Les événements atteignent un point critique, alors que Lyria et Momo prennent une décision audacieuse pour sauver Dedem de son propre chaos intérieur. La scène devient un mélange d'action frénétique et d'introspection émotionnelle intense.
Célestion, les yeux enflammés par une détermination indomptable, rugit :
« Maintenant ça suffit, Dedem ! »
Dans une démonstration de vitesse surnaturelle, il se dématérialisa dans une brume éthérée et réapparut devant Dedem en une fraction de seconde. Il tenta de le saisir avec ses griffes massives, mais Dedem, réagissant avec une précision quasi-instinctive, balança son épée dans un arc sauvage. La lame rencontra le torse de Célestion, laissant une profonde entaille d'où jaillit une lumière vive. Le dragon rugit de douleur, mais refusa de reculer.
Lyria, voyant Célestion blessé, invoqua sa magie de l'eau dorée, projetant un torrent scintillant vers Dedem pour tenter de le contenir. En même temps, Momo, toujours en Nexus, canalisa son énergie pour créer un mur protecteur entre Dedem et Célestion.
Dedem, les regardant avec mépris, s'exclama :
« Pourquoi faire ça, Momo ? Pourquoi vouloir aider celui que tu as involontairement détruit ? »
Momo, restant calme malgré l'intensité de la situation, répondit d'une voix grave mais sincère :
« Parce que j'ai été manipulé. Je croyais que couper mes liens était la seule solution pour me retrouver. Mais maintenant, je sais la vérité. Dedem, je ne t'ai jamais haï, ni toi ni les autres. J'étais perdu, prêt à tout sacrifier pour comprendre qui j'étais. Mais maintenant, je sais que c'est le moment de réparer mes fautes. »
Dedem, le visage déformé par une colère insondable, rugit :
« Alors paye de ta vie ! »
Dedem libéra une combinaison dévastatrice d'éléments, faisant surgir des piliers de terre imprégnés de magie, qu'il combina avec des éclairs et des flammes dans une attaque mortelle en spirale. Momo esquiva les attaques avec une agilité surnaturelle, bondissant entre les piliers et se rapprochant de Dedem.
Lyria, armée de sa lance dorée, entra dans le combat au corps à corps. Dedem se battait avec un style sauvage, chaque coup étant un mélange d'agressivité brute et de puissance élémentaire incontrôlable. Lyria parait les frappes avec une maîtrise technique impressionnante, mais Dedem la surprit en combinant un coup de bouclier imprégné de foudre et d'eau, la projetant violemment en arrière.
Célestion, refusant de laisser son protégé sombrer, chargea Dedem avec un coup de griffe furieux, envoyant le jeune élu s'écraser contre le sol avec une puissance retentissante. Mais à peine la poussière retombait que Dedem réapparut dans un éclat de lumière déséquilibrée, sa lame visant la gorge de Célestion.
Avant que Dedem ne puisse porter le coup fatal, Momo intervint en un éclair, bloquant l'épée de Dedem avec ses bras imprégnés d'énergie du Nexus. Il fixa Dedem avec intensité et déclara d'une voix résonnante :
« Maintenant ! »
Momo libéra une partie de l'équilibre qu'il portait en lui, l'injectant dans Dedem à travers leur contact direct. Dedem recula d'un pas, son corps tremblant violemment alors que l'énergie se mêlait à son chaos intérieur.
Célestion, se redressant avec difficulté, se tourna vers Lyria.
« C'est ton moment, Lyria. Utilise ta technique, celle de ton père, LanceFort. »
Lyria, les yeux brillants d'une résolution inébranlable, murmura les mots :
« Magie de Cendre Dorée : Elixir Lucidus. »
Son corps se transforma en cendres dorées, scintillant avec une lumière céleste. Ces particules d'énergie se rassemblèrent et pénétrèrent le corps de Dedem par la blessure infligée plus tôt par sa lance. Célestion, haletant, fixa Momo.
