LII

Geno : Pars avec eux, je vais les retenir !

Debout devant un imposant mur de glace qui coupe une ruelle en deux, Geno tient fermement une épée faite de la même matière que le mur se dressant devant lui. Il est couverts de blessures alors que se tient derrière lui Bûth ainsi que des civils, rescapés des combats, totalement terrifiés. Ils étaient tous les deux tombés sur eux en fuyant leurs assaillants et ont décidé de les aider à sortir des zones de combats, malgré le fait que Geno était contre au début.

Bûth : Mais...

Geno : Foutez le camp ! Il vont emprunter les rues qui sont sur les côtés pour nous encercler donc dépêchez vous !

Bûth : Et toi ?! Tu crois vraiment pouvoir les battre tout seul ?! T'as vu leur nombre !

Cette remarque fait grincer des dents le chasseur masqué qui jette un coup d'oeil derrière lui alors que l'iris de son oeil droit devient totalement noir puis il se tourne à nouveau vers le mur de glace qui commence à se briser.

Geno : Non mais il faut bien quelqu'un pour le faire alors dépêchez vous, il ne tiendra plus longtemps...

Surpris dans un premier temps, Bûth fait alors un signe pour dire à tous les habitants qu'ils ont trouvé sur leur chemin de fuir en continuant leur chemin.

Bûth : Hey... Reviens en vie…

Le chasseur masqué jette alors son regard au-dessus de son épaule et voit un sourire de fierté sur le visage de son camarade, ce qui le surprend mais celui-ci ne le montre pas.

Geno : Ouais... Je vais essayer.

Suite à ces paroles, l'orc rejoint le reste du groupe de civils et finissent par disparaître en bifurquant dans une autre rue laissant Geno seul alors que le mur continue à se fissurer petit à petit. Il tient fermement son épée de glace dans sa main droite et lève son autre main, couvertes de traits bleus clairs, alors que plusieurs pics de glace se forment dans les airs, derrière lui. Après de longues secondes, le mur finit par se briser et fait place à de nombreux projectiles de toutes sortes, provenant tous des chasseurs qui attendaient l'effondrement du mur pour passer à l'attaque.

Geno : merde !

Il tente de les esquiver tant bien que mal et finit par se cacher dans un bâtiment qui était éventré à côté de lui.

Voix : Allez-y, retrouvez-les !

Les chasseurs se mettent tous à charger dans la ruelle, Geno prend les premier par surprise en sortant de sa cachette au dernier moment et arrive à en blesser mortellement grâce à son épée. Certains reculent, surpris tandis que le chasseur de glace s'élance dans leurs direction.

Voix : Stooooop !

La voix qu'ils venaient tous d'entendre avait totalement stoppé et terrorisé les combattants, Geno y compris. C'est alors qu'un homme aux longs cheveux noirs et ayant presque la vingtaine sort alors de la foule et fait face au guerrier de glace.

Inconnu : Eh bien, te voilà… J'espère que tu te souviens de moi.

Sur ses gardes, le chasseur de glace fait un pas en arrière.

Geno : Non, je devrais ?

Inconnu : Et cette journée qu'on a passé à affronter des parasites dans cette grotte… on s'était disputés tous les deux à l'intérieur et une fois le combat terminé, tu étais venu me frapper dans le dos car j'étais sois disant responsable de tous ces morts. Tu t'en souviens ?

Geno : Oui, ça me revient... Mais qu'est ce que tu fais avec les chasseurs du royaume de Kogua ?

Un sourire s'épanouit sur le visage de son adversaire.

Inconnu : C'est simple, s'allier à eux c'est la possibilité de rejoindre la guilde de leur royaume et d'avoir une meilleure vie… Une vie de chasseur clairement meilleure que celle qu'on mène tous ici... 

Geno : Donc c'est une trahison.

Inconnu : Oui… Je sais que ça peut paraître égoïste de tuer des innocents pour son propre bonheur mais n'est ce pas dans la nature de l'homme de l'être ? Ne suis-je pas le premier à tuer par pur égoïsme ?

Voix provenant de la foule : Oui, c'est vrai.

Autre voix : Il a pas tord, on a bien le droit de changer de camp !

Inconnu : Et puis, ce n'était pas réellement des innocents… Combien d'entre eux nous ont rejeté ? Tout ça parce qu'on n'est pas comme eux ? Eux aussi sont de purs égoïstes qui ne pensent qu'à eux donc ils ne sont pas totalement innocents et d'ailleurs, je ne serais pas surpris s'ils venaient à vous cracher dessus même après avoir sauvé la ville.

