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Malgré leur présence bien plus importante à chaque instant, les quelques rayons du soleil se font encore trop rares pour dire qu'il fait totalement jour. L'immense feu qui consumait une partie de la ville a commencé à faiblir et risque de disparaitre d'ici peu, si il n'est pas relancé à nouveau.

Vieil homme : Faites attention à vous, ils sont vraiment dangereux.

Bûth : D'accord, Merci.

Caché derrière des murs, à l'entrée d'une ruelle, on observe, avec le peu de luminosité que nous offrent les maisons en feu au loin, Bûth parler avec un habitant de Tynau qui se repose contre le mur d'une maison, bordant l'avenue. Celui-ci est à la vue de n'importe qui.

Bûth : Vous voulez de l'aide pour sortir de la ville ?

Vieil Homme : Non merci, ça ira.

Bûth : En tout cas, vous ne devriez pas rester dans une grande allée comme ça, on ne sait jamais qui peut être dans les environs.

Après quelques minutes à discuter avec l'homme âgé qui est blessé à la jambe, Bûth revient vers nous et se met lui aussi à l'abri pour ne pas être vu.

Trish : Alors ?

Bûth : On est plus très loin d'eux...

Un bruit d'explosion, assez faible, se fait alors entendre au loin.

Bûth : Il suffit de suivre la lumière qui est produite par le feu des maisons incendiées.

L'homme se relève alors et commence à marcher en boitant dans la direction opposée aux combats. On le regarde tous pendant qu'il se déplace avec difficulté.

Bûth : Il a été séparé de sa famille et sa petite fille s'est sacrifiée pour qu'il puisse fuir...

Je jette un petit coup d'œil dans l'avenue sans trop être à découvert, il n'y a personne, c'est vide. De nouveaux bruits de combats se font entendre au loin, ça ressemble à une réelle guérilla urbaine...

Geno : Bon, allons-y.

Il se lève et tout le monde fait de même. On reprend notre route en marchant... vers l'incendie qui a consumé et qui continue de consumer une partie de ville.

Le ciel s'éclaircit enfin, le jour arrive alors nous arrivons enfin en zone ennemie. Certains commerces et habitations sont marqués par les combats tandis que d'autres sont calcinés et méconnaissables. Le feu qui brûlait une partie de la ville, quant à lui, a fini par disparaître.

Bûth : J'ai du mal à croire que ce sont des humains qui ont fait ça.

Jules : Je me demande bien comment ils ont pu créer un tel feu.

Trish : Je me pose la même question.

On marche dans une grande allée bordée de magasins et d'habitations avec au bout, la grande place du quartier marchand de Tynau. Attiré par son état, je m'approche petit à petit d'un bâtiment pour voir ce qui se trouve à l'intérieur mais il n'y a rien, juste les restes d'une boutique.

Geno : Attention !

Surpris, je me tourne alors vers le reste de l'escouade et je vois un rayon bleu traverser la rue, frôlant le visage de Trish. C'est alors que j'entends plusieurs cris qui proviennent de la place et plusieurs silhouettes humaines surgissent en nombre, au loin, et qui foncent vers nous.

Geno : Courrez !

Des chasseurs ennemis ?! J'ouvre alors la porte du commerce qui est juste à côté de moi et je la barricade le plus vite possible avec un meuble.

Jules : Putain...

Il faut que je trouve un moyen de fuir, vite ! Mon regard se tourne alors vers une porte qui donne vers l'arrière du bâtiment. Je sors directement par cette dernière et je me retrouve dans une rue parallèle à celle d'avant.

Voix de l'autre côté du bâtiment : Il est rentré dans celui-ci !

Merde, il faut que je retrouve les autres…

Voix familière : Toi ?

Je tourne ma tête en direction de cette voix et j'aperçois une fille de mon âge que je reconnais assez vite grâce à son visage et ses cheveux bruns, légèrement bouclés.

Jules : Andra ?

Je suis surpris de la voir ici, je ne l'avais pas vue depuis les combats qu'on avait menés ensemble dans la grotte et depuis la mort de Mark. Elle est seule, adossée à un mur en brique et semble blessée à l'épaule.

Jules : Qu'est ce que tu fais là ?

Andra : Je me pose la même question, j'ai été séparé de mon escouade en fuyant.

Je m'approche d'elle lorsque la porte que j'avais fermé derrière moi se brise,deux gars en sortent et nous observent.

Jules : Cours !

Je l'attrape par le bras pour la forcer à courir le plus vite possible avant de tourner dans une rue sans même savoir où on va.

Chasseur ennemi : C'est pas la peine de courir !