« Rejoins-la dans son esprit, Momo. Je garde son corps physique ici. Je compte sur toi, même si tu étais un ancien ennemi. »
Momo acquiesça, son visage grave.
« Après ça, je promets de ne plus revenir dans ce monde. »
En un éclair de lumière, Momo se connecta à Dedem, son essence se mêlant à celle de Lyria pour plonger dans les méandres de l'esprit déséquilibré de l'élu.
Lyria et Momo émergèrent dans un espace chaotique, une distorsion entre lumière et ombre. Les éléments tourbillonnaient sans ordre, créant un paysage où le ciel semblait fondre dans le sol et où chaque pas résonnait comme un cri de souffrance.
Au centre de cette tempête, Dedem flottait, entouré par des fragments de souvenirs et d'émotions brisées. Son visage était à la fois humain et monstrueux, une représentation de son conflit intérieur. Lyria, encore sous sa forme d'énergie, appela doucement :
« Dedem... c'est moi. Je suis là pour toi. »
Momo, plus direct, s'avança avec prudence.
« Dedem, écoute-moi. Ce que tu ressens, cette douleur... ce n'est pas toi. Tu es l'élu de l'équilibre, pas de la destruction. »
Dedem tourna la tête vers eux, ses yeux brillant d'une lueur instable. Sa voix, déformée, résonna dans l'espace :
« Pourquoi m'arrêteriez-vous ? Ce monde m'a pris tout ce que j'aimais. Si je dois souffrir, alors tout le monde souffrira avec moi. »
Lyria avança doucement, ignorant la tempête qui s'intensifiait autour d'elle. Elle tendit une main vers Dedem, ses mots chargés de sincérité :
« Dedem... je ne te laisserai pas sombrer. Je ressens ce lien entre nous, si profond, si réel. Peu importe combien de fois tu tomberas, je serai là pour te relever. »
Momo, renforçant les paroles de Lyria, ajouta :
« Tu n'es pas seul, Dedem. Tu n'as jamais été seul. »
Leur présence sembla stabiliser légèrement l'espace chaotique, mais Dedem restait pris entre deux forces contradictoires. La bataille pour son âme venait tout juste de commencer.
Lyria et Momo avancèrent à travers le chaos déchaîné qui constituait l'esprit de Dedem. Des éclairs de souvenirs brisés jaillissaient autour d'eux, des fragments de rires, de pleurs et de batailles, tous désordonnés, flottant dans cet espace irréel. Dedem se tenait au centre, entouré d'une aura noire et scintillante, oscillant entre lumière et ombre, les traits de son visage marqués par une douleur indescriptible.
Lyria s'approcha en premier, son regard empreint de douceur mais aussi d'une ferme détermination.
« Dedem... écoute-moi. » Sa voix, tremblante mais résolue, se fraya un chemin à travers le tumulte. « Ce n'est pas toi. Ce n'est pas celui que j'ai appris à connaître ces derniers jours, pas celui qui s'est battu si farouchement pour protéger tout le monde. Regarde-moi. »
Dedem tourna lentement la tête, ses yeux d'un blanc intense rencontrant ceux de Lyria. Il resta silencieux, mais son aura trembla légèrement, signe qu'une partie de lui l'écoutait.
« Tu crois vraiment que c'est ce que ton Thalion ou Eldric voudraient ? Tu crois qu'ils se sont sacrifiés pour que tu te perdes ainsi, que tu rejettes tout ce qu'ils représentaient ? »
À ces mots, Dedem gronda, sa voix grave et déformée résonnant dans l'espace :
« Ne me parle pas d'eux ! Ils sont morts à cause de ce monde ! Ce monde qui ne fait que prendre, encore et encore, jusqu'à ne rien laisser ! Pourquoi devrais-je protéger un endroit aussi cruel ? Si ce monde m'a pris ce que j'aimais, alors je le détruirai. Je vais tout remettre à zéro. »
Lyria secoua la tête, des larmes roulant sur ses joues. Elle s'avança davantage, ignorant les éclairs qui dansaient autour de Dedem.
