Sol se redressa.
— "Reste à ta place, humain. Ce combat te dépasse."
Les professeurs encore conscients aidèrent leur directeur à se relever, mais ils savaient désormais qu'ils n'avaient aucun pouvoir face à ces êtres.
M.Lancaster, bien que humilié, serra les dents et se releva avec difficulté. Son regard ne vacilla pas.
— "Je ne vous laisserai pas briser l'esprit de mes élèves." souffla-t-il.
Sol esquissa un sourire amusé.
— "Nous verrons bien."
Puis, il reporta son attention sur Hayden et son groupe.
L'heure des choix approchait.
Une Confrontation de Sang – Léna et Laelia
L'atmosphère était encore lourde après l'humiliation du principal. Le silence qui pesait sur la cour du lycée fut brisé par l'arrivée d'une nouvelle présence.
Une voix claire et forte s'éleva :
— "Lila !"
Tous les regards se tournèrent vers l'origine du cri. Une jeune fille s'avançait d'un pas décidé. Elle avait de longs cheveux noirs attachés en une tresse serrée, et des yeux bleu clair emplis d'une douleur contenue.
C'était Laelia, la sœur jumelle de Léna.
Léna, qui jusqu'ici affichait un sourire arrogant, perdit subitement son expression amusée. Son regard doré, chargé d'une énergie nouvelle, se posa sur sa sœur.
— "Ne m'appelle pas comme ça." déclara-t-elle d'un ton glacial. "Je ne suis plus Lila."
Laelia s'arrêta à quelques mètres d'elle, le souffle court.
— "Je ne sais pas ce qui t'est arrivé… mais c'est toi, n'est-ce pas ?! Tu es en vie, Lila !"
Léna éclata de rire, un rire empli d'ironie et de colère refoulée.
— "En vie ? Vraiment ?"
Elle s'approcha lentement de sa sœur, ses pas résonnant sur le sol.
— "Dis-moi, Laelia… où étais-tu quand j'ai crié ? Où étais-tu quand j'ai tendu la main, suppliant qu'on me sauve ?"
Laelia recula légèrement sous l'intensité des paroles de sa sœur.
— "Je… Je n'étais pas là, je ne savais pas…"
— "Exactement." cracha Léna. "Tu n'étais pas là. Personne ne l'était. Tous ces gens que je considérais comme mes amis, ils m'ont laissée. Abandonnée. Jetée en pâture aux morts !"
Son corps trembla de rage, et l'aura dorée qui l'entourait pulsa légèrement, rendant l'air plus oppressant.
— "Tu crois que j'ai oublié, Laelia ? Tu crois que je n'ai pas ressenti cette terreur, cette souffrance, cette trahison ?"
Laelia serra les poings.
— "Je te jure que si j'avais été là, j'aurais tout fait pour te sauver ! Mais ce n'est pas une raison pour…"
— "Pourquoi ?" coupa Léna, les yeux flamboyants. "Pour changer ? Pour me détourner de vous ?"
Elle s'arrêta, marquant un silence pesant avant d'arracher le médaillon qu'elle portait autour du cou – un souvenir de leur famille. Elle le fixa un instant avant de le laisser tomber au sol.
— "Je ne suis plus cette fille naïve qui croyait en des liens inexistants. J'ai trouvé un vrai but, un vrai maître. Sol m'a offert quelque chose que personne ici ne m'a donné : une seconde chance."
Elle tendit les bras, comme pour embrasser sa nouvelle existence.
— "Je ne suis plus Lila, la victime. Je suis Léna, et je marche aux côtés de ceux qui comprennent la vérité de ce monde."
Laelia baissa la tête, les larmes perlant au coin de ses yeux.
— "Lila… non, Léna… Je suis désolée."
Mais Léna détourna le regard, son cœur de pierre ne laissant plus place à la moindre compassion.
— "Il est trop tard pour les regrets."
Elle fit un pas en arrière et se plaça aux côtés de Sol, qui observait la scène avec un sourire satisfait.
— "Bientôt, vous comprendrez tous."
Et, dans un éclat de lumière dorée, elle disparut avec lui.
Laelia tomba à genoux, ses mains tremblantes serrées contre sa poitrine.
Elle venait de perdre sa sœur une deuxième fois.
Un Monde en Déclin – L'Extérieur du Bunker
Deux semaines. Seulement deux semaines s'étaient écoulées depuis la catastrophe, et pourtant, le monde semblait déjà avoir basculé dans une nouvelle ère.
L'extérieur du bunker sécurisé où se cachait le groupe d'Amber n'était plus qu'un vestige du passé. Autrefois, ce quartier résidentiel regorgeait de vie, de rires d'enfants jouant dans les rues, et de passants allant et venant avec insouciance. Aujourd'hui, il n'était plus qu'un cimetière silencieux, où même le vent semblait murmurer les vestiges d'un monde oublié.
Les rues étaient envahies par des carcasses de voitures abandonnées, certaines encore fumantes, d'autres couvertes de sang séché. Des sacs de provisions éventrés, des vêtements déchirés et des valises éparpillées montraient à quel point les gens avaient fui dans la panique, espérant échapper à une menace qu'ils ne comprenaient même pas.
Les bâtiments environnants portaient les stigmates du chaos : fenêtres brisées, portes arrachées, murs tâchés de traînées rouges et de griffures profondes. Certains immeubles avaient pris feu lors des premières nuits d'émeutes, laissant des squelettes carbonisés dressés contre le ciel gris.
