Profondément sous terre, trois jeunes filles aux yeux blancs observent une autre enfant qui est recroquevillée contre un mur, totalement apeurée, ayant à peu près le même âge qu'elles. A côté d'eux se trouve une large fosse où de nombreux corps humains y sont entassés. Les trois jeunes symviosi l'observent sans rien dire pendant un long moment.
Fille 1 : Natea, Nielsha.
Natea : Euh... Oui ? Qu'est ce qu'il y a Sophya ?
Sophya : Et si... On s'amusait ?
Nielsha, la plus grande des deux sœurs, était ravie à l'idée de jouer un peu ce qui n'était pas au goût de sa petite sœur, Natea.
Nielsha : Eheh, quitte à la tuer, autant en profiter.
Natea : A… Attendez, elle a peut être du mana en elle et elle est peut être puissante.
Sophya lance alors un regard noir dans sa direction.
Natea : Pardon...
Nielsha : Bon, regardons ça.
Elle s'avance, tout sourire, vers la petite fille qui apeurée en la voyant s'approcher d'elle. Elle se met à crier très fort et des traits blancs apparaissent alors sur toutes parties de son corps.
Sophya : Oh...
Nielsha attrape alors les cheveux de la jeune fille et la relève de force.
Petite fille : Non ! Lâchez-moi !
Elle essaye alors de se débattre et finit par lancer, involontairement, un rayon de lumière qui frôle le visage de la Symviosi qui la maltraite et qui vient exploser une partie de la paroi de la grotte. Tout le monde se fige d'un coup, surpris par l'attaque.
Nielsha : Tu as raison Natea...
Une boule bleue se forme dans la main de la parasite et elle l'envoie contre la jeune humaine. Un violente explosion se produit créant un nuage de poussière qui se dissipe laissant apparaître le corps carbonisé et déchiqueté de l'humaine.
Voix : Hey !
Elles se tournent toutes les trois et observent la jeune femme blonde qui se tient devant eux.
Sophya : Fauna...
Fauna : Faites attentions avec les corps, si Heceol vous à envoyer les récupérer c'est pas pour rien.
Natea : D... Désolée...
Nielsha : Hey… On est aller nous même les récupérer à Tynau, c'est les nôtres et on en fait ce qu'on veut… D'accord ?
Fauna : Et si je le disais à Heceol ? Tu crois qu'il serait content ?
Nielsha : Tsss...
Sophya : C'est bon, on a compris Fauna...
Elle lui lance un regard noir.
Fauna : Ne joue pas à ça avec moi. C'est pas le petit ange tueur de chasseurs que tu es qui va me faire peur.
Plusieurs traits apparaissent sur leurs corps, marron pour Sophya et en blanc léger pour Fauna.
Sophya : Tu sais qui est la plus forte entre nous deux... Tu es la seule à avoir perdu face à des chasseurs, c'est à cause de toi qu'il connaissent notre existence non ?
Fauna se relâche petit à petit, et fait marche arrière sans dire un mot, frustré. La jeune symviosi se calme elle aussi.
Sophya : Qu'est ce que tu est faible à abandonner aussi facilement.
Fauna : Tu me dégoutes, j'ai plus envis de combattre…
Sophya : Oh ?
Fauna : Dévorer les chasseurs que tu tue… C'est répugnant…
Elle finit par disparaître, bifurquant dans les dédales de la grotte qui s'offrent à elle.
Sophya : C'est toi qui me dégoute..
Natea : Dites.
Nielsha et Sophya observent Natea se pencher pour regarder les corps empilés au fond de la fosse qui se trouve à côté.
Natea : Pourquoi Heceol nous a envoyé faire ça ? Pourquoi il nous a envoyé dans cette ville, ramasser les morts qu'il y a eu à cause des affrontements ?
Nielsha : Je ne sais pas, il nous donne plein d'ordres depuis quelque temps... Je ne sais pas ce qu'il compte faire mais c'est bizarre.