« Dedem, tu as raison sur une chose : ce monde peut être cruel. Il peut être injuste. Mais il peut aussi être beau. Et toi, tu es celui qui peut apporter cet équilibre. Pas par la destruction, mais par le changement. Eldric... Thalion... ils t'ont donné leur confiance parce qu'ils croyaient en toi. Si tu abandonnes, alors leur sacrifice n'aura servi à rien. »
Momo, qui s'était tenu en retrait, parla alors d'une voix grave mais empreinte de compassion :
« Dedem, je comprends ce que tu ressens. Peut-être mieux que personne ici. Tu te bats contre un poids énorme, celui de porter l'équilibre d'un monde qui ne cesse de basculer entre chaos et ordre. »
Dedem fixa Momo, ses traits se tordant dans une expression de mépris.
« Toi ? Comprendre ? Tu n'as rien perdu. Tu ne sais pas ce que c'est de voir tout ce que tu aimes disparaître devant toi. »
Momo hocha lentement la tête.
« Tu crois que je n'ai rien perdu ? Dedem, j'ai dû couper tous mes liens pour découvrir qui j'étais. J'ai sacrifié mon identité, ma "famille", et même ma propre humanité pour devenir ce que je suis aujourd'hui. Mais je me suis rendu compte que ce n'était pas la solution. Ce n'est pas en détruisant qu'on trouve la paix. Crois-moi, j'ai essayé. »
Il fit une pause, regardant Dedem avec une intensité brûlante.
« Je porte une partie de l'équilibre en moi. Et je sais à quel point c'est lourd. Mais toi, Dedem, tu as quelque chose que je n'ai jamais eu : des gens qui croient en toi, qui se battent pour toi, même quand tu penses être irrécupérable. Regarde Lyria. Regarde Célestion. Ils sont prêts à tout pour te ramener. Parce qu'ils voient en toi un espoir que toi-même tu refuses de voir. »
Lyria ajouta, sa voix se faisant plus douce mais ferme :
« Dedem, je sais que c'est difficile. Tu te sens seul, trahi par ce monde. Mais tu n'es pas seul. Pas maintenant. Et tu n'as pas à tout porter seul. »
Elle fit un pas de plus, tendant la main vers lui.
« Si tu veux tout détruire, alors commence par moi. Parce que je refuse de vivre dans un monde où tu n'existes pas en tant que toi-même. »
Dedem recula légèrement, son aura vacillant. Ses yeux brillèrent d'une lueur confuse, comme s'il luttait entre son désir de tout anéantir et l'amour profond qu'il portait aux souvenirs qu'elle évoquait.
Dedem secoua violemment la tête, sa voix résonnant comme un écho déchiré.
« Vous ne comprenez pas... Ce n'est pas une question de porter ou de partager. Ce monde est cassé. Il ne mérite pas d'être sauvé. Même si je le répare, il retombera dans le chaos. Je vais le détruire et reconstruire quelque chose de parfait. »
Lyria, refusant de reculer, déclara avec force :
« Rien n'est parfait, Dedem. Pas toi, pas moi, pas ce monde. Mais c'est ce qui rend la vie précieuse. Ce n'est pas en la rendant parfaite qu'elle devient digne. C'est en lui donnant un sens. »
Momo s'avança à son tour.
« Et ce sens, Dedem, c'est toi qui peux le créer. En choisissant d'aimer, de protéger, de croire. Regarde ce que tu fais en ce moment. Tu es prêt à détruire ceux qui t'aiment le plus. Est-ce vraiment ce que tu veux ? »
Dedem hurla, un cri déchirant qui fit trembler l'espace entier. Son aura se déchaîna, mais vacilla légèrement. Les mots de Lyria et Momo l'atteignaient, brisant lentement les murs qu'il avait érigés autour de son cœur. Mais son désir de tout anéantir restait ancré profondément.
