Lyria, terrifiée par la transformation de Dedem, hurla son nom, sa voix traversant le chaos de la bataille. « Dedem ! » Ses mains tremblaient, et ses larmes roulaient sur ses joues alors qu'elle voyait l'homme qu'elle venait à peine de rencontrer (quelques jours auparavant) sombrer dans un état incontrôlable, consumé par une force qu'il ne pouvait plus contenir.
Dedem tourna légèrement la tête, ses yeux blanchâtres la fixant du coin de l'œil, mais son regard était vide, dénué de toute reconnaissance. Lyria, désespérée, courut vers lui, sa voix se brisant sous l'émotion.
« Dedem, écoute-moi ! Je sais que tu es encore là, quelque part ! Même si cela ne fait que quelques jours que nous nous connaissons... » Elle marqua une pause, cherchant les mots, les larmes inondant son visage. « J'ai l'impression que cela fait des années... Non, des vies entières ! Je ressens un lien profond avec toi, comme si nous étions destinés à nous rencontrer ! Tu n'es pas cette créature de rage et de destruction ! »
Dedem rugit, un cri primal qui fit trembler le sol sous ses pieds. La balance de l'équilibre derrière lui continuait de vaciller violemment, et une onde de choc puissante balaya Lyria, la forçant à se protéger avec son bras.
Mais elle ne recula pas. « Dedem, je t'en supplie ! Reviens à toi ! » cria-t-elle, les larmes ruisselant. Mais ses mots n'atteignirent pas son cœur. Dedem leva la main, prêt à lancer une attaque aveugle. Son hurlement couvrait tout, une tempête de désespoir et de puissance brute.
Soudain, Arcanis apparut en un éclair, se matérialisant devant Dedem avec un sourire narquois. « Dedem, Dedem... quelle scène pitoyable. Thalion a peut-être détruit ma magie la plus puissante, mais crois-moi, j'en ai bien d'autres. » Il fit un geste de la main, et des runes sombres jaillirent autour de lui, illuminant l'atmosphère.
Dedem, sans dire un mot, bondit vers lui, son épée vibrante d'une énergie déchaînée. Arcanis esquiva avec élégance, ripostant avec une vague d'énergie du néant qui fendit l'air. Mais Dedem para l'attaque sans effort, brisant la magie comme si elle n'était rien.
Le Warden, voyant l'opportunité, rejoignit le combat, sa forme draconique rugissant en tandem avec la tempête de Dedem. Mais Dedem ne faiblit pas. Sa vitesse et sa force surpassaient tout ce qu'Arcanis et le Warden pouvaient prévoir. Il était un torrent de destruction, incontrôlable et imparable.
Dedem leva soudainement ses mains, et une étrange aura émanait de lui. La balance de l'équilibre derrière lui vacilla encore plus, et en un instant, il déséquilibra le Warden. « Ton imparité... elle n'a plus de sens », murmura-t-il d'une voix inhumaine. En un instant, l'imparité du Warden devint « paire », annulant sa magie et paralysant sa forme draconique.
Le Warden s'effondra, vaincu et séparé du contrôle d'Arcanis.
Non loin de là, sur le champ de bataille, Koko gisait, complètement épuisé, son corps couvert de sang. Centurion, également à bout de forces, était allongé à côté de lui. Tous deux avaient atteint leurs limites, incapables de continuer.
Mais quelque chose d'incroyable se produisit. Koko, malgré son état critique, bougea. Il leva un pied, puis un autre, commençant à marcher lentement, son corps vacillant à chaque pas.
Centurion, surpris, tenta de l'arrêter. « Eh ! Tu es à bout ! Repose-toi ! »
Mais il remarqua rapidement que Koko ne répondait pas. Ses yeux étaient fermés. Centurion, stupéfait, comprit que Koko était inconscient. « Quoi... ? Il marche ? Mais comment... ? » murmura-t-il.
Le corps de Koko avançait uniquement grâce à sa volonté pure et inébranlable, sa détermination à atteindre Dedem. Chaque pas était un défi pour son corps brisé, mais il avançait, guidé par un instinct fraternel et une promesse silencieuse.
