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— Bon, dis toujours.
— Ok ! fit Tania. Il s’agit d’un dîner professionnel où nous aurons à discuter des démarches à suivre pour notre nouvelle collaboration avec les partenaires.
Elle s’arrêta, mais avant de pouvoir continuer, Kassidy l’interrompit d’un ton désintéressé, les yeux posés sur une pile de dossiers :
— Envoie-moi l’adresse et l’heure, j’y serai.
Tania écarquilla les yeux, stupéfaite.
Kassidy, anticipant sa réaction, haussa un sourcil.
— Quoi ?
Tania secoua la tête brusquement.
— Juste… comme ça !
— Comment ça ?
— Je veux dire… J’avais préparé un discours pour te convaincre, comme d’habitude. J’étais sûre que tu allais refuser, et toi… toi, tu acceptes aussi facilement !
Kassidy esquissa un sourire ironique.
— Le mot "professionnel" est largement suffisant pour me convaincre.
Mais la vérité, c’est qu’elle avait surtout besoin de se changer les idées et sortir de sa zone de confort.
Tania, encore surprise, hocha la tête.
— D’accord… mais y a juste un petit souci.
— Quoi encore ? soupira Kassidy, visiblement agacée.
Elle savait que Tania allait encore la balader quelque part.
— Tu ne peux pas y aller habillée ainsi ! C’est un dîner ! Essaie de mettre un peu tes atouts féminins en valeur. Qui sait… peut-être que le président de cette boîte succombera à ton charme. J’ai entendu dire que c’est un vrai cœur de pierre…
Kassidy, abasourdie, éclata de rire, presque sarcastique.
— Alors là, ne compte pas sur moi.
Elle marqua une pause, reprit son air agacé :
— Et d’ailleurs, pourquoi tu ne tentes pas ta chance toi ? J’ai mieux à faire, franchement. Ces trucs-là vont à l’encontre de mes principes. J’ai nettement la capacité de réussir sans me transformer en produit de vitrine.
— Qui parle de t’exposer ?! Je dis juste que tu pourrais profiter du dîner pour faire entrer un homme dans ta vie. J’ai entendu dire qu’il est plutôt pas mal.
— Raison de plus. Tout ce qui brille n’est pas de l’or. Et puis, j’ai pas de temps à perdre avec un homme.
Elle attrapa son manteau accroché au porte-manteau, prête à sortir.
Tania désespéra :
— Et la voilà qui s’en va…
Kassidy s’arrêta dans l’embrasure de la porte, se retourna avec un sourire moqueur et lui fit un petit signe de la main.
— Au revoir.
— N’oublie pas ! On ira ensemble pour éviter que tu changes d’avis en route…
Mais avant même qu’elle n’ait pu terminer sa phrase, la porte se referma dans un claquement élégant.
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