Je sors de la guilde accompagné de Trish pour aller voir ce botaniste que j'avais complètement oublié. Une fois la grande porte d'entrée passée, mon attention est attirée par le soleil qui est au zénith. Il m'éblouit mais je l'observe longuement, je n'arrive pas à détacher mon attention de lui. Petit à petit, j'oubli ce qui m'entoure, c'est comme si une bulle m'entourait. Plus je l'observe, plus ma tête tourne et des maux de tête arrivent.
Jules : Argh !
Je me plie de douleur et je me tiens la tête. Tout ce qui m'entoure est flou et vide de sens.
Voix distordue : Jules...
Qui m'appelle ? Je ne reconnais pas cette voix mais elle calme ma douleur.
Voix distordue : Jules...
Elle est derrière moi, donc je me tourne et j'aperçois quatre ombres, quatre ombres qui me font face dans un décor flou. Elles ont toutes une forme humaine, il y a deux grandes ombres qui ont une taille d'adultes. L'une des deux plus grandes tient une autre ombre, plus petite, par la main tandis que l'autre grande ombre porte une toute petite dans les bras, comme un adulte tient un bébé. C'est encore une hallucination... Une hallucination qui semble représenter une famille. Tout devient de plus en plus flou autour de nous.
Voix distordue : Jules...
Cette voix m'appelle...
Voix distordue : Jules... Jules... Jules...
Elle continue encore… et encore… et encore… et encore.
Voix : Jules !
J'ouvre les yeux d'un coup mais je les referme très vite à cause du soleil qui m'éblouit.
Trish : Jules !
Tout ce qui m'entoure paraît d'un seul coup bien plus net... Donc c'était bien une hallucination, encore une fois…
Jules : Euh, oui, désolé…
C'est à ce moment qu'une personne totalement encapuchonnée s'approche de nous. Ses vêtements semblent usé et il a une grande épée dans le dos. Je n'arrive pas à voir son visage à cause de sa capuche et ça me perturbe énormément.
Inconnu : Vous êtes des chasseurs pas vrai ?
Trish se tourne vers lui d'un coup alors qu'elle était préoccupé par ma situation
Jules : Euh… Oui, pourquoi ?
Inconnu : Je cherche un orc du nom de Bûth, est ce que vous savez où il est actuellement ?
Je jette un regard du coin de l'œil vers Trish avant de poser à nouveau mon regard sur cet homme. Il connaît Bûth… Qu'est ce qu'il lui veut au juste ?
Jules : Oui, je le connais bien mais je ne sais pas où il est en ce moment, désolé.
Inconnu : Tant pis, merci pour tout.
Il se tourne pour faire demi-tour.
Jules : Qu'est ce que vous lui voulez au juste ?
Il s'arrête instantanément et tourne légèrement la tête.
Inconnu : Je veux juste discuter avec lui... Mais bon, il faut croire que je vais devoir attendre encore un moment, au revoir.
Il reprend sa marche et disparaît parmi les passants.
Trish : Il ne m'inspire pas confiance…
Jules : Oui, je me demande bien ce qu'il peut avoir à lui dire… Mais bon, ça ne nous concerne pas donc mieux vaut ne pas s'en mêler…
Sans se poser plus de question, on se met à marcher dans les rues de Lucha en direction de l'herboriste qui m'avait donné des plantes pour calmer mes hallucinations.
Trish : D'ailleurs, je me demande bien où sont passés les trois autres. Tu lui aurais dit où se trouvait Bûth si tu le savais ?
Jules : Je ne pense pas... Mais avec d...
Trish : Des "si" on peut refaire le monde, je sais... Tu l'as déjà dit ce matin.
Jules : Ah oui, c'est vrai.
Ça l'a fait doucement rire.
Trish : Ça te dirait d'aller prendre quelque chose à manger ?
A manger ?
Jules : Euh… Ouais.
J'observe à nouveau le soleil qui est au zénith et qui m'éblouit à nouveau. Même si je ne ressens plus le goût ni la faim, j'ai accepté pour lui faire plaisir.
Voix dans la tête : Est ce que ce souvenir te revient en mémoire ?
Un souvenir ?
Voix dans la tête : Oui, c'est un souvenir qui est, normalement, ancré dans ta mémoire, au plus profond de toi.
Au plus profond de moi ? Alors pourquoi j'ai l'impression de n'avoir jamais vécu ce moment ?
Voix dans la tête : Donc ils ne se sont pas totalement effacés... Il te sont juste étranger...
Comment ça ?!
Voix dans la tête : J'arrive à créer des hallucinations grâce à tes souvenirs donc ils restent bien en toi, cependant, ils te sont étranger... C'est comme si tous tes souvenirs de l'autre monde ne proviennent pas de toi... Mais d'une autre vie...
C'est alors que je bouscule quelqu'un que je n'avais pas vu
Jules : Désolé.
Il me lance un regard noir avant de reprendre son chemin.
Trish : Ça va ?
Jules : Ouai, j'étais tellement plongé dans mes pensées que je ne l'ai pas remarqué.
On reprend donc notre route mais je reste plongé dans mes pensées. Une autre vie ? Qu'est ce que ça veut dire au juste ? Si j'ai ces souvenirs, ça veut dire que je les ai vécus, ils ne peuvent pas être altérés par une autre personne car ce sont les miens… Ça voudrait dire que je les oublie…
Geno : Alors tu était là depuis le début...
Il se tient debout, devant une tombe. Celle-ci se situe dans un cimetière à l'entrée de la ville. Sur la croix en bois, on peut y lire "Alina".
Geno : Dommage que tu ne m'aies jamais dit ton nom en entier, j'aurais pu l'inscrire…
Il observe toutes les autres croix puis soupire.
Geno : Le Cimetière des Sans Corps... Un cimetière spirituel réservé aux personnes dont on n'a pas retrouvé la dépouille... Un cimetière qui bouge avec l'expansion de Lucha car il suffit juste de bouger les croix, aucun corps n'est sous nos pieds...
Il pose les quelques fleurs qu'il tenait dans sa main droite.
Geno : Il m'aura fallu du temps avant de te trouver... C'est suite à une hallucination que je me suis décidé à aller voir l'église pour savoir où tu étais...
Il retire son cache-cou ce qui dévoile son visage dans son entièreté, un visage marqué par des blessures encore ouvertes et qui ne se referment pas.
Geno : Tu te souviens ? Tu avais perdu la vie dans mes bras à cause d'une blessure que t'avais causée ce maudit parasite. J'avais tenté de te ramener parmis nous en sacrifiant ma peau mais ça n'as pas suffit... Je sais que je ne devrais pas avoir honte car j'ai été défiguré en combattant pour une bonne cause mais...
Il tente de retenir ses larmes.
Geno : Je... Je suis désolé... Je suis désolé de ne pas avoir pu vous sauver, toi et toute l'escouade… Je suis désolé d'avoir été si faible… Je suis désolé… C'est pour ça que je vais tous les détruire... Je vais éradiquer tous les parasites pour vous... Peu importe les moyens que je vais employer, peu importe les sacrifices qu'il faudra faire, peu importe le mal qu'il faudra faire... Je me le suis juré lors de ta mort, je te vengerais... Je vais tout mettre en œuvre pour rallier des gens à ma cause, quitte à leur mentir… Quitte à les manipuler et quitte à me comporter comme un connard.
Il essuie les larmes qui coulent sur son visage et remet son cache-cou.
Geno : Ouais... Je vais réussir... Je vais le faire... Pour l'escouade… pour le général Nerelli… Pour toi, Alina… Je vais détruire ces monstres, tous ces putain de monstres.