Mei-Xuan plissa les yeux, troublée par la scène qui se déployait devant elle.
— Pourquoi… sont-ils habillés de cette façon ? Ces uniformes sont totalement différents de ceux qu’on voit dans l’Empire.
À ses côtés, Gao Feng esquissa un sourire discret.
— Nous sommes officiellement entrés dans le Murim, Princesse. Ici, les règles ne sont ni dictées par l’étiquette, ni par les titres de noblesse. Seule la force décide de tout.
— Le Murim
— Un monde dans le monde. Divisé depuis des siècles entre deux grandes puissances : le Culte Maléfique, brutal, sans foi ni loi … et la Secte Céleste, qui prêche la sagesse et la bienveillance.
Mei-Xuan resta un instant silencieuse, absorbant chaque mot.
— Et la Secte des Vagabonds ,tu m’en avais parlé durant le voyage.
— Oui. C’est une faction insaisissable. Ni tout à fait vertueuse, ni complètement démoniaque. Ils louent leurs services au plus offrant… mais certains suivent des buts plus personnels, souvent troubles. Si des survivants Hualing existent… ou si on cherche des informations sur les fameuse potion ,c’est par eux que nous le saurons.
Ils continuèrent à marcher dans les rues de la ville, bordées d’édifices aux toits courbés et aux lanternes poussiéreuses. Des étals vendant des potion ou des armes de fortune s’entassaient entre les bâtiments. Des murmures circulaient entre les passants. Tout semblait étrangement vivant… mais dangereux .
Alors qu’ils tournaient dans une ruelle plus étroite, un petit groupe de moines vêtus de rouge s’approcha, récitant des prières à voix basse. Gao Feng les arrêta d’un simple regard.
— Pas intéressés, dit-il fermement.
Les moines s’éloignèrent sans insister.
Ils finirent par atteindre une bâtisse délabrée, en retrait du cœur de la Secte Céleste. Les pierres étaient fendues, la mousse rongeait les piliers, et le toit semblait menacer de s’écrouler à chaque rafale.
Un vieil écriteau pendait au-dessus de l’entrée : Branche Ouest – Secte des Vagabonds.
Gao Feng poussa la porte.
L’intérieur empestait le vielle alcool et l’encens .Une dizaine de silhouettes occupaient la salle principale. Certains buvaient à même leurs jarres, d’autres astiquaient silencieusement leurs armes ,d’autres jouait aux dés.
Ils avancèrent jusqu’au comptoir. Derrière se tenait une femme au visage… surprenant.Une mâchoire carrée, des yeux à moitié enfoncés, et un strabisme trop marqué pour être ignoré.
— Qu’est-ce que vous voulez, étrangers ? C’est pas une auberge ici, grogna-t-elle, la voix rauque.
Mei-Xuan balaya la pièce du regard. Tous les regards s’étaient tournés vers eux.
Elle murmura :
— Gao… Ils nous observent.
— Ignore-les. Ne montre ni peur, ni faiblesse, répondit-il sans la regarder.
Il posa une bourse sur le comptoir. Le tintement des pièces résonna dans le silence.
— Nous cherchons des information sur une certaine légende… une potion fais par les Hualing.
Une chaise racla brusquement le sol. D’autres se figèrent. Les dés cessèrent de rouler. Des regards se croisèrent ,inquiets.
Puis, lentement, tous les yeux se tournèrent vers un homme tapi dans un coin sombre de la pièce.
— Que se passe-t-il ? chuchota Mei-Xuan.
Un homme, assis non loin, ricana.
— Tais-toi, la nobliau… grogna-t-il, une main glissant déjà vers son arme
En un éclair, Gao Feng fit un pas en avant, main sur le fourreau de son épée.
Mais il n’eut pas le temps de dégainer.
Une pression soudaine et terrifiante s’abattit sur lui . Son corps fut cloué au sol. Tout son corps refusa de bouger. Même Mei-Xuan sentit l’air se figer dans ses poumons.
Et dans l’ombre, une silhouette se dressa lentement…