Ils se fixent longuement, les yeux dans les yeux.

Inconnu : Vous autres, allez chercher ceux qui se sont enfuis !

Tous les autres chasseurs font alors marche arrière avant de bifurquer dans une autre rue.

Geno : Ecoute, qu'ils soient innocents ou pas je m'en fous, tout ce que je veux c'est détruire les parasites pour ce qu'ils m'ont fait et t'es actuellement sur mon chemin pour l'accomplir… Donc soit tu t'écartes, soit je t'écarte de force.

Un grand sourire de satisfaction décore alors le visage du chasseur qui lui fait face.

Inconnu : Je vais enfin pouvoir m'occuper de toi... 

Son bras droit est petit à petit recouvert d'une matière noir.

Geno : Mana des ténèbres...

C'est à ce moment qu'une adolescente aux longs cheveux blonds saute d'un toît et atterrit sur le chasseur des ténèbres le faisant tomber par terre, elle se met alors à le maîtriser et pose sa main sur son visage. Une puissante lumière sort de la paume de sa main.

Inconnue : Il est à moi !

L'homme se débat de toutes ses forces alors que son visage se met à fondre jusqu'à ce qu'il finisse par ne plus donner de signes de vie, le tout sous les yeux de Geno qui observe la scène dans l'incompréhension. La jeune femme se relève et se tourne directement vers lui, le regardant droit dans les yeux avec un grand sourire.

Inconnue : Je t'ai enfin retrouvé...

D'un coup, le chasseur de glace est pris de terreur.

Geno : T… Toi ?

Il se met à trembler et lâche son épée tout en faisant quelques pas en arrière.

Geno : Non... Non c'est pas possible… Pourtant… Tu…

Ses yeux s'écarquillent et il est toujours terrorisé, allant jusqu'à faire des mouvements de tête allant de gauche à droite pour se persuader qu'il rêve. 

Geno : Non… Non, tu es morte ! Tu es morte dans mes bras et j'en porte encore les marques sur ma peau !

Il se met alors à se craquer les doigts, perdant petit à petit le contrôle du mana qui est en lui.

Geno : Non... Ressaisis-toi... Ne perd pas le contrôle de ton mana, c'est qu'une illusion... Elle est morte… Elle est morte… Elle est morte… 

Elle se met à faire quelques pas dans sa direction, en arborant toujours ce sourire qui avait légèrement changé, devenant plus réconfortant.

Geno : Pourtant elle se tient devant moi... C'est pas possible… Tu n'es pas Alina ! Elle est morte et je n'ai pas réussi à la ramener ce jour-là ! Tu ne peux pas être elle !

Elle continue à avancer vers lui.

Alina : Si, je suis bien elle, je suis bien Alina… Celle qui est toujours restée gravée dans ton cœur.

Geno : Non... Non ! Non ! Non ! Tu es morte, tuée par un parasite !

Elle est pile en face de lui et vient l'enlacer doucement ce qui le calme.

Alina : Si… C'est bien moi...

Il reste un moment, apeuré par cette présence qu'il ne comprend pas, avant de se calmer et l'entourer avec ses bras, lui aussi, alors que des larmes se mettent à couler sur ses joues. Elle relève alors la tête et leurs regards se croisent.

Alina : Enlève moi tout ceci pour que je puisse voir ton beau et magnifique visage.

Il suit ses ordres et révèle son visage marqué par les blessures ainsi que ses cheveux blancs qui étaient cachés par sa capuche, alors que des larmes de bonheur coulent sur son visage. Elle vient poser sa main délicatement sur son torse.

Alina : Enfin, depuis le temps que j'attendais...

Geno : Moi auss...

D'un coup, un rayon de lumière transperce sa poitrine avant qu'il n'ait pu finir sa phrase. Geno tombe au sol, agonisant mais encore vivant avec trou au milieu de son torse.

Alina : Depuis le temps que j'attendais ce moment… Et j'ai enfin pu le réaliser…

Elle s'approche de sa victime et s'accroupis devant lui alors que ses deux yeux deviennent totalement blanc.

Alina : C'était il y a un an... Tu te souviens ? Tu m'as laissé mourir lors de cette mission... Pendant tout le combat contre ce parasite, tu es resté derrière nous. Tu as observé notre escouade se faire massacrer par le parasite sans rien faire... Lorsque mon tour est venu, mon corps est tombé à tes pieds, tu m'as observé avant de t'enfuir… Ça te rappelle quelque chose ?

Malheureusement, il n'arrive pas à répondre à cause du choc et de la violence du coup.

