Alors qu'ils se faisaient tout les deux face, seuls dans cette ruelle déserte, Joanna s'élance vers l'orc. Les arcs électriques qui entourent ses bras s'intensifient de plus en plus au fur et à mesure qu'elle s'approche de lui.
Bûth : Pas cette fois...
Au moment où elle est près de lui, elle tend le bras pour lui toucher le torse avec sa main mais Bûth repousse cette dernière avec une lance qu'il a fait apparaître juste avant et reprend ses distances en reculant. Tous les deux s'arrêtent et s'observent droit dans les yeux.
Johanna: Tu utilises ton artefact ? Moi qui pensais que tu voulais me battre en utilisant uniquement ton mana.
Il laisse tomber sa lance tout en lui jetant un regard noir et tend sa main droite vers elle, plusieurs traits verts apparaissent tout le long de son bras et la paume se main est alors recouverte d'un liquide vert légèrement gluant.
Johanna : Oh... Il faut croire que je me suis trompé, dans ce cas...
Elle fonce à nouveau vers Bût pour le toucher mais ce dernier esquive en faisant un mouvement sur le côté et pose sa main sur l'épaule de la chasseuse. Un peu de fumée apparaît lors du contact puis il la retire pour, à nouveau, reprendre ses distances. Johanna observe alors son épaule, là où le vêtement à fondu et qui laisse place à une blessure qui est due à l'acide de l'orc.
Johanna : Donc c'est un combat à main nue ?
Bûth : Dis-moi , pourquoi vous êtes tous attisé par la haine ?
La chasseuse semble surprise en entendant une telle phrase.
Johanna : Qu'est ce que tu racontes ?
Bûth : Pourquoi aucun d'entre vous ne veut s'écouter ? Que ce soit toi ou mon frère, vous ne répondez que par la haine, pourquoi ?
Johanna : Parce que c'est le meilleur moyen de se faire entendre…
Elle s'élance à nouveau vers l'orc et lui touche le bras gauche avant qu'il n'esquive mais ce dernier fait glisser sa main sur le bras de la chasseuse pour la brûler avec son acide. Il se font à nouveau face à face après que l'orc est repris ses distances, à quelques mètres l'un de l'autre.
Bûth : La situation ne fait que s'empirer... Forcer l'autre à l'écouter au lieu de le laisser parler et il fera de même, à la fin personne ne s'écoute et la situation stagne. Voilà où on en est aujourd'hui...
Elle se met à serrer les poings.
Johanna : Tu veux que je me laisse me faire piétiner par cette race ?! Tu veux que je les laisse agir à leur guise sans rien faire ?! Tu veux que je les laisse tuer d'autres humains qui sont peut être innocents ?! Et mes ancêtres qui se sont battus face aux orcs lors de la guerre, tu veux que je laisse leurs combats partir en fumé et ce avec leurs mémoires et leur fierté ?! Cette guerre ne s'est jamais finie !
Elle rapproche ses deux mains et de la foudre en sort.
Bûth : Cette guerre ne s'est jamais finie ? Ce qui veut dire que… Tu as toujours été mon ennemie…
Johanna tend ses mains vers l'orc alors que ce dernier se met à courir à toute vitesse dans sa direction.
Johanna : Meurs…
Plusieurs éclairs partent dans la direction de l'orc, virevoltant dans toute la largeur de la petite ruelle. Bûth ouvre alors la porte d'un des bâtiments qui est de lui pour s'y réfugier et la referme directement. Il monte ensuite les escaliers qui se présentent à lui le plus rapidement possible pour arriver à l'étage avant de se jeter par la fenêtre avec deux lances qu'il avait fait apparaître dans chaque main. Johanna observe alors l'orc qui lui arrive dessus, elle a le temps de lancer du bout des doigts un éclair qui touche un des yeux de Bûth alors que celui-ci vient loger une de ses lances dans la gorge de la chasseuse et l'autre dans sa poitrine. Elle finit par chuter à cause de ses blessures et du poids qu'exerce Bûth sur son corps. Elle se met à hurler et lance un dernier éclair qui vient faucher l'auriculaire gauche de son adversaire avant que ce dernier la tue en l'assaillant de coups de poings tous plus violents les uns que les autres. Il finit par se relever et observe celle qu'il vient de tuer de ses propres mains.