Les larmes de Lyria, mêlées à la force tranquille de Momo, commencèrent à éroder la barrière. Dedem restait sur ses positions, mais son regard montrait une lueur d'humanité. La bataille pour son âme n'était pas terminée, mais un mince espoir subsistait.
La question maintenant était de savoir si Dedem choisirait d'écouter.
Alors que la tension montait dans l'esprit chaotique de Dedem, un éclat lumineux surgit des mains de Momo. L'Œil Mystique du Warden, un artefact d'un éclat étrange mêlant nuances de vert et d'argent, commença à flotter au-dessus de sa paume. Ses motifs complexes, semblables à des constellations mouvantes, semblaient s'animer, projetant des images indistinctes dans l'air autour de Dedem.
Momo tendit l'artefact vers Dedem, sa voix grave mais empreinte d'espoir résonnant dans cet espace mental tourmenté.
« Regarde, Dedem. Regarde ce que tu es censé accomplir. Regarde ta quête. »
Les images projetées par l'Œil Mystique prirent peu à peu forme. Elles montraient Dedem marchant sur un champ de bataille, portant une lumière éclatante qui repoussait les ténèbres. Des silhouettes de personnes qu'il n'avait jamais vues se tenaient derrière lui, le regardant avec admiration. Mais plus que tout, l'image centrale était celle d'un monde en harmonie, les forces de l'équilibre brillant au sommet d'une balance cosmique.
Dedem, hésitant, fixa l'Œil Mystique avec une colère naissante, mais aussi une pointe d'incertitude.
« Pourquoi me montres-tu cela ? » grogna-t-il, sa voix résonnant comme un écho de tonnerre. « Ce n'est qu'une illusion... Un autre mensonge pour me distraire. »
Momo secoua la tête, l'intensité dans ses yeux grandissant.
« Ce n'est pas une illusion, Dedem. C'est une vérité. Une vérité que tu refuses de voir parce que la douleur t'aveugle. Mais regarde bien. Ce monde que tu vois là, c'est ce que tu peux accomplir. Ce n'est pas une utopie vide. C'est un futur que tu peux créer, si tu choisis de ne pas abandonner. »
Alors que Dedem s'apprêtait à répondre, la plaque qu'il portait autour de sa taille depuis le chapitre 31 commença soudainement à émettre une lueur verte. Une chaleur familière émana de l'objet, comme une étreinte invisible mais réconfortante.
Dedem fronça les sourcils, surpris. La lumière verte s'intensifia, et devant lui apparut une flamme vacillante. Peu à peu, la flamme prit forme, et le spectre translucide de Thalion se dessina. Ses traits calmes mais déterminés rencontraient ceux de Dedem, et sa voix résonna avec une clarté et une force qui coupèrent le souffle à Dedem.
« Dedem... mon fils. »
Ces mots, simples mais puissants, firent vaciller Dedem. Sa posture tendue s'affaissa légèrement, et pour la première fois, ses yeux d'un blanc intense semblèrent briller d'une émotion humaine.
Thalion continua, s'avançant lentement.
« Je t'ai donné cette plaque pour te rappeler une chose : tu n'es jamais seul. Dedem, je sais à quel point tu souffres. À quel point tu te sens trahi par ce monde. Mais ce n'est pas en détruisant que tu trouveras la paix. Crois-moi, j'ai appris cela de la pire des façons. »
Dedem ouvrit la bouche pour répondre, mais Thalion leva une main, l'interrompant avec douceur.
« Oui, ce monde est imparfait. Oui, il est parfois cruel. Mais il est aussi plein de beauté, de moments qui valent la peine d'être vécus. Et toi, Dedem, tu es celui qui peut protéger cette beauté. Tu es celui qui peut faire en sorte que d'autres n'aient pas à souffrir comme toi. »
Thalion posa une main lumineuse sur l'épaule de Dedem. Sa voix se fit plus douce, presque murmurée.
