XLIII

Dans ces rues, au milieu des bâtiments modernes, plongées dans les ténèbres, le fantôme de Jules se balade seul en passant devant plusieurs vitrines montrant des scènes de sa vie, le sourire au lèvre.

Fantôme : Et bien... Tu es sur la bonne voie Jules...

Il s'arrête au milieu de la rue et s'approche de la vitrine d'un bâtiment où l'on peut voir Jules faisant face au parasite à deux têtes.

Fantôme : Tu as fini par écouter ce que j'ai dis, tu as agi en conséquence et tu as appris...

Il soupire tout en rigolant légèrement.

Fantôme : Les séquelles psychologiques que tu auras risquent de te poursuivre pendant longtemps, certes, mais je ne regrette aucune de mes actions... J'ai bien fait de venir te hanter quelque temps pour que tu te réveille mon grand...

Il observe alors sa main, celle-ci est légèrement transparente ce qui le surprend mais le sourire qu'il arborait revient assez vite.

Fantôme : Je vois... Tu n'as plus aussi peur qu'avant et tu reprends confiance en toi, je n'ai plus aucune raison d'exister, je t'ai aidé là où tu en avais besoin et maintenant je ne peux plus faire grand chose. Je vais donc redevenir ce que j'ai toujours été, un inconscient... Une conscience plus ou moins passive...

Il se retourne et observe la scène qui se déroule de l'autre côté de la rue, elle y montre Jules, encore enfant, à genoux près d'un corps totalement ensanglanté.

Fantôme : Devenir plus fort pour sauver les gens... C'est depuis ce jour que tu as cette mentalité en tête mais tu l'as oublié en arrivant ici. Tes souvenir se perdent Jules... Ne l'oublie pas...

Les ténèbres se dissipent et je me sens secouer. J'ouvre lentement les yeux et je vois Trish qui me tient par les épaules, encore une fois, et qui me fixe droit dans les yeux. La peur qui se lisait sur son visage disparaît petit à petit.

Trish : Tu es réveillé !

Elle m'enlace. Je regarde autour de moi pour essayer de comprendre ce qu'il se passe, je suis dans la barque pour revenir au navire et il y a aussi Bûth et Ode. Je vois aussi l'immense coque du navire qui est à quelques mètres de notre embarcation ainsi que Avenal qui nous observent depuis le pont.

Jules : Euh...

Trish arrête alors de m'enlacer et reprend ses distances.

Trish : Désolé d'avoir réagi comme ça, c'est juste que je pensais que tu étais mort...

Jules : Ah.

Bûth : Pendant qu'on ramait, tu es tombé dans les pommes d'un coup et on a cru que tu avais perdu trop de sang à cause de ton bras gauche.

Jules : Je vois...

Pourquoi est-ce que j'ai aucun souvenir ? Je me souviens avoir combattu le parasite et d'être revenu sur la plage sain et sauf puis... Puis plus rien.

Jules : Je suis désolé de vous avoir fait une telle frayeur.

Je me sens un peu gêné sur le coup. La barque se rapproche de la coque du bateau alors qu'une corde pend le long de celle-ci. On monte tous les quatres sur le pont en s'aidant de la corde. Geno sort de la cale du bateau et se dirige vers Ode tandis que moi, Trish et Bûth, nous nous asseyons, le dos contre la barrière en bois qui fait le tour du pont du navire.

Geno : Ode, j'aimerais vous parler en privé...

Cette réaction surprend la concernée.

Ode : Pourquoi donc ?

Geno nous jette un rapide regard sur nous.

Geno : Je ne peux pas vous le dire ici, désolé... Trish, viens aussi, ça te concerne.

Trish : Euh... D'accord.

Elle se rapproche d'eux et, tous les trois, descendent les escaliers pour arriver dans les étages inférieurs du navire. Je lance un regard à Bûth et il semble, lui aussi, ne pas comprendre pourquoi Geno agit comme ça. Mon regard se pose alors sur Nounou qui discutait avec le capitaine près de la barre du navire, à l'arrière. Ils sont trop loin pour que je puisse entendre correctement leur discussion mais je remarque clairement qu'elle ne semble pas naturelle. Puis mon regard se pose sur Avenal qui fixait l'horizon tout en tapotant nerveusement la barrière en bois sur laquelle il est accoudé. Je me rapproche alors de Bûth qui est assis à côté de moi.

Jules : Tu ne trouves pas que tout le monde agit bizarrement ici ?

Bûth : Ouais, il y a une ambiance assez pesante et tendue… 

Le marin qui remontait la corde s'arrête alors d'un coup.

