Deux Alliés Improbables Partie Trois

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« Mais c'est quoi cette vitesse de dragon ?! » s'écria l'un des soldats. Peu importe à quel point ils couraient, ils avaient du mal à rattraper Kana. Mais ce qui rendait les choses encore pires, c'était que Kana s'arrêtait de temps en temps pour leur montrer son derrière, leur permettant de la rattraper.

« Kana, ça devrait être assez loin. » Lysairth avait fait en sorte que Kana les éloigne davantage des autres avant de s'occuper d'eux. De cette façon, les autres ennemis auraient moins de chances de voir les attaques de Kana, ce qui lui faciliterait le combat contre le reste.

Kana sourit et s'arrêta en glissant. Elle se retourna et regarda les cinq soldats qui couraient vers elle. La voyant s'arrêter, les soldats s'immobilisèrent également, épées dégainées. « Oh ? Tu es à court d'énergie ? Tu sais, si tu es sage et que tu nous suis jusqu'à notre maître, nous ne te ferons aucun mal. Alors faisons ça de la manière simple. »

Kana sourit et chuchota très doucement, mais assez audiblement pour que les hommes sachent qu'elle avait dit quelque chose sans comprendre exactement quoi. « Dommage que vous cinq alliez bientôt mourir d'une mort horrible... »

« Hmm ? Tu as dit quelque chose ? » demanda le soldat en tête, faisant quelques pas de plus vers Kana. Les hommes derrière lui firent de même.

Kana eut soudain une excellente idée : elle pointa sa gorge puis fit signe aux hommes de s'approcher. Assez stupidement, ils firent exactement cela, et le chef, qui n'était plus qu'à un mètre, s'arrêta et demanda : « Qu'est-ce qui ne va pas ? Un problème avec ta gorge ? »

Kana ouvrit soudainement grand la bouche et prit une profonde inspiration avant de crier : « J'ai dit, [Souffle de Bébé] ! »

Une flamme jaillit de sa bouche, s'élargissant rapidement en un cône qui brûlait tout ce qu'il touchait. Les cinq hommes n'eurent pas le temps de réagir alors qu'ils étaient engloutis par les flammes. Ils ne pouvaient que hurler de douleur tandis que leurs corps brûlaient. Certains tombèrent au sol et se roulèrent par terre, essayant d'éteindre les flammes. D'autres couraient dans tous les sens, hurlant. Malheureusement pour ces soldats malchanceux, la flamme d'un dragon ne s'éteint pas si facilement.

*Ding !*

[Niveau] : 3->4/10

[Points de Statut] : 0->5

« Oh, j'ai gagné un niveau ! » dit joyeusement Kana, ignorant les cris des hommes qui brûlaient vifs.

« Ajoute cinq points de plus en agilité. Tu en auras besoin si tu veux sauver la fille humaine. » ordonna Lysairth.

Kana hocha la tête et mit immédiatement ses points en agilité.

[Agilité] : 20->25

[Points de Statut] : 5->0

« Maintenant que c'est fait, je devrais me diriger vers Ceilie. Je peux sentir son odeur par ici. » dit Kana en partant en courant.

Ceilie commençait vraiment à être fatiguée. « Vous êtes vraiment persistants, enfoirés ! »

« Écoute, tu n'aurais pas dû nous attaquer en premier lieu ! Cette flèche fait mal, tu sais. » cria l'homme avec une flèche encore plantée dans la poitrine.

Ceilie fronça les sourcils tout en continuant à courir. Elle se demandait si Kana allait revenir l'aider ou non. Elle espérait que Kana n'était pas comme ces humains. Elle espérait que Kana était plus digne de confiance que les humains autour d'elle. Des larmes commencèrent à monter à ses yeux tandis qu'elle courait. Elle avait peur. Elle savait ce qui lui arriverait si elle était capturée. Les images et les sons de ce qui était arrivé à sa mère ce jour-là commencèrent à surgir dans son esprit.

Les yeux de Ceilie devinrent flous à cause de ses larmes, ce qui fit trébucher ses pas alors qu'elle jugeait mal où elle mettait les pieds et trébucha sur une racine d'arbre. Tout son corps fut projeté en avant à cause de son élan. Elle s'écrasa au sol et glissa sur le sol de la forêt jusqu'à finalement s'arrêter. Ceilie essaya de se relever mais une douleur aiguë traversa sa jambe, la faisant crier. Mais elle serra les dents, se redressa, saisit le côté de l'arbre à côté d'elle et s'appuya contre lui. Son arc à la main, elle encocha sa dernière flèche et la pointa vers le soldat devant elle avant de la laisser partir. Le soldat agita son épée, écartant facilement la flèche, et se mit à rire.

« Haha, je dois dire, petite, tu nous as vraiment fait te poursuivre assez loin. Mais il semble que la chance soit de notre côté. » Il examina le corps de Ceilie de la tête aux pieds, puis tourna la tête et regarda ses hommes derrière lui avec un large sourire. « Les gars, vous pensez que le patron nous en voudrait si on y goûtait avant de la tuer ? »

« Je ne vois pas pourquoi ! Il a dit de la tuer, alors je ne vois pas de problème si on s'y met tous trois ou quatre fois. Enfer, même sept ou huit fois, ça ne fera pas de différence, non ? » répondit l'un des soldats en ricanant. En fait, il défaisait déjà sa ceinture tout en parlant.

« Attendez un peu, nous devons décider qui sera le premier ! » rit l'homme avec une flèche encore plantée dans la poitrine. Il savait que tous ses hommes voulaient y aller en premier, mais ils devaient quand même être équitables dans des moments comme celui-ci. « Face ! » « Face ! » « Pile ! » « Pile ! » « Face ! »

Ceilie regarda les hommes commencer à lancer une pièce devant elle pour voir qui la prendrait en premier et sourit amèrement. Elle sortit le poignard à son côté de son fourreau et le plaça contre sa poitrine. Elle prit une profonde inspiration tandis que les larmes dans ses yeux commençaient enfin à couler. « Papa, je vais bientôt te rejoindre. Maman, j'espère que tu seras là aussi... »

Mais alors qu'elle s'apprêtait à enfoncer le poignard dans sa poitrine, elle entendit une voix familière qui la fit arrêter la lame alors que la pointe pénétrait sa peau. « Je choisis pile ! »

Ceilie vit Kana surgir de derrière quelques arbres, tournoyant dans les airs, et abattre sa queue sur la tête de l'homme qui avait encore une flèche plantée dans la poitrine. À ce moment-là, Ceilie n'avait jamais été aussi heureuse de toute sa vie de voir un monstre. Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis que ses larmes coulaient incontrôlablement sur ses joues. « Kana ! Tu es vraiment venue ! »