« Ne laisse pas ma mort, ni celle d'Eldric, te détourner de ton chemin. Nous avons cru en toi. Nous croyons toujours en toi. »
Alors que Dedem semblait lutter avec ses émotions, une petite flamme verte scintilla à côté de Thalion. Dedem, les yeux écarquillés, regarda avec incrédulité alors que la silhouette fragile d'Eldric prenait forme.
« Grand frère... »
La voix d'Eldric, douce et innocente, fit trembler Dedem. Les souvenirs d'un temps plus simple envahirent son esprit, des éclats de rire et des moments partagés avec ce jeune garçon qu'il avait juré de protéger.
Eldric leva un regard empli de tendresse vers Dedem.
« Pourquoi veux-tu tout détruire ? Ce n'est pas toi, grand frère. Tu as toujours voulu nous protéger, nous rendre heureux. C'est ça, l'équilibre. Ce n'est pas d'effacer le monde, mais de rendre ce qui est déjà là meilleur. »
Dedem tomba à genoux, ses mains tremblant. Sa voix se brisa.
« Eldric... Thalion... Je... Je ne sais plus. Tout est si... confus. Je veux juste que la douleur s'arrête. »
Lyria s'agenouilla à côté de Dedem, posant une main sur son épaule. Sa voix, douce mais ferme, résonna.
« Dedem, personne ne te demande d'être parfait. Personne ne te demande de porter tout ça seul. Mais ce que tu fais maintenant, c'est te laisser consumer par ta douleur. Nous sommes là. Thalion, Eldric, Momo, moi... tous ceux qui croient en toi. Laisse-nous t'aider. Laisse-nous t'accompagner. »
Dedem ferma les yeux, sa respiration saccadée. Les mots de Thalion, d'Eldric, de Lyria, tournaient dans sa tête. L'aura de déséquilibre autour de lui semblait vaciller, oscillant entre ombre et lumière.
Momo posa une main sur l'autre épaule de Dedem.
« Le choix t'appartient, Dedem. Nous pouvons seulement te montrer le chemin. Mais tu dois décider si tu veux avancer. »
Dans cet instant suspendu, l'esprit de Dedem vacilla, mais un mince espoir naquit dans son cœur, une lumière ténue qui attendait d'être embrassée.
Dedem était perdu dans un vide lumineux, un espace entre réalité et mémoire. Tout autour de lui semblait suspendu, comme si le temps avait ralenti. Puis, une lumière douce, familière, envahit son esprit, et les souvenirs affluèrent avec une clarté poignante.
***
Première Année : Les Fondations
Les Matins : Éveil des Corps et des Éléments
Le soleil à peine levé, Dedem et Thalion entamaient leur routine matinale dans une clairière brumeuse. L'air était frais, rempli des parfums de la forêt environnante. Thalion, toujours impeccable dans sa tenue, observait Dedem courir autour de la clairière.
« Plus vite, Dedem ! Le monde ne ralentira jamais pour te laisser une chance ! » criait Thalion, un sourire en coin.
Dedem, en sueur mais déterminé, accélérait son rythme, ses pieds frappant le sol avec une énergie inébranlable. Lorsqu'il atteignait la ligne d'arrivée, haletant, Thalion le félicitait d'une tape ferme sur l'épaule.
« Pas mal, garçon. Mais tu peux mieux faire. Un vrai guerrier ne connaît pas la fatigue, il la domine. »
Après ces échauffements physiques, Thalion l'initiait à la maîtrise des éléments. Assis face à une cascade, Dedem apprenait à sentir le flux de la magie dans la nature.
