LA NUIT DE NOCES ET LA TRAHISON RÉVEILLÉE

La nuit était tombée sur la villa d'Anastasia et Lucian, enveloppant la demeure d'une tranquillité presque irréelle. Le mariage avait été un succès grandiose, une fête pour célébrer non seulement l'amour d'Anastasia et Lucian, mais aussi la reconstruction d'une famille brisée. Les rires résonnaient dans les couloirs, les invités se divertissaient, mais au fond de son cœur, Anastasia savait que la paix qu'elle savourait était fragile. Les ombres du passé planaient toujours sur elle, et parmi elles, Corneille.

Ce soir-là, après une soirée merveilleuse remplie de chants, de danses et de bonheur, Anastasia et Lucian s'étaient retirés dans leur chambre. Les bougies étaient allumées, créant une ambiance chaleureuse et intime. Le silence semblait lourd de sens, comme un voile que l'on pourrait toucher et qui se déchirerait à tout moment. Anastasia et Lucian étaient enfin seuls, loin des regards et des sourires forcés des invités.

Assis ensemble sur le lit, ils parlaient à voix basse, échangeant des mots tendres, des souvenirs et des projets d'avenir. Le temps semblait s'arrêter. La soirée avait été parfaite, et Anastasia ne pouvait s'empêcher de se sentir légère, comme si un fardeau qu'elle portait depuis des années s'était soudainement allégé.

Puis, au loin, un bruit étrange, comme un léger grincement de métal, attira l'attention d'Anastasia. Elle se leva d'un coup, son cœur se serrant dans sa poitrine. Lucian la suivit du regard, préoccupé.

"Qu'y a-t-il ?"

Anastasia fronça les sourcils, écoutant attentivement. "Je ne sais pas… j'ai entendu un bruit. Je vais aller vérifier."

Lucian se leva également, mais il était trop tard. Anastasia, déjà prête à se rendre dans le couloir, s'arrêta brusquement. Un sentiment de malaise, presque surnaturel, envahit la pièce. Elle n'avait pas besoin de mots pour savoir qu'un danger planait. Elle pouvait sentir la présence de quelque chose – ou de quelqu'un – qui n'appartenait pas à ce moment de paix.

"Je vais aller voir, reste ici", insista Lucian, mais Anastasia secoua la tête.

"Non, je vais y aller. Je dois savoir ce qui se passe."

Elle s'élança hors de la chambre, les pieds nus glissant sur le sol froid, son cœur battant à tout rompre. Son esprit analysait déjà toutes les possibilités : peut-être une intrusion, ou pire encore, quelqu'un qui cherchait à perturber leur bonheur. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que ce moment allait être une confrontation décisive avec son passé, un test de son pouvoir sur le destin qui se dessinait à nouveau devant elle.

À mesure qu'elle avançait dans le couloir, son attention se concentra sur les moindres bruits. Un léger murmure, presque imperceptible, se faisait entendre. Elle tourna au coin du couloir et se retrouva face à une scène qu'elle n'aurait jamais imaginée.

Corneille. Il était là, debout dans l'ombre, ses yeux fixés sur elle. Autour de lui, il n'y avait personne d'autre. Un petit sourire tordu se dessinait sur son visage. Un sourire qui n'avait rien de rassurant, mais qui dégageait une aura étrange de folie. Il avait quelque chose de profondément dérangé en lui, quelque chose qu'Anastasia n'avait jamais remarqué auparavant.

"Anastasia", dit-il, sa voix basse et brisée, "tu pensais vraiment pouvoir t'échapper de ce que nous sommes ?"

Anastasia s'arrêta net. Elle le reconnaissait maintenant : ce n'était plus le Corneille qu'elle avait connu, mais une version déformée de lui-même. Son regard était lointain, comme s'il regardait au-delà d'elle, dans un autre monde.

"Qu'est-ce que tu veux, Corneille ?"