Sophya : Et cet humain...
Natea : Celui qu'il a forcé à devenir un Symvioi ?
Sophya : Oui... Il me dégoûte... Pourquoi l'avoir choisi ?
Nielsha : Je pense qu'il voulait juste se débarrasser du dernier mana originel qui était dans son corps. Tu sais qu'il ne peut plus bouger à cause d'eux et qu'il doit transformer un humain en Symviosi en lui donnant ce mana originel pour se libérer.
Naeta : Donc… c'est un choix par dépit ? Il l'aurait pris cet humain par pur hasard et l'aurait fait sombrer dans le désespoir pour qu'il puisse recevoir la mana originel de métal et donc devenir un symviosi ?... Hum... C'est vrai que ça fait un nouveau parmi nos rangs et comme ça, Heceol n'a plus de mana originel et il peut donc se remettre à bouger comme il le veut.
Sophya : Non, il ne l'aurait pas relâché dans la nature sinon...
Les deux sœurs regardent la jeune Symviosi prise de rage et de questionnement.
Sophya : J'aurais dû le tuer... Non, l'immobiliser et le manger encore vivant ce chasseur... Lui et sa copine... Et son escouade... Et tout son camp... Ils me dégoûtent, à vouloir sauver des gens qui ne veulent que leur mort... Quel bande d'idiot...
Nielsha : Tu le connaissais ?
Sophya : Oui, je l'ai rencontrée lorsque je me nourrissais d'humains dans un petit village. Lorsque je les ai vu arrivés, lui et son amie, je me suis fait passer pour une petite fille sans défense, perdue et terrifiée. Ils étaient si naïfs et faibles à l'époque... Mais il semblerait qu'il ai changé, il est devenu plus fort quand je l'ai vu après une session de torture mais... Il était encore naïf... Et ça me dégoûte.
Les ténèbres s'effacent autour de moi, où suis-je ? J'ouvre les yeux, un magnifique ciel bleu s'offre à moi. Où suis-je ? Je me relève difficilement pour être assis et j'observe le champ de fleurs dans lequel je suis assis, entouré d'arbres et d'une route qui passe à côté.
Jules : Une illusion ?
C'est alors que mon ventre se met à gargouiller. Ça fait combien de temps que je n'ai pas mangé ? Je me lève et j'aperçois une habitation à quelques mètres. Je me dirige vers elle lentement et difficilement, la faim au ventre. Je n'ai presque pas d'énergie dans mon corps, mes pas sont lourds. J'ai faim... Elle ne semble pas abandonnée donc je frappe à la porte une fois devant elle. C'est alors qu'un vieil homme l'ouvre et semble étonné de me voir là.
Jules : Bon... Jour...
J'arrive à peine à tenir debout et à formuler mes phrases alors qu'il m'observe de la tête aux pieds.
Vieil homme : Hum… Vous m'avez l'air en piteux état, entrez.
J'entre dans sa demeure. Il me dit de m'asseoir sur une chaise près d'une table située au milieu de la pièce alors qu'il part immédiatement préparer un plat.
Vieil homme : Je vais vous faire un ragoût, ça vous va ?
Je ne réponds pas, je reste le regard vide, concentré sur une odeur que je n'avais pas senti depuis longtemps... Elle est si puissante... Cette odeur de viande... Ça faisait si longtemps que je ne l'avais pas ressentie, si longtemps que je ne sentais plus d'odeur de nourriture. Je m'imagine ce goût de viande qui m'est si lointaine et si étrangère que j'en salive... J'essaye de savoir d'où elle vient… Je… Je…Je… Je dois en manger ! Je me lève d'un coup. Le vieux se tourne vers moi, surpris alors que je n'arrivais presque pas à me tenir debout il y a quelques secondes.
Vieil homme : Dites vous... Vous...
Je m'approche de lui… Oui, je m'approche de cette odeur. Il est totalement tétanisé et pris de terreur en me voyant.