« Regarde l'eau, Dedem. Elle semble calme, mais elle peut devenir une force dévastatrice. Apprends à utiliser cette dualité dans ton combat. »
Dedem fermait les yeux, concentré, et au bout de quelques semaines, il réussit à faire léviter un petit globe d'eau. Ravi de sa réussite, il s'écria :
« Thalion ! Regarde ça ! Je suis le maître de l'eau maintenant ! »
Thalion éclata de rire. « Petit vantard. Attend de voir ce que l'eau peut faire quand tu la maîtrises vraiment. Maintenant, essaye de la geler ! »
Les Après-Midis : Maniement des Armes et Magie de Combat
Les après-midis, Dedem et Thalion parcouraient les terres environnantes, toujours en quête de nouveaux terrains pour s'entraîner. Une fois, en passant près d'un vieux champ de bataille, Thalion s'arrêta pour ramasser une épée rouillée.
« Vois-tu, Dedem, cette épée a peut-être perdu son tranchant, mais elle raconte une histoire. Les armes ne sont pas qu'un outil, elles sont le prolongement de ton âme. »
Dedem, les yeux brillants de curiosité, demanda :
« Est-ce que tu as une arme qui te raconte ton histoire, Thalion ? »
Thalion sortit sa claymore, une lame étincelante ornée de runes gravées.
« Celle-ci. Elle a vu des batailles, des victoires... et des pertes. Mais ce qui compte, c'est qu'elle est restée fidèle, comme toi avec ton bouclier. »
Dedem hocha la tête avec gravité, mais un sourire étira ses lèvres.
« Si je deviens aussi fort que toi, est-ce que je pourrai avoir une lame aussi cool ? »
Thalion rit de bon cœur. « Si tu survis à mon entraînement, je te forgerai une lame qui surpassera toutes les autres, gamin. »
Les Soirées : Stratégies et Fous Rires
Le soir, autour d'un feu de camp, les leçons devenaient plus théoriques. Thalion dessinait des cartes sur le sol avec un bâton, expliquant des tactiques complexes. Dedem, l'esprit vif et aventurier, écoutait avec fascination.
« Alors, si l'ennemi vient d'ici... et qu'on place une embuscade là... » dit Dedem, traçant une ligne hésitante.
Thalion hocha la tête, satisfait. « Pas mal, Dedem. Mais n'oublie jamais de penser à la retraite. Parfois, fuir est plus intelligent que de se battre. »
Dedem fronça les sourcils.
« Fuir ? Mais... je croyais qu'un vrai guerrier ne reculait jamais ! »
Thalion sourit doucement.
« Un vrai guerrier ne recule jamais devant son devoir. Mais il sait choisir ses batailles. Souviens-toi de ça, Dedem. »
Après ces discussions sérieuses, ils partageaient des moments plus légers. Dedem racontait des blagues maladroites, imitant les voix des villageois qu'ils avaient croisés.
« Thalion, écoute celle-là : Pourquoi le mage a-t-il jeté un sort au poulet ? Pour qu'il traverse la route magique ! »
Thalion secoua la tête, faussement exaspéré, mais son rire résonnait dans la nuit.
« Si jamais ton épée te lâche, tu pourras toujours devenir bouffon de cour, Dedem. »
Les Moments de Complicité
Les jours passaient, et une complicité sincère se développait entre les deux. Dedem admirait Thalion, non seulement comme un mentor, mais comme un père. Une fois, après une journée particulièrement difficile, Dedem s'écroula près du feu, épuisé.
« Thalion... pourquoi fais-tu tout ça ? Pourquoi m'entraîner comme ça ? »
Thalion resta silencieux un moment, fixant les flammes dansantes. Puis il répondit :
« Parce que je crois en toi, Dedem. Parce que tu as ce qu'il faut pour changer ce monde. »
Dedem, touché, répondit avec un sourire fatigué :
« Et moi, je crois que je peux le faire, tant que tu es là. »
Une Première Année Inoubliable
Entre les leçons, les aventures, et les moments de camaraderie, Dedem grandissait non seulement en force, mais aussi en sagesse. Malgré la rigueur de l'entraînement, ces jours étaient parmi les plus heureux de sa vie.