Je jette un regard par dessus mon épaule et j'en vois un des deux s'arrêter avant de tendre sa main dans notre direction le tout en ricanant. Plusieurs traits gris apparaissent sur son corps au même moment.

Chasseur ennemi : De toute façon, vous n'allez plus pouvoir courir !

Une lame sort d'un des murs de la ruelle et coupe une des jambes de Andra, je m'arrête en la voyant tomber au sol.

Jules : Andra !

Le second chasseur qui nous poursuivait en profite pour envoyer une puissante rafale de feu qui engloutit la chasseuse.

Jules : Andra !

Le feu se dissipe alors et je vois le corps du chasseur grièvement brûlé à certains endroits et celui qui l'a blessé prendre appuis sur son corps pour sauter sur moi, ses mains couvertes de feu. Sûrement pris par la rage, je ressens quelque chose en moi qui monte… Oui...

Jules : C'est instable…

Je sens mon œil droit changer d'un coup, mon avant bras droit se transforme en une lame en un instant et d'un mouvement net et rapide, je tranche les deux bras du chasseur avant de lui ouvrir le ventre d'un autre mouvement. Il retombe au sol, mort.

Chasseur ennemi : Enfoiré !

Son compère fait alors apparaître une épée dans ses mains et s'élance vers moi. Je le laisse se rapprocher et au moment où il va asséner un coup de haut en bas, je l'esquive d'un mouvement sur le côté et je lui enfonce ma lame dans son dos, lame qui ressort par son ventre. Il lâche son épée et fait apparaître un poignard qu'il enfonce dans ma jambe. Je décide de retirer ma lame de son corps d'un coup. Il fait quelques pas devant lui avant de s'écrouler par terre. Le mana dans mon corps diminue et je ressent la douleur au niveau de ma jambe.

Andra : Argh !

Je regarde autour de nous, personne ne semble venir.

Jules : Je crois qu'on est tran...

Andra...

Andra : Aaaaaah !

Je m'empresse de venir à ses côtés. La chair brûlée qui couvre certaines parties de son corps me terrifie, je ne sais pas quoi faire en les voyant. Putain ! Je décide alors de prendre les vêtements des deux gars que je viens de tuer pour tenter de stopper les quelques hémorragies mais je ne sais pas quoi faire en ce qui concerne les brûlures. Je finis de faire des bandages de fortune avec les vêtements que j'ai pris lorsque j'entends des gens parler pas très loin.

Jules : Il va falloir trouver des soigneurs, vite.

Je décide de la prendre dans mes bras ce qui semble lui faire mal à cause de sa peau encore ouverte à certains endroits.

Jules : Dépêchons nous avant que d'autres chasseurs arrivent...

Pendant ce temps, dans une chambre, au second étage d'une maison.

Trish : C'est pas vrai...

Assise contre un mur, haletante et couverte de sueur, elle observe le corps déchiqueter et ensanglanter d'une jeune femme qui est alongé contre un mur. Après un moment à l'observer, son regard se pose sur une main fraîchement coupée, posée sur le sol, gisant et couverte elle aussi de sang, tout comme les murs de la pièce. C'est à ce moment-là que la porte d'un placard qui est collé contre un mur s'ouvre et une petite fille en sort terrifiée. Trish est totalement choquée en la voyant.

Trish : Qu... Qu'est ce que tu fais là ?

Elle baisse les yeux.

Petite fille : Je veux retrouver ma maman.

Trish est surprise et ne sait pas quoi répondre.

Petite fille : Vous pouvez m'aider à retrouver ma maman...

Trish : Je...

Après un moment à l'observer de haut en bas, légèrement choqué à cause de la situation, elle se lève en essayant d'élaborer un sourire réconfortant et vient l'enlacer fortement. La petite fille est surprise au début mais finit par l'enlacer, elle aussi.

Trish : Oui... Je vais t'aider... Je vais te faire sortir de cet enfer et tu vas retrouver ta maman.

Petite fille : Dis…

Trish : Oui, qu'est ce qu'il y a ?

Elle pointe du doigt la main coupée, se vidant de son sang, posé sur le sol.

Petite fille : Tu n'es pas triste pour ta main ?

Trish : Ne t'inquiète pas pour ça… J'en ai une autre...

Nounou : Trish !

Ce dernier monte les escaliers en vitesse pour rejoindre sa camarade à l'étage.

Nounou : Vite, on doit retrouver le reste de l'escouade sinon on ne tiendra pas longt...

Il s'arrête d'un coup lorsqu'il aperçoit sa camarade faire un profond câlin à la petite fille.

Trish : Je sais…