens de forger ton épée.
Momoi serra un peu plus fort la garde. Elle pouvait sentir l’énergie circuler entre elle et l’arme. C’était différent de l’invocation des Misfits. Plus direct. Plus intime.
A ce moment, une inscription apparut le long de la lame, en lettres anciennes.
Akyra pencha légèrement la tête, lisant à mi-voix :
Akyra :Eldrhyssa,la lame des exclus et ça sonne super bien
Momoi leva un sourcil :
— Eldrhyssa… quoi ?
Akyra esquissa un demi-sourire.
Akyra :C’est une vieille expression. Ça veut dire… Eld qui signifie ancien, oublié et rhyssa qui signifie ombre,reclus un truc du genre quoi
Momoi baissa les yeux sur l’épée.
Momoi : waouh
Le nom semblait résonner avec ce qu’elle ressentait au fond d’elle. Comme une lumière née de l’ombre, pas l’inverse.
Akyra reprit d’un ton plus posé :
Akyra : C’est pas encore ton plein pouvoir. Ça se voit à l’état fissuré de la lame. Mais tu viens de passer une étape.
Momoi hocha lentement la tête. L’épée vibra doucement dans sa main, comme si elle était vivante.
Puis, un craquement se fit entendre. Le plafond au-dessus d’eux se fissura légèrement.
Akyra leva les yeux, son Kala fluctuant instinctivement autour de lui.
Akyra :On dirait que la salle a validé l’épreuve,il est temps pour nous d'atteindre les étages suivant
Momoi : wouais
En effet, quelques instants plus tard, un escalier apparut derrière eux, émergeant lentement du mur, éclairé par une lueur bleue.
Momoi desserra légèrement sa prise sur l’épée, qui disparut dans un éclat d’énergie sombre pour retourner en elle.
Elle inspira profondément, et pour la première fois depuis longtemps, un sourire plus sincère apparut sur son visage.
Momoi :On y va ?
Akyra haussa les épaules avec un air tranquille :
Akyra :Toujours.
Ils se dirigèrent ensemble vers l’escalier, franchissant les premières marches.
Mais alors qu’ils montaient, Akyra tourna légèrement la tête vers elle, et demanda, cette fois avec une curiosité moins tranchante :
Akyra :Alors… cette histoire de Slayer. Tu comptes me la raconter un jour en entier, ou pas encore ?
Momoi sourit faiblement, baissant un peu les yeux :
Momoi : Un jour peut-être. Quand je serai prête.
Il ne répondit rien. Mais un léger éclat amusé passa dans ses yeux. Il n’était pas pressé.
Tant qu’ils continuaient à avancer tout allait bien
ils continuèrent leur ascension dans les étages suivant mais cela leur était très facile,ils arrivèrent enfin au
A suivre