Et à chaque coucher de soleil, alors que Dedem et Thalion contemplaient l'horizon, une seule pensée traversait l'esprit de Dedem :
« Avec Thalion, tout est possible. »
Alors que Dedem se perdait dans les méandres de son esprit, les souvenirs chaleureux de Thalion et Eldric commencèrent à se fondre dans une toile plus sombre. Le vide lumineux se teinta de teintes chaotiques, oscillant entre des éclairs de lumière et des ombres menaçantes. Dedem se retrouva face à lui-même, une version plus jeune, souriante, portant encore l'insouciance de ses premières aventures.
Il se parla avec une voix calme, mais chargée de gravité :
« Tout ce temps, je pensais que le poids que je portais était un fardeau injuste. Mais je comprends maintenant. Ce n'est pas une malédiction. C'est un appel. »
Son regard se détourna vers les flammes vertes dansantes, représentant Thalion et Eldric. Avec une sincérité empreinte d'émotion, il leur parla :
« Thalion... Eldric... vous avez toujours été là pour me montrer la voie. Vous m'avez donné plus que je ne pourrais jamais rendre. Merci. »
Les flammes, comme animées d'une volonté propre, grandirent et prirent des formes éthérées de Thalion et d'Eldric. Thalion, l'air fier, posa une main sur l'épaule de Dedem.
« Tu es prêt, Dedem. Le monde n'a pas besoin d'un destructeur. Il a besoin d'un pilier. »
Eldric, avec son sourire innocent, ajouta :
« Grand frère, ne laisse pas le monde te changer. C'est toi qui dois le guider. »
Les deux figures se transformèrent soudainement en vortex de flammes vertes et fusionnèrent dans les yeux de Dedem. Son regard bleu brillant devint d'un vert éclatant, chargé d'une énergie nouvelle, presque divine.
Dans le monde réel, alors que Célestion surveillait le corps inerte de Dedem, un frisson parcourut l'air. La terre se stabilisa, les vents chaotiques se calmèrent, et les éléments en furie semblaient s'incliner devant une force supérieure.
« Quelque chose change... » murmura Célestion, ses yeux draconiques fixant le ciel.
Momo, qui se réveillait lentement à côté, sentit également l'équilibre revenir. Lyria réapparut soudainement, ses pieds touchant le sol près de Célestion. Elle fixa le corps de Dedem, flottant dans les airs, entouré de particules d'énergie lumineuse qui s'intensifiaient.
Avec une explosion silencieuse mais éblouissante, les particules se dispersèrent, révélant Dedem dans une nouvelle forme.
Son armure brillait d'un vert éclatant, ornée de motifs dorés complexes, représentant des symboles de l'équilibre parfait. Sa cape, verte et majestueuse, flottait derrière lui, comme si elle était animée par une brise surnaturelle. Dans ses mains, une nouvelle épée, aussi fine qu'imposante, semblait fusionner avec la lumière et l'ombre. Son bouclier, rond et gravé de runes anciennes, émanait une aura protectrice inébranlable.
Dedem expira une vapeur dense, son souffle presque audible dans le silence soudain du champ de bataille. Ses yeux verts brillaient intensément, transperçant l'obscurité environnante. Son regard balaya les environs, empreint de calme et de détermination.
Avec une voix profonde, empreinte d'une puissance nouvelle, Dedem déclara :
« Je suis Dedem, l'Élu de l'Équilibre. Celui qui porte le fardeau de ce monde et qui le guidera vers sa véritable harmonie. Si ce monde ne peut pas être sauvé par la justice ou la vengeance, alors je deviendrai le pilier qui le soutiendra. »
Son aura se déploya, stabilisant complètement l'environnement autour de lui. Lyria, les yeux brillants de fierté et d'émotion, murmura :
« Dedem... tu es enfin toi-même. »
Momo hocha lentement la tête.
« Oui, il a trouvé sa voie. »
Célestion, blessé mais fier, rugit dans un cri qui résonna comme une proclamation au monde entier : l'Élu de l'Équilibre était revenu, prêt à affronter tout ce qui se dresserait sur son chemin.
À suivre...