Les cadavres qui jonchaient les trottoirs avaient commencé à se décomposer sous la chaleur accablante, dégageant une puanteur insupportable, mélange de chair en putréfaction et de métal rouillé. Quelques corbeaux picoraient les restes des malheureux qui n'avaient pas eu la chance d'être enterrés.
Mais ce qui rendait l'environnement encore plus sinistre, c'était l'absence totale de vie humaine.
Le silence était absolu.
Pas de klaxons, pas de cris, pas même le bourdonnement d'insectes ou le chant des oiseaux. C'était un monde figé dans l'horreur. Seuls les bruits lointains d'un vent glacial soufflant entre les immeubles rappelaient que le temps continuait de s'écouler, indifférent au sort des survivants.
Et au milieu de ce décor post-apocalyptique, le bunker sécurisé se dressait comme un dernier bastion d'espoir.
Son entrée était bien camouflée, dissimulée derrière une vieille station-service abandonnée. Des barricades improvisées faites de tôle, de grillages et de planches de bois renforçaient la structure. Quelques bidons vides traînaient à l'entrée, témoignant d'une tentative désespérée de rationnement des ressources.
À l'intérieur, le groupe d'Amber vivait avec l'illusion d'être à l'abri. Mais ce soir-là, cette illusion allait être brisée.
Car, dans l'ombre des ruines, un être revenait à la vie.
Un zombie différent des autres.
Son corps, autrefois mutilé, était désormais enveloppé d'une lueur spectrale malsaine. Ses mouvements étaient plus fluides, plus rapides, son regard vide semblait pourtant empli d'une conscience inhumaine. C'était le zombie spécial, ramené d'entre les morts par Sol lui-même.
Et ce dernier observait la scène avec un sourire satisfait, Léna à ses côtés.
— "Prête pour la suite ?" demanda-t-il d'un ton amusé.
Léna, les bras croisés, fixait l'entrée du bunker avec une expression indéchiffrable.
— "Ils ne savent pas encore ce qui les attend." répondit-elle froidement.
Sol ricana.
— "Alors, allons leur montrer."
Dans un souffle glacial, le zombie spécial se mit en mouvement.
Le Bunker – L'Attente et l'Inquiétude
L'ambiance dans le bunker sécurisé était tendue, presque suffocante. Depuis l'apparition troublante de Léna, les jeunes tentaient tant bien que mal de passer le temps, mais une angoisse invisible pesait sur eux.
Le bunker, loin d'être un simple abri, était un véritable luxe souterrain. Construit pour les élites ayant anticipé le chaos, il possédait des chambres spacieuses, une salle de divertissement avec un écran géant et des canapés en cuir, une cuisine équipée digne d'un grand restaurant, et même une salle de sport moderne.
Mais malgré ce confort, le silence était pesant.
Assis sur l'un des larges divans, Amber, les jambes croisées, tapotait nerveusement ses ongles contre l'accoudoir en velours. Son regard était plongé dans le vide, son esprit tournant à vive allure.
— "Cette garce…" murmura-t-elle, son ton rempli d'une colère contenue.
— "Elle revient d'entre les morts et la première chose qu'elle fait, c'est venir nous provoquer. Sérieusement ?" ajouta Véra, adossée nonchalamment contre un mur, un sourire en coin, moqueur.
Elle adorait jouer avec les nerfs des autres, et voir Amber contrariée était une opportunité en or.
— "Ce n'est pas une blague." intervint Loïs, en train de faire défiler des images sur sa tablette tactile, un air ennuyé sur le visage. "Si elle est encore en vie… enfin, si on peut appeler ça 'vivre'… alors ça signifie qu'on est en danger."
Elle ne parlait pas sans intérêt : sa priorité était sa propre sécurité et son confort. Peu lui importait les états d'âme des autres, tant qu'elle restait du bon côté du pouvoir.
— "Tsk. Ça change quoi pour nous ?" répliqua Gary, les bras croisés, un rictus arrogant sur le visage. "On est ici, protégés. Elle, elle est dehors. Tant mieux pour elle, tant pis pour nous."
— "Tant mieux ?" siffla Liam, visiblement irrité. "C'est pas 'tant mieux' si une morte revient nous hanter comme si de rien n'était. Et puis c'est quoi cette aura autour d'elle ?"
Il passa une main dans ses cheveux blonds parfaitement coiffés, agacé. "Non mais franchement, ça pue cette histoire."
Harry, comme à son habitude, hocha la tête en silence, suivant l'opinion du plus fort du groupe sans vraiment réfléchir par lui-même.
Léna n'était plus la même. Ils l'avaient tous vu. Et, quelque part au fond d'eux, un sentiment de culpabilité les rongeait.
Personne n'osait le dire, mais ils savaient qu'ils avaient été lâches.
Le Centre de Contrôle – Une Présence Inattendue
Pendant que les jeunes débattaient dans leur luxueux refuge, Gabriela Sanchez, elle, ne perdait pas de temps. Dans la salle de surveillance, elle et son équipe d'experts observaient les écrans de contrôle, scannant l'extérieur pour détecter la moindre anomalie.
C'était une femme d'expérience, pragmatique et méthodique. Sa mission était d'assurer la survie de ceux sous sa protection, mais ce qu'elle voyait sur les moniteurs la faisait douter.
— "C'est elle." murmura un des analystes.
Sur l'un des écrans, la silhouette de Léna se dessinait clairement devant l'entrée du bunker. Mais elle n'était pas seule.
À ses côtés, un homme vêtu de blanc, avec une aura si oppressante que même à travers les caméras, Gabriela pouvait ressentir quelque chose d'anormal.
Et, juste derrière eux…