Moussaillon : Tient, la corde va bientôt céder… 

Il se dirige alors vers les escaliers, sûrement pour aller en chercher une autre.

Geno, Trish, Ode et Rose sont alors dans la cale du bateau et se dirigent vers le fond de la cale, là où il y a le plus d'espace car il y a moins de matériel entreposé. Une fois arrivé au bout, Faucheur sort de sa cachette, muni d'une planche en bois, puis assomme violemment Trish et la rattrape lors de sa chute. Surpris, tout le monde se retourne vers la jeune fille qui vient de tomber.

Ode : Qu'est ce qu'il se...

Geno attrape Ode et lui met une main sur la bouche pour l'empêcher de crier et la maîtriser avec l'autre main. Rose, qui était elle aussi cachée derrière le matériel entreposé, se montre à Ode tout en s'avançant vers elle et tendant son bras. Plusieurs lignes de couleur rose apparraissent partout sur son corps, elle essaye de fermer sa main comme si elle essayais d'attraper et de serrer un objet invisible. Ode se débat de plus en plus et essaye de mettre des coups à Geno mais impossible. Plusieurs larmes commencent alors à couler sur son visage.

Rose : Je suis désolée...

Après un moment à être crispé, elle ferme d'un coup sa main et Ode arrête de se débattre. Geno la lâche et le corps de la femme tombe à terre, innerte. Rose quant à elle, essoufflée, prend appui sur une caisse en bois pour ne pas tomber. Faucheur, qui a le corps de Trish dans les bras, observe Geno.

Faucheur : C'est vraiment une mort horrible… 

Geno : Mais rapide… En détruisant ses organes importants, son agonie est bien plus courte.

Il se troune vers la femme cheveux rose, qui essaye de reprendre des forces.

Geno : Désolé que tu aies à endurer ça.

Rose : J'étais... Obligé... Vu la situation.

Geno : Reprend ton souffle et repose toi, ça vaut mieux.

Faucheur : Et maintenant, on fait quoi du corps ?

Geno : On va…

Leur discussion est alors interrompue par les begayements du marin qui est totalement tétanisé à la vue du sang qui sort de la bouche et des yeux de la jeune femme innocente. Les trois chasseurs qui sont encore conscients l'observent un moment, ils ne réagissent pas instantanément à la vue de cet imprévu.

Geno : Merde...

Le jeune homme lâche la corde qu'il avait entre les mains et hurle de toutes ses forces en s'enfuyant vers les escaliers qui donnent sur le pont du navire.

Alors que l'on mettait des bandages qui nous ont été donnés par des membres de l'équipage, le marin qui remontait la corde tout à l'heure remonte sur le pont en hurlant l'air terrifié.

Marin : Capitaine ! Capitaine !

Celui-ci interrompt sa discussion avec la peluche vivante et se dépêche de rejoindre le jeune homme terrifié et l'agrippe par les épaules en le secouant légèrement pour attirer son attention.

Capitaine : Calme toi, calme toi... Dis moi tout.

Moussaillon : Ca... Ca... Capitaine, ils...

C'est alors que Geno remonte lui aussi les escaliers. Il tend sa main vers eux et propulse un cône de glace qui transperce le corps du jeune homme, détruisant son dos à l'impact, et s'enfonçant légèrement dans le ventre du capitaine à cause de la vitesse du tir. Tout le monde est terrifié et confus par ce qu'il se passe. Le capitaine retire le cône de glace qui est logé dans son ventre tandis que le corps du moussaillon tombe à terre, toujours embrocher par la glace.

Geno : Putain...

Il... Il l'as tué ? Pourquoi ? Pourquoi ?! Le capitaine du navire prend alors le sabre qu'il avait à sa ceinture avec une main tandis que l'autre est posé sur sa blessure.

Capitaine : Enfoiré !

C'est alors que Nounou fait sortir des rubans de sa peau, ceux-ci vont s'enrouler autour de Capitaine pour le bloquer dans ces mouvements.

Capitaine : Pourquoi ?! Pourquoi tu fais ça ?!

Geno : Je suis désolé d'utiliser de tels moyens. Il était juste au mauvais endroit au mauvais moment... Il a vu des choses qu'il n'aurait pas dû...

Capitaine : Qu'a-t-il vu ?!

Il se regardent tous les deux, les yeux dans les yeux. C'est alors que des gouttes d'eau commencent à tomber du ciel, annonçant la pluie.

Capitaine : Réponds moi ! Qu'a-t-il vu ?!