Vieil homme : Vo... Votre œil gauche... P... Pourquoi est-il bl...
Je saute sur lui avant qu'il n'ait eu le temps de finir sa phrase et je le mord violemment au niveau du cou. Au même moment, je transforme aussi mon bras en lame et je le plante à plusieurs reprises au niveau du ventre. Je me mets à lui arracher des bouts de peau avec mes dents et je les mange, encore et encore. C'est lorsque le goût de chair humaine arrive à mon cerveau que je m'arrête et que je vomis instantanément. J'observe le corps en charpie de cet inconnu. Qu'est ce que je viens de faire ?! Pourquoi ?! Pourquoi ?! Pourquoi ?! Pourquoi ?! Pourquoi ?! Pourquoi j'ai fait ça ?! Pourquoi il sentait la viande ?! Pourquoi je sens à nouveau cette odeur ?! Pourquoi je ressens à nouveau le goût de la viande ?! Pourquoi ?! Je me remémore petit à petit les événements qui se sont passés avant mon réveil. La grotte, les symviosi, les parasites, les tortures, le désespoir, les ténèbres, ces monstres. Je...
Jules : N… Non…
Non ! Non ! Non ! Je ne peux pas être comme eux ! Je ne suis pas comme eux ! Pourtant j'ai tué un humain pour manger ! C'est impossible, je ne peux pas ! Au même moment, je sens une larme couler sur mes joues.
Jules : Pourquoi moi ?! Pourquoi est-ce que je dois devenir ce que je suis actuellement ?! Qu'ai-je fait ?! Réponds moi ! Qu'ai je fait pour subir tout ça ?! Je n'ai rien demandé à personne alors pourquoi ! Tout ce que je voulais c'était garder mon ancienne vie ! Tu aurais pu me laisser au moins ces souvenirs, même pas ! J'en ai marre de tout ça ! J'en ai marre de cette vie ! Faucheur avait raison, j'aurais dû choisir la mort dès le début ! J'aurais éviter tout ça dès le début ! J'en ai marre ! Laissez moi tranquille ! Qu'importe si je retrouve mon ancienne vie ou non ! Je… Je… S'il vous plait… Je veux juste être tranquille... Foutez moi la paix... Je veux la retrouver, cette paix...
Je ne remarque même pas mon fantôme qui est accroupi devant moi. Son oeil gauche n'est plus le même, c'est un oeil blanc, celui d'un parasite...
Fantôme : Tu veux la paix pas vrai ?
Jules : Oui...
Fantôme : Donc tu sais ce qu'il te reste à faire.
Jules : C… Comment ça ?
Il soupire.
Fantôme : Tout comme le soleil chasse la pluie, tout comme la lumière chasse les ténèbres, tout comme la mort chasse la vie, tout comme le désespoir chasse l'espoir, tout comme ta faim à chasser ce vieillard, tu dois continuer à chasser les parasites. Tu n'auras pas la paix sans la guerre...
Pas de paix sans guerre ? Mais…
Fantôme : Ces parasites t'empêchent de vivre tranquillement non ? C'est à cause d'eux que tu dois risqué ta vie pas vrai ?
Il se relève.
Fantôme : Alors termine les, détruit les, exterminez les, tous jusqu'au dernier. Ce sont les problèmes qui empêchent d'instaurer la paix en toi non ? Alors purge ces problèmes avec la guerre...
Purger mes problèmes...
Fantôme : Oui, rejoins la guilde et combat à nouveau, aux côtés de tes amis.
Mes amis... Eux aussi… Je me souviens des paroles de Bûth sur le bateau : "On a tous un problème et c'est pour ça qu'on est dans cette escouade".
Jules : Je vois…
Je me relève et je regarde mon fantôme droit dans les yeux.
Jules : Oui, je vais retourner à la guilde et les rejoindre... Je vais combattre avec eux Je vais purger leurs problèmes et aussi mes problèmes. Oui… C'est avec eux que je trouverais la paix.