Bûth : Je l'ai rejeté mais…
Il observe ses mains couvertes de sang.
Bûth : J'ai le même comportement que lui.
Voix : Tu n'as pas mal ?
Bûth se tourne et observe la jeune orc qui se tient difficilement debout, face à lui, puis il pose un main sur la paupière où était son œil gauche, désormais perdu. Il ne semble pas avoir mal, il semble juste être perdu.
Bûth : Je ne sais pas... si j'ai mal…
Il finit par tomber au sol, inconscient.
Jules : Prenez-la avec vous, s'il vous plaît !
L'escouade de trois chasseurs qui se tient debout devant moi regardent alors le corps d'Andra, allongée au sol. Elle a fini par perdre connaissance à cause de ses blessures. Parmis les trois chasseurs, une jeune femme se baisse et observer attentivement ses blessures.
Jules : S'il vous plaît...
Chasseuse : Tu veux qu'on revienne à la guilde pour mettre cette inconnue à l'abri.
Elle se relève et me regarde droit dans les yeux.
Chasseuse : Tu sais combien de temps et d'argent on perd à faire ça ? Et puis, la guilde nous a donné l'ordre de combattre jusqu'au bout, on risque gros en faisant marche arrière.
La guilde risque de les réprimander pour avoir fui le combat avec un blessé, mais...
Jules : Croyez-moi, vous éviterez un enfer.
Tous me dévisagent en entendant ça.
Jules : Ramenez-la, s'il vous plaît... Pour son bien et pour le votre, si vous tenez à votre vie, il vaut mieux être réprimander par la guilde que de rester ici.
Chasseuse : Pardon ?
Jules : Andra a eu de la chance de survivre à toutes ses blessures... Beaucoup n'ont pas eu cette chance, les combats entre les chasseurs ont transformé cette ville en un véritable enfer.
Ils se regardent tous les trois avant qu'un d'entre eux ne vienne prendre le corps d'Andra dans ses bras. Le chasseur qui l'a prise croise alors mon regard.
Chasseur : On prendra soin d'elle, ne t'en fais pas.
Jules : Merci… Merci beaucoup.
Je fais demi-tour et j'observe la rue d'où je venais initialement. Il faut que je trouve les autres au plus vite.
Chasseuse : Tu ne fuis pas les combats ?
Je jette un rapide coup d'œil par-dessus mon épaule, dans leur direction.
Jules : J'ai des amis que je veux à tout prix retrouver mais je ne sais pas où ils sont actuellement.
Chasseuse : T'es sûr qu'ils sont en vie au moins ?
Jules : Ils le sont, j'en suis sûr.
Elle soupire.
Chasseuse : Tu repars dans ce que tu appelle l'enfer pour tes amis, ta vie n'a donc aucune importance ?
"des fois, je me demande si le seul moyen de partir de ce monde, c'est d'accepter la mort. Elle nous guette, jusqu'au jour de notre délivrance"... J'applique ce que Faucheur m'avait dit il y a longtemps ? Je vais vraiment vers la mort pour mes amis ou est ce que c'est un mensonge que je me fais moi-même ? Un mensonge qui cache une envie de fuir ce monde par la mort ?
Jules : Disons que je sais que ma vie peut être mieux ailleurs...
Chasseuse : Ailleurs ?
Jules : Hors de ce monde…
Quelque part où je serais en paix, sans avoir à risquer ma vie, sans ces ténèbres, sans la peur de perdre ce qui m'est précieux. Elle se met à rire légèrement.
Chasseuse : Je vois...Mais essaye quand même de revenir en vie, pour elle au moins.
Mes yeux se posent sur le corps de la pauvre Andra.
Jules : Oui, je vais essayer.
Je reprends ma marche et m'éloigne de leur groupe, s'enfonçant à nouveaux dans des ruelles où la mort me guette.