Kenza arriva enfin sur les lieux, accompagnée de Lumiel, Kael'Ryn, et Aergirla. Elle aperçut immédiatement Koko, vacillant mais avançant toujours. Son cœur se serra en voyant son état critique. « Koko ! » cria-t-elle, courant vers lui.
Aergirla, horrifiée, tenta de le soigner avec sa magie glacée, mais rien ne fonctionnait. « Il est trop loin, Kenza... Son corps ne répond plus... »
Kenza, les larmes aux yeux, murmura. « Non, Koko, tiens bon... » Mais ses sorts, bien qu'intenses, ne parvenaient pas à le stabiliser.
Lumiel posa une main douce sur le corps de Koko, son œil brillant s'illuminant alors qu'elle plongeait dans son passé. Elle vit un homme déterminé, sacrifiant tout pour protéger son frère Dedem. Elle vit ses nuits sans sommeil, ses entraînements acharnés, et son désir inébranlable de devenir un bouclier pour son frère. Une rougeur légère colora les joues de Lumiel, admirative de cet homme si résolu.
Mais un passé lointain restait flou, inaccessible même pour elle. Elle secoua la tête et déclara avec regret : « Son état est critique. Seule la guérison naturelle peut le sauver. »
Kael'Ryn s'avança alors. « Je peux... accélérer le temps autour de son corps. » Il posa sa main sur Koko, ses yeux scintillant de fragments d'étoiles. L'énergie du futur enveloppa Koko, et son état commença à se stabiliser. Bien qu'inconscient, il n'était plus en danger immédiat.
Centurion, encore affaibli, les remercia faiblement. « Merci... pour Koko. Il... il ne recule jamais. »
Alors que Kenza et Aergirla soignaient Centurion, un vent violent les balaya, les forçant à se protéger. Une rafale monstrueuse traversa le champ de bataille, projetant le corps de Koko dans les airs. Lumiel, réactive, utilisa sa lumière pour rattraper Koko avant qu'il ne s'écrase au sol.
Centurion, regardant l'horizon, murmura. « Je crains que Dedem ait perdu le contrôle... »
Kenza serra le poing, ses yeux remplis de douleur. « Dedem... Qu'est-ce qui t'arrive... ? »
Kael'Ryn, observant l'énergie déchaînée de Dedem, s'avança légèrement. « Est-ce un des futurs que vous avez vus ? »
Kenza baissa les yeux, son visage marqué par la culpabilité. « Le pire... serait que Dedem devienne l'élu du déséquilibre. »
Lyria se tient devant Aldaric, le visage tendu par une colère qu'elle essaie de contenir.
« Pourquoi tu n'attaques pas Dedem ? » insiste Lyria, sa voix vibrante d'émotion. « Pourquoi tu n'essaies pas de le sauver ? Tu fais tout ça pour lui, non ? Si Dedem meurt maintenant, c'est toi qui devrais t'en vouloir. »
Aldaric, toujours immobile, croise les bras, son sourire arrogant figé sur son visage. Il répond avec désinvolture, sans même poser les yeux sur elle : « Ferme-la. Ça te regarde pas. Je n'affronte pas quelqu'un qui ne maîtrise même pas son pouvoir. Il ne mourra pas, crois-moi. »
Lyria serre les poings, ses ongles s'enfonçant dans ses paumes. « Et toi, tu n'es qu'un lâche... »
Aldaric tourne enfin son regard vers elle, un éclat menaçant dans ses yeux. « Au lieu de pleurer comme une gamine effrayée, dégage d'ici et va pleurnicher ailleurs avant que je transforme tes larmes en foudre et que je te crève les yeux. »
Les mots d'Aldaric sont un coup de poignard. Lyria tremble de rage, mais se retient, consciente qu'elle ne peut pas rivaliser avec lui, surtout dans cet état chaotique. « Dedem s'occupera de toi. Et quand il le fera, je serai là pour regarder. »
Aldaric éclate de rire, un rire narquois et provocateur. « Très bien, contemple tout ce que tu veux. Mais en attendant, fais-toi utile pour une fois. Je sens que tu es un poids pour lui. »
Ces mots frappent Lyria encore plus fort que les précédents. Elle baisse la tête, incapable de répondre. Car au fond, elle sait que c'est la vérité. Elle n'est pas à la hauteur pour soutenir Dedem dans cet enfer.
