Avez-vous déjà ressenti ça ? Ce sentiment, cette sensation d'avoir des papillons dans le ventre? et oui c'est ce que je ressens actuellement.
Il faisait déjà jour et j'avais hâte de la revoir, je me suis levé tôt ce jour-là et oui je me suis levé de bonne humeur. Ma mère a pris une demi-heure pour reconnaître son fils. Pour une fois j'étais pas en retard pour l'école. Cette attitude a duré toute la semaine. Tout semblait plus facile ces jours-ci, presque comme si le soleil brillait un peu plus fort, comme si chaque moment était un petit cadeau. Et puis, il y avait elle. Esperanza.
C'était étrange, mais chaque fois que je pensais à elle, tout autour de moi devenait flou. Le monde semblait se réduire à son sourire, à son regard. Mais il y avait aussi cette petite voix au fond de moi, celle qui me rappelait que ce n'était peut-être qu'une simple attraction, ou un coup de foudre qui s'estomperait avec le temps. Pourtant, je n'arrivais pas à l'ignorer.
En me préparant, je me suis surpris à choisir mes vêtements avec plus de soin que d'habitude. C'était comme si, d'une manière ou d'une autre, chaque détail comptait. Je voulais qu'elle me remarque, qu'elle voie ce côté de moi que je ne montre pas à tout le monde. Peut-être que je lui plaisais, ou peut-être que ce n'était qu'une illusion. Mais pourquoi est-ce que tout semblait plus important depuis que je l'avais rencontrée ?
Quand je suis arrivé au lycée, l'air semblait plus frais, comme une promesse d'une journée différente. Dès que j'ai franchi la porte, je l'ai vue. Elle était là, assise avec ses amis. Et, sans raison apparente, mon cœur s'est mis à battre plus fort. J'ai hésité une seconde. Pourquoi est-ce que j'étais nerveux alors que je la voyais tous les jours ?
J'ai pris une grande inspiration, et sans me poser plus de questions, j'ai marché dans sa direction. Elle me regarda juste avant que je ne lui parle. Un petit sourire. Un petit geste qui m'a fait fondre.
— Salut Beny, me dit-elle.
— Salut Esperanza, répondis-je, un peu plus maladroitement que je ne l'aurais voulu.
— Tu vas bien ?
— Ouais, super. Et toi ?
— Bien, bien. Un petit silence s'installa, mais ce silence ne m'a pas gêné. C'était comme si, à ce moment précis, tout allait bien.
Je la fixais sans vraiment la fixer, comme si j'avais peur de briser l'instant. Ses yeux étaient si profonds, et je me sentais petit à côté d'elle. Elle m'avait toujours paru calme, sereine. Mais aujourd'hui, il y avait quelque chose d'encore plus fascinant dans son regard.
— T'as l'air… différent aujourd'hui, me dit-elle.
— Vraiment ? Je souriais, un peu surpris par son observation.
— Ouais… peut-être juste un peu plus… toi. Elle haussait les épaules avec un sourire malicieux.
— C'est drôle, je me sens pareil… enfin, un peu mieux, je crois.
Et là, quelque chose m'échappa. Une pensée, ou peut-être un sentiment, que j'ai tenté de repousser. Qu'est-ce qui m'arrivait ? Est-ce que je venais de lui dire ça juste pour avoir l'air cool, ou est-ce que c'était vraiment ce que je pensais ?
Elle semblait un peu plus distante tout d'un coup, et je me demandais si elle avait capté mon trouble. Puis, sans que je m'y attende, elle ajouta :
— Tu sais, je pensais justement à ce qu'on pourrait faire ce week-end. T'as une idée ?
Un frisson me parcourut. Elle venait de lancer l'invitation, ou du moins c'était ce que je voulais croire. Ça me semblait presque irréel. Une invitation de sa part, ou est-ce qu'elle me testait, me donnant une chance de prouver quelque chose ?
— Euh… je n'ai pas encore réfléchi. Mais… pourquoi pas… sortir ? On pourrait aller dans un café, ou même faire une balade dans le parc.
— Ce serait sympa. Elle sourit et hocha la tête.
Quand je partis pour aller en cours, je marchais sur un petit nuage. Elle m'a invité, elle m'a invité… Je n'arrivais pas à croire à ce qui venait de se passer. Chaque détail de cette conversation se répétait dans ma tête comme un écho, et j'avais l'impression de vivre dans un rêve.
Mais quelque part, il y avait aussi une peur grandissante. Et si je faisais fausse route ? Et si je me laissais emporter par un sentiment qui n'était pas aussi réciproque que je le pensais ?
Je secouai la tête, essayant de chasser ces pensées. Pour l'instant, je n'avais qu'une chose en tête : la revoir. Peu importe ce qui se passerait, je savais que je ne voulais pas laisser passer cette chance.