Il sourit encore, mais son sourire n'avait rien de rassurant. "Je suis venu chercher ce qui me revient de droit. Tu m'as pris tout ce que j'avais. Mon empire, ma famille… et toi. Tu as volé tout ce que j'avais construit. Et maintenant, regarde ce que tu as fait de moi."

Anastasia sentit une brise glacée effleurer sa peau. Il était clair que Corneille n'était plus lui-même. La douleur, la trahison et l'envie de vengeance l'avaient détruit. Mais malgré tout, une part d'Anastasia ressentait de la pitié pour lui. Elle avait été dans cette position, ce désir insatiable de récupérer ce qu'on lui avait pris, mais elle avait appris à se relever. Corneille, lui, semblait être resté figé dans une folie destructrice.

"Tu n'as pas compris, Corneille", dit-elle calmement, "ce que tu cherches, tu ne le retrouveras jamais dans la haine. Tout ce que tu vas obtenir, c'est la destruction. Et ça, tu n'en as jamais eu besoin."

Il ne répondit pas immédiatement. Ses yeux brillants, comme fous, le trahissaient. "Tu crois que je suis fou, Anastasia ? Tu crois que je suis devenu celui que je ne voulais pas être ? Mais c'est toi qui m'as poussé à ça. Maintenant, il est trop tard."

Anastasia s'approcha lentement de lui, sans peur, mais avec une détermination inébranlable. "Il n'est jamais trop tard pour changer. Mais toi, Corneille, tu dois d'abord affronter la vérité. Et la vérité, c'est que ta haine ne t'a mené nulle part."

Une tension palpable s'installa dans l'air. Corneille, se sentant acculé, commença à trembler. Ce n'était plus de la colère, mais une peur profonde et incontrôlable qui émanait de lui. Il n'avait plus le contrôle de lui-même. Ses mains tremblaient, son regard s'éteignait lentement, et il finit par s'effondrer au sol, murmurant des mots incohérents.

Anastasia le regarda, son cœur lourd de compassion mais aussi de déception. "Tu as perdu Corneille. Tu t'es perdu dans ta propre folie."

Les hommes de Lucian, alertés par le bruit, arrivèrent en renfort. Mais il n'y avait plus de besoin de confrontation. Corneille, dans son état mental fragile, n'était plus une menace. Il avait perdu son pouvoir sur la situation, sur sa propre vie.

Il fut emmené dans une pièce sécurisée, où des médecins spécialisés commencèrent à traiter son état mental. Il ne s'agissait plus d'un homme qu'Anastasia détestait, mais d'une victime de sa propre folie, une victime des démons qu'il n'avait pas su combattre. Il n'était plus qu'un homme brisé, à la recherche d'une rédemption qu'il ne pourrait probablement jamais trouver.

Le lendemain matin, Anastasia se tenait seule sur le balcon de la villa, les yeux fixés sur l'horizon. Lucian la rejoignit, posant une main douce sur son épaule.

"Comment te sens-tu ?"

Elle tourna son regard vers lui, un léger sourire aux lèvres. "Libérée. Mais j'ai aussi de la pitié pour lui. Peut-être qu'il y a une chance pour lui de guérir, mais il devra d'abord affronter ses propres démons."

Lucian la regarda avec tendresse. "Tu as fait ce qu'il fallait."

Anastasia acquiesça, regardant au loin. Elle savait que la paix n'était jamais définitive, mais elle avait gagné cette bataille. Et tant que Lucian serait à ses côtés, elle pourrait affronter ce qui viendrait. Ensemble, ils avaient traversé tant d'épreuves. Et ensemble, ils continueront d'avancer, unis contre tout ce qui voudrait les séparer.

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Ainsi, Corneille fut neutralisé non par la violence, mais par la confrontation de ses propres démons intérieurs, dans un affrontement psychologique qui le réduisit à une folie sans fin. Anastasia, quant à elle, resta une figure de résilience et de paix, déterminée à protéger ceux qu'elle aimait, tout en apportant une lueur d'espoir à ceux qui cherchaient encore la rédemption.