Un hurlement déchirant éclate soudainement, coupant court à leur échange. Tous, même Aldaric, tournent leur attention vers Dedem. Son cri est monstrueux, inhumain, comme si une bête millénaire s'éveillait en lui. Dedem brise le masque qui recouvre son visage, révélant une mâchoire gigantesque qui s'ouvre jusqu'au sol. Des crocs acérés scintillent dans une lumière lugubre, et une vapeur brûlante s'échappe de sa bouche.
Célestion, qui combattait toujours Galahad et Zoryn, s'arrête brusquement. Il fixe Dedem avec des yeux emplis de terreur. « Le corps de Dedem se déséquilibre... » rugit-il.
Galahad, à bout de souffle, se redresse et observe la scène. Même Zoryn, habituellement calme et confiant, recule légèrement en sentant l'énergie qui se dégage de Dedem.
Dedem, désormais entièrement consumé par le déséquilibre, déploie une aura chaotique. Des éclairs noirs et rouges entourent son corps tandis qu'un vortex se forme dans sa gorge béante. Une énergie fusionnant les éléments se concentre en un point incandescent, mélangeant feu, foudre, eau, vent, terre et lumière. La concentration d'énergie est si dense qu'elle semble plier l'espace autour de lui.
Puis, dans une explosion cataclysmique, Dedem relâche toute cette énergie sous la forme d'un faisceau apocalyptique. L'attaque traverse la région comme un ouragan destructeur, balayant tout sur son passage.
Caldwell, le village de l'Épervier, Nyssara... Les villes et villages sont touchés par l'onde dévastatrice. Des flammes mélangées à une énergie chaotique consument tout, laissant des cratères béants là où se trouvaient autrefois des maisons, des temples et des champs fertiles. Les aventuriers, chevaliers, héros et champions de fer se battent désespérément pour protéger les civils, mais l'ampleur de la destruction est inimaginable.
Dans le village de l'Épervier, Brynjar et Alistaire luttent sans relâche. Leur magie supérieure leur permet de tenir tête aux virus draconiques, mais même eux ne peuvent protéger tout le monde. Brynjar, couvert de sueur et de sang, voit l'onde d'énergie approcher. Il échange un regard inquiet avec Alistaire. « Il ne devrait pas tarder à arriver », murmure-t-il, le visage tendu.
À Caldwell, le héros d'émeraude et les autres héros font de leur mieux pour contrer l'attaque, élevant des barrières magiques pour protéger les réfugiés. Le roi, au centre de la ville, étend sa magie spatiale pour créer un refuge sûr, mais même sa puissance est mise à rude épreuve.
À Nyssara, LanceFort, le champion de fer, commande ses troupes pour évacuer les civils. Les tours d'observation et les fortifications légendaires de la ville sont réduites en cendres en un instant. Malgré tout, LanceFort tient bon, sa détermination inébranlable.
Lyria, face à l'attaque de Dedem, invoque sa magie évoluée : l'eau dorée. Une barrière étincelante se forme autour d'elle, absorbant et déviant les éclats d'énergie destructrice. Malgré la puissance de sa magie, elle tremble sous l'impact, luttant pour ne pas être submergée.
Kenza et Aergirla, voyant l'onde approcher, érigent un mur de glace massif. Aergirla, épuisée, murmure : « C'est... tout ce qu'on peut faire... » Mais le mur ne tiendrait pas sans aide.
Lumiel intervient, touchant le mur de glace. Avec une grande partie de son pouvoir, elle bloque le mur dans le passé, le rendant indestructible. L'effort la laisse haletante, mais elle tient bon.
Quand l'onde d'énergie se dissipe enfin, le silence règne sur le champ de bataille. La destruction est totale. Des villages entiers ont disparu, laissant place à des plaines carbonisées. Les survivants, chevaliers, héros et civils, émergent lentement des décombres, sous le choc.
Brynjar, observant l'horizon, murmure à Alistaire : « Il est temps qu'il arrive. Sinon, nous n'y survivrons pas. »
Arcanis, toujours debout, observe Dedem avec un mélange d'amusement et d'admiration. « Il est devenu plus puissant que je ne l'imaginais... mais il reste imprévisible. » Un sourire tordu se dessine sur son visage alors qu'il planifie son prochain mouvement.