Alina : J'ai agonisé au sol, espérant ton retour mais tu n'es jamais revenu... Le désespoir m'a pris et j'ai quitté ce monde... Enfin, c'est ce que je pensais… Je me suis réveillé après un long sommeil, Heceol et son armée de parasites m'avaient recueilli et avaient fait de moi une Symviosi… Grâce à ce désespoir…

Elle se relève et observe le jeune homme avec mépris.

Alina : On avait promis de ne jamais s'abandonner… Qu'on serait lié par un amour sans fin... Malheureusement tu m'a trahis en premier et tu va donc subir ce que j'ai subi… 

Elle finit par partir, marchant dans cette rue baignée de sang

Geno : A... Li... Naaa...

Son oeil devient cette fois-ci totallement noir et il puise dans les dernières forces de son corps. Il tend le bras pour essayer de l'attraper, en vain, la voyant disparaître en bifurquant à un carrefour.

Voix de femme au loin : Faucheur, ici !

Bûth : Continuez, je vais les retenir !

Il s'arrête et fait face à une chasseuse, seule, qui court vers lui avec une boule d'eau bouillante dans les mains. Pendant ce temps, le reste des civils continuent leur course, fuyant comme si leur vie en dépendait.

Chasseuse : Alors maintenant tu me fais face ?!

Elle lance la boule d'eau vers l'orc, se dernier se baisse et pose une main par terre.

Bûth : Maintenant...

Un jet d'acide sort d'un des murs de la ruelle et va tout droit sur la chasseuse qui finit projeter contre un mur, mourant sur le coup, avec la peau rongée par l'acide.

Bûth : J'ai bien fait de m'entraîner.

Il observe le mur d'où est sorti le jet d'acide, complètement rongé par l'attaque puis le corps de son ennemi.

Bûth : Désolé...

S'en suit une explosion, l'orc se retourne, surpris de voir le reste de la rue plongée dans une épaisse fumée.

Voix de femme : Enfin, je peux profité de tout ce bazar pour prendre ma revenche.

Bûth : Cette voix...

Du nuage sort une silouhette de femme traînant sur le sol le corps d'une femelle orc qu'elle tient par la tête. Il l'a reconnait instantanément en la voyant.

Johanna : Tu m'as salement amoché lors de notre combat...

Elle jette le corps de l'orque par terre.

Johanna : Elle est encore en vie, ne t'inquiète pas... Je veux juste en finir avec toi une bonne fois pour toute, avant de m'occuper d'elle.

Bûth : Et les autres ?

Johanna : Je les ai tuées de mes propres mains.

L'incompréhension s'empare alors de l'orc.

Bûth : Tu les as tués ?

Johanna : Parce que c'est ce que je dois faire, j'obéis aux ordres.

Bûth : Mais ce n'est pas les ord...

Johanna : Je fais plus partie de la guilde de ce maudit royaume. Comme beaucoup d'autres, je me suis allié avec les chasseurs du royaume de Kogua pour espérer avoir une place dans la guilde de leur royaume et ainsi avoir une meilleure vie.

Bûth : Ca veut dire que tu es mon ennemi maintenant… Je vois... Mais ça ne change rien au fait que tu me voyais déjà comme une menace.

Johanna : Tu n'étais pas une menace, juste un problème pour l'humanité. vous acceptez a été une marque de faiblesse et puis... Combien d'humains sont morts à cause de vous, hein ?

Bûth : Qu'est ce que tu veux dire ?

Elle grince des dents et serre les poings.

Johanna : Qu'est ce que tu ne comprends pas ?... Combien d'humains sont morts par votre faute ?! Combien ?!

L'orc est pris par la surprise, il ne s'attendait pas à une telle réaction de sa part.

Joanna : Nos ancêtres auraient dû vous exterminer jusqu'aux derniers ! Au lieu de ça, ils ont eu pitié de vous et vous ont accepté parmi nous... Ils ont accepté une race ayant une envie de haine immense dûe à leur défaite... Et qui se venge sur les humains en les tuant dans l'ombre !

Bûth se met alors à chuchoter à lui-même alors que son adversaire baisse la tête.

Bûth : Elle parle de Muruf ?

Johanna : Vous êtes un problème pour nous, humains, et je vais éradiquer ce problème qui a emporté ma mère et mon frère...

Des arcs électriques entourent les deux bras de Johanna alors qu'elle relève la tête d'un coup, le sourire aux lèvres.

Johanna : Et cette fois-ci, il n'y aura personne pour arrêter le combat !