Es-tu en difficulté ?

« Yaoyao, comment s'est passé ton match ? »

Huo Yao était sur un vélo noir élégant. Elle roulait lentement devant la petite boutique au coin de la rue lorsque la gentille vieille dame lui a crié.

Huo Yao appuya doucement sur les freins et posa ses pieds au sol pour arrêter complètement le vélo. Elle retira son casque avec habileté. Chacun de ses mouvements était fluide. Sa longue queue de cheval cascada instantanément sur son épaule, rehaussant sa beauté. Elle était née avec des traits délicats et magnifiques, et à cet instant, sa posture lui conférait une allure puissante et héroïque.

La vieille dame fixait Huo Yao, s'exclamant intérieurement que les jolis enfants avaient vraiment des avantages naturels. Même durant un acte aussi simple que faire du vélo, Huo Yao paraissait extraordinaire.

« Hmm, je crois que tu as des invités à la maison. La personne est arrivée dans une limousine très, très impressionnante. Mon fils m'a dit que cette limousine vaut des millions. Aucune voiture de notre comté ne peut rivaliser avec cette voiture... » Tandis que la vieille dame poursuivait son récit, elle faisait des gestes exagérés.

Huo Yao écoutait ses paroles, plongeant dans une profonde réflexion. Mais elle ne montrait aucune expression sur son visage qui puisse indiquer quoi que ce soit d'inhabituel.

Comme Huo Yao ne répondait pas, la vieille dame jeta un regard prudent autour d'elle puis s'approcha de Huo Yao pour lui chuchoter. « Yaoyao, dis-moi. Depuis quand ta famille connaît-elle ces gens riches ? Ou... es-tu dans une sorte de problème ? »

La vieille dame se souvenait que quelqu'un avait conduit une voiture jusqu'à sa maison l'année dernière et qu'une grande dispute avait éclaté.

Les paupières de Huo Yao tressaillaient maintenant. Les pensées de la vieille dame s'égaraient dans la mauvaise direction, ce que Huo Yao trouvait à la fois amusant et agaçant.

Pour éviter tout autre malentendu, Huo Yao répondit d'une voix douce. « C'est probablement un parent éloigné qui est venu en visite. »

Dès qu'elle donna cette réponse, la vieille dame devint suspicieuse. Mais avant qu'elle ne puisse s'enquérir davantage, Huo Yao avait déjà remis son casque et lui avait fait un rapide signe d'adieu. « Grand-mère Huang, il est temps pour moi de partir maintenant. »

La vieille dame regarda Huo Yao s'éloigner à vélo. Longtemps après, elle marmonna pour elle-même. « Ta famille n'est-elle pas connue pour être un foyer en difficulté ? »

Quel parent éloigné ?

Sans parler de quelqu'un d'aussi riche.

***

Huo Yao rentra rapidement chez elle. Même de loin, elle pouvait voir cette berline noire « très, très impressionnante » garée dans la ruelle devant la cour.

Le logo de la berline était un aigle en plein vol. La voiture avait un aspect solennel mais élégant.

C'était une Bentley. Pas étonnant que la voiture coûte des millions.

Les lèvres de Huo Yao s'étirèrent en un sourire sarcastique. Elle avait suffisamment de pensées en tête mais elle les dissimulait bien. Elle descendit lentement de son vélo puis appuya sur quelques boutons comme elle l'avait fait d'innombrables fois auparavant.

En un clin d'œil, le vélo se plia automatiquement et devint soudainement plus petit qu'un ordinateur portable de 11 pouces.

La porte de la cour était grande ouverte. Huo Yao ramassa son vélo sans effort et entra dans la cour. Avant même d'arriver au salon, elle pouvait déjà entendre la voix stridente et dure de quelqu'un.

« Maman, pourquoi es-tu si têtue ? Qu'est-ce qu'il y a de si spécial dans cet endroit miteux que tu ne peux pas te résoudre à quitter ? »

« Je t'ai déjà dit que je t'ai acheté une grande maison au centre-ville et que j'ai engagé une nounou uniquement pour s'occuper de toi. Peu importe comment tu le considères, cette vie sera bien meilleure que celle que tu mènes actuellement. »

« Regarde ce sol sale, la couleur du mur s'estompe et l'eau s'infiltre encore à l'étage quand il pleut, n'est-ce pas ? »

« Ta santé est fragile. Pourquoi dois-tu rester dans cette vieille maison usée et moisie ? Les gens penseraient que nous sommes pauvres et que nous maltraitons nos anciens... »

Huo Yao se tenait encore dans la cour. En entendant ces mots, elle s'enfonça dans de profondes réflexions. Mais bientôt, elle releva la tête.