Alors qu'Arcanis se tient sur le champ de bataille, son sourire narquois toujours présent malgré la destruction environnante, une lame surgit de nulle part, visant directement son cœur. Il esquive d'un mouvement rapide et fluide, mais quelque chose change immédiatement. Tout autour de lui, les virus créés par le Warden disparaissent en poussière. L'espace d'imparité, cette dimension cauchemardesque qui enveloppait la région, se dissipe en un instant. Les fractures du ciel se réparent, bien que l'atmosphère reste sombre, alourdie par les conséquences de la destruction.
Une silhouette se matérialise lentement dans les airs, entourée d'une lumière crépitante mêlée à des distorsions dimensionnelles. Momo apparaît, mais il n'est plus le même. Sa forme actuelle, révélant toute la puissance du Nexus, est à la fois terrifiante et majestueuse. Sa peau semble parsemée de lignes lumineuses, comme des veines traversées par l'énergie du multivers. Ses yeux brillent d'un éclat étrange, un mélange d'infini et d'autorité, comme s'ils contenaient l'écho de milliers de réalités. Derrière lui, des anneaux dimensionnels flottent, tournant lentement, chacun contenant un fragment de mondes qu'il a traversés ou influencés.
Sa voix, amplifiée par son essence divine, résonne dans toute la région, chaque mot vibrant jusque dans les os de ceux qui l'entendent. « Habitants de la région de fer, je suis Momo, la clé des dimensions, enfant du Nexus. »
Le silence règne, les survivants, qu'ils soient civils ou guerriers, le regardant avec un mélange de crainte et de fascination. Momo continue, sa voix empreinte de gravité : « Je m'excuse pour ce chaos... et pour ma propre implication. Mais un danger bien plus grand menace ce monde : Alane, le destructeur céleste. »
Il lève une main, et un fragment de lumière jaillit, dessinant une vision du royaume céleste de l'Aether. Les spectateurs peuvent entrevoir des armées flottantes, des flèches de lumière et une silhouette imposante : Alane, entouré d'une puissance écrasante.
« Pour l'instant, je vais sceller l'Aether afin d'empêcher Alane de venir. Mais sachez ceci : ce scellement ne durera pas éternellement. La puissance d'Alane dépasse l'entendement, et un jour, il brisera cette barrière. »
Momo baisse la tête légèrement, son expression empreinte de regrets. « C'est la moindre des choses que je pouvais faire pour ce monde. Mais vous devrez être prêts. »
Il se retourne alors lentement vers Arcanis, son regard transperçant le maître manipulateur. « Et toi, Arcanis... tu t'es bien amusé à me contrôler. Mais c'est fini maintenant. »
Arcanis, bien que toujours calme en apparence, évalue rapidement la situation. Il sait qu'il ne peut pas vaincre Momo. Sa magie est affaiblie, et sa technique la plus puissante a été détruite par Thalion. Il recule d'un pas, ses yeux cherchant une opportunité. Dans son esprit, les pensées affluent : Pourquoi mes alliés ne sont-ils pas encore arrivés ? Quelque chose cloche.
Il lève la main, ouvrant un portail vers une autre dimension pour fuir, mais Momo claque des doigts, et le portail se referme instantanément.
« Arcanis, » déclare Momo, sa voix tranchante, « ton destin est maintenant scellé. »
Alors qu'il commence à s'approcher, une explosion de rage interrompt la scène. Dedem, consumé par son déséquilibre, fond sur Momo avec une vitesse hallucinante, son épée éclatant d'une puissance déformée.
Momo pare l'attaque de Dedem de justesse, ses anneaux dimensionnels s'illuminant pour contrer la force brute de l'épée de l'élu déchaîné. « Dedem ! Calme-toi, écoute-moi ! » hurle Momo, sa voix emplie de désespoir et d'autorité. Mais Dedem, les yeux brûlant de blanc, répond d'un ton glacial et tranchant : « Pourquoi devrais-je écouter ? Pourquoi rétablir l'équilibre pour la paix alors que je peux l'instaurer en ramenant tout à zéro ? »
Le combat s'engage, épique et désespéré. Dedem, dans son état actuel, surclasse Momo en force brute. Chaque coup de son épée crée des vagues d'énergie qui fracturent le sol et tordent l'air. Momo, bien qu'en difficulté, utilise ses capacités dimensionnelles pour éviter les assauts et essayer de raisonner Dedem.
Lyria intervient, sa magie de l'eau dorée formant des boucliers et des lances qu'elle projette pour ralentir Dedem. « Dedem ! Ce n'est pas toi ! Souviens-toi de qui tu es ! » hurle-t-elle, des larmes coulant sur son visage. Mais Dedem, dans sa frénésie, l'ignore, ses mouvements devenant encore plus destructeurs.
Célestion, malgré ses blessures, rugit et charge Dedem. Il tente de le plaquer au sol, mais Dedem déploie une vague d'énergie qui le repousse. Les trois combattants luttent ensemble pour maîtriser Dedem, mais son pouvoir semble sans limite.
Pendant ce temps, Arcanis tente de fuir à nouveau, profitant du chaos. Mais avant qu'il ne puisse s'échapper, deux silhouettes surgissent comme des comètes. Kenza et Centurion, régénérés grâce à la magie de Kael'Ryn, fondent sur lui à une vitesse fulgurante. Ensemble, ils frappent Arcanis dans le ventre, le projetant violemment au sol avec une puissance écrasante.
Arcanis s'écrase dans un cratère, toussant et crachant du sang. Kenza, le visage marqué par la colère, s'avance. « Tu ne vas nulle part, Arcanis. » Centurion, encore marqué par les combats, sourit et ajoute : « Tu as assez joué avec nous. »
Après la dévastation causée par Dedem, Centurion, allongé au sol, avait ri avec amertume. « Moi, le chef de la Légion ? Pitoyable... Je n'ai même pas pu tenir ma promesse. »
Kael'Ryn, observant la scène, avait esquissé un léger sourire. « Cette petite équipe commence à me plaire. » Il avait alors concentré le reste de sa magie pour accélérer la régénération de Kenza et Centurion. Lumiel, de son côté, était restée auprès de Koko, sa tête reposant sur ses genoux. Elle avait caressé doucement ses cheveux, murmurant : « Reste en vie... »
***
Sur le champ de bataille, Dedem continue de lutter contre Momo, Lyria et Célestion. Les survivants, épuisés, observent de loin, priant pour que l'élu retrouve la raison. Arcanis, malgré sa situation désespérée, esquisse un sourire calculateur. Le chaos n'est jamais une fin. C'est une opportunité.
Alors que Centurion et Kenza s'apprêtent à acculer Arcanis, celui-ci affiche un sourire narquois, glissant la main dans son manteau. D'un geste théâtral, il en sort deux fioles étincelantes contenant une essence draconique tourbillonnante, leur lueur irradiant une énergie brute. Centurion plisse les yeux, interpellé.
« Qu'est-ce que... ? » commence-t-il, avant qu'Arcanis ne le coupe en brisant les deux fioles d'un mouvement rapide.
Les essences draconiques explosent en une vague d'énergie pure, déferlant vers Centurion et Kenza. Arcanis, en retrait, observe avec un sourire malveillant. « Je suis Arcanis l'Éternel, le tisseur des plans. Vous pensiez vraiment que je me contenterais de fuir comme un lâche ? La puissance, mes amis, ne réside pas seulement dans les muscles, mais dans l'intellect. »
Centurion, voyant la vague d'énergie s'approcher, s'élance, activant son armure de Gardien. Les plaques d'argent poli s'illuminent d'une lumière protectrice, et son glaive scintille d'une énergie mystique. Il bondit pour intercepter les essences, mais Arcanis éclate de rire.
« Vous ne comprenez toujours pas ? Vous n'êtes que des pions sur mon échiquier. Et moi, je joue toujours dix coups à l'avance. »
Alors que les essences draconiques atteignent Centurion et Kenza, deux silhouettes frappent soudainement le sol avec une force titanesque. Galahad et Zoryn, les Draco-Chevaliers de la Terre et des Étoiles, aspirent l'essence draconique dans leurs corps, leurs blessures se régénérant à vue d'œil. Leur présence impose un silence pesant.
Galahad, d'un ton rugueux, pointe son marteau vers Kenza. « Ce gros lézard bien moche, je m'en charge. »
Zoryn, avec un sourire en coin, observe Centurion. « Très bien, brute épaisse. Moi, je vais m'occuper de l'autre clown de dragon. »
Centurion s'avance d'un pas déterminé, sa voix grave et impérieuse. « Écoutez-moi, Draco-Chevaliers. Arcanis vous manipule. Ce pouvoir n'est pas le vôtre ! »
Zoryn, déjà armé de sa lance en argent, interrompt froidement. « Les étoiles ne mentent pas, humain. Prépare-toi à affronter ta destinée. »
Il charge avec une vitesse fulgurante, sa lance traçant une traînée lumineuse dans l'air. Centurion, d'un geste vif, saisit la lance à main nue. Les plaques de son armure étincellent alors qu'il la brise d'une pression surhumaine. Il attire Zoryn vers lui d'un mouvement brutal, le poing chargé d'énergie.
« INCREDIBILIS ! » hurle-t-il en frappant Zoryn au ventre.
L'impact génère une onde de choc qui projette Zoryn à travers le champ de bataille, creusant un sillon dans le sol et brisant les rochers sur son passage. Centurion ne perd pas de temps et se téléporte immédiatement dans le dos de Galahad.
Galahad, concentré sur Kenza, ne voit pas Centurion arriver. D'un coup de pied magistral, Centurion frappe sa tête, criant : « INFIRMUS ! »
La puissance du coup envoie Galahad voler à son tour, traçant une longue ligne dans le sol, le visage heurtant le roc avec une violence extrême. Les deux Draco-Chevaliers s'écrasent côte à côte, groggy mais vivants, unissant leurs regards furieux vers Centurion.
Centurion se redresse, son glaive scintillant et son armure rayonnant d'une lumière divine. « Je suis Centurion, Gardien de Fer et chef de la Légion. Ma mission est de protéger la région de fer et ses habitants, pas de perdre mon temps avec des arrogants comme vous. »
Kenza, observant la scène, est bouche bée. La puissance dévastatrice de Centurion dépasse tout ce qu'elle avait imaginé. Dans un murmure, elle pense : Dire que Koko a affronté cet homme... Ce gars est un véritable monstre de puissance.
Galahad se frotte la mâchoire, un sourire carnassier sur les lèvres. « Pas mal, Gardien. Tu as du punch. »
Zoryn, légèrement amusé malgré la douleur, se lève en époussetant son armure. « Un peu trop confiant, ton petit discours. Les étoiles n'ont pas encore décidé de ton destin. »
Les deux Draco-Chevaliers se préparent à contre-attaquer, mais Centurion, toujours impassible, plante son glaive dans le sol. « Je vous ai avertis. Vous n'êtes pas mes ennemis, mais si vous persistez, je vous briserai à nouveau. »
Pendant ce temps, Arcanis, toujours en retrait, analyse la situation avec un sourire narquois. « Ce Centurion... Intéressant. Mais sa force brute ne suffira pas à renverser mes plans. »
Momo continuait de lutter pour raisonner Dedem, mais ses paroles semblaient s'écraser contre un mur d'émotions et de chaos. Célestion, voyant que la diplomatie ne fonctionnait pas, rassembla son énergie et libéra un souffle draconique d'une puissance inégalée, un jet de lumière céleste destiné à neutraliser Dedem. Cependant, dans un éclat sombre et brillant, Dedem déséquilibra l'attaque avec une facilité terrifiante, la transformant en une onde d'énergie chaotique qui explosa autour de lui, rasant tout dans un rayon de plusieurs mètres.
Momo, déterminé à intervenir, fondit sur Dedem, son aura pulsant avec l'énergie du Nexus. Mais avant qu'il ne puisse l'atteindre, une lance dorée transperça le flanc de Dedem, l'arrêtant dans son élan. L'auteur de cette attaque se tenait là, le visage figé dans une expression de détermination farouche : Lyria.
« Je suis résolue, Dedem... » murmura-t-elle, ses yeux brillant de larmes retenues. Sa voix vacilla légèrement, mais son ton restait ferme. « Si je dois te faire du mal pour te ramener à nous, alors je le ferai. »
Dedem tourna lentement la tête vers elle, son regard devenu une tempête d'émotions contradictoires. Il hurla, une voix déformée par la douleur et la colère :
« CE MONDE M'A DÉJÀ ASSEZ FAIT MAL ! »
Dans une explosion d'énergie incontrôlée, Dedem libéra une vague de puissance si intense qu'elle fit vaciller les fondations de la Barrière d'Isolement Absolu, fissurant son enveloppe protectrice. L'onde de choc fut ressentie dans toute la Région de Fer, déclenchant une vague de panique et de confusion parmi ses habitants.
Dans les ruines de Caldwell, le héros d'émeraude émergea des décombres, poussant une tour effondrée hors de son chemin. Essoufflé mais déterminé, il regarda au loin, ressentant la vague d'énergie dévastatrice.
« Qu'est-ce qui se passe là-bas ? » murmura-t-il, sa voix pleine de suspicion.
Le héros d'or apparut à ses côtés, l'armure scintillante malgré les dégâts qui l'ornaient.
« Quelle est cette puissance qui nous a mis à genoux ? » répondit-il, le regard sombre.
Le héros de diamant, encore plus direct, les interpella sèchement, sa voix résonnant comme un coup de marteau :
« Bande de feignasses ! Bougez vos fesses et sauvez des vies ! On réglera son compte plus tard ! »
Le héros d'émeraude, le regard durci, répondit calmement :
« Peu importe qui il est... il paiera. Même si c'est un champion de fer, je suis prêt à voter pour une seconde guerre si c'est nécessaire. »
Le héros d'or hocha lentement la tête, pensif.
« Je doute que ce soit un champion de fer. Je pense que c'est lié aux foutus Doctors. J'ai entendu dire qu'ils étaient particulièrement actifs ces derniers temps... »
Il marqua une pause, avant de lâcher un nom qui semblait peser dans l'air :
« Et puis... il y a quelqu'un qui s'est fait une petite renommée récemment. On l'appelle Dedem. »
Un silence s'installa alors qu'ils échangeaient des regards lourds de sous-entendus.
Dans les décombres du village de l'Épervier, Brynjar et Alistaire sortirent des ruines, leurs vêtements en lambeaux et leurs visages marqués par l'épuisement et le désespoir. Le sol était jonché de corps, des villageois tombés au combat, et parmi eux, les parents de Eldric, ainsi que ceux de Brynjar et Alistaire. La vue de leurs proches figés dans la mort brisa quelque chose en eux. Leurs visages devinrent marbrés par la douleur, leurs poings se serrèrent si fort que leurs jointures blanchirent.
Brynjar, les larmes roulant sur ses joues sales, murmura dans un souffle étouffé :
« Maman... Papa... »
Alistaire, lui aussi au bord des larmes, baissa la tête, incapable de regarder plus longtemps. Ils voulaient crier, pleurer, mais leur douleur fut interrompue par l'arrivée de deux figures macabres : un zombie alpha et un squelette évolué. Ces créatures, imprégnées d'une intelligence sinistre, avancèrent lentement, leurs voix gutturales brisant le silence :
« Vous avez tenu suffisamment de temps. Maintenant, il est temps de récolter les âmes pour conclure votre mission. »
Les deux jeunes hommes levèrent la tête, leurs regards dévastés se durcissant légèrement. Le zombie alpha continua, sa voix grave et inhumaine résonnant :
« Le maître vous convoquera bientôt pour une nouvelle quête. Vous savez ce qu'il vous reste à faire. »
Brynjar et Alistaire échangèrent un regard douloureux, mais résolu. Malgré leurs cœurs fendus par le chagrin, ils levèrent leurs armes et commencèrent le rituel. L'air devint lourd et sombre alors qu'ils aspirèrent les âmes des morts, y compris celles de leurs propres parents. Les silhouettes lumineuses des âmes furent absorbées dans leurs armes, laissant derrière elles des corps encore plus vides, si cela était possible.
Les deux jeunes hommes tombèrent à genoux, submergés par la douleur. Brynjar murmura, sa voix presque inaudible :
« Je suis désolé... tellement désolé... »
Alistaire posa une main tremblante sur l'épaule de son ami, mais il ne trouva pas les mots pour le réconforter. Ils se redressèrent finalement, leurs expressions vides et leurs cœurs alourdis, prêts à faire face à ce que leur « maître » leur imposerait encore.
À suivre...