Chapitre 16 : La Porte sous Blackreach

Kael ne savait pas vraiment à quoi elle s’attendait.

Peut-être à une vieille voûte remplie de parchemins. Peut-être à une chambre enfouie contenant des archives cachées. Peut-être à une crypte, gardant les secrets du passé dans la pierre couverte de poussière.

Elle ne s’attendait pas à ça.

Une porte.

Enfouie à la base d’une tour effondrée, cachée sous des couches de décombres et des siècles de ruine. Le métal était ancien, mais intact, sans trace de rouille, marqué d’un symbole que Kael ne reconnaissait pas.

Mais Riven, lui, le reconnut.

Il se tenait devant, silencieux pour une fois, sans le moindre sourire aux lèvres.

Jorrik croisa les bras. « Eh bien. Ça fait mauvais genre. »

Kael fit un pas lent vers la porte, son arc toujours en main. « Qu’est-ce que c’est ? »

Riven expira. « Une salle scellée. »

Kael plissa les yeux. « Et qu’y a-t-il à l’intérieur ? »

Riven hésita.

Jorrik grogna. « Me dis pas que tu sais pas. »

Riven lui lança un regard. « J’ai une idée. »

La patience de Kael céda. « Si tu n’expliques pas tout de suite, je te laisse ici. »

Riven soupira et posa une main sur la porte. « Ce sont des archives. Anciennes. Des choses que la famille royale ne voulait pas que quiconque voie. Ma mère les a fait transférer ici des années avant sa mort. »

Kael fronça les sourcils. « Pourquoi ? »

Les yeux bleus de Riven s’assombrirent. « Parce qu’elle ne faisait pas confiance à la cour. »

Kael comprenait. Trop bien.

Jorrik poussa un long soupir. « Bon. Alors, comment on entre ? »

Riven tapota le symbole gravé sur la porte. « Il faut une clé. »

Les doigts de Kael frémirent. « Et elle est où ? »

Riven se tourna vers eux, un sourire en coin. « On est dessus. »

Kael cligna des yeux. « Quoi ? »

Riven rit. « Les ruines de Blackreach. La clé est enterrée quelque part dans cette ville. »

Jorrik grogna. « Évidemment. »

Kael serra les dents. Encore des détours. Encore de l’attente.

Elle détestait attendre.

Mais elle était trop proche de la vérité pour faire demi-tour.

« Très bien, » dit-elle d’une voix tranchante. « Trouvons-la. »

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*La recherche de la clé*

Les heures passèrent.

Ils fouillèrent des bâtiments effondrés, des couloirs oubliés, de vieux dépôts d’archives.

Kael avançait vite, avec précision, ses yeux fouillant chaque recoin à la recherche d’un indice. Elle détestait perdre du temps.

Riven, bien sûr, prenait tout son temps.

« Tu sais, » dit-il en feuilletant un vieux livre dans une bibliothèque en ruine, « c’est le plus de temps qu’on ait passé ensemble sans que tu menaces de me tuer. »

Kael ouvrit un tiroir, triant des papiers moisis. « Gâche pas le moment. »

Riven sourit. « Je promets rien. »

Jorrik soupira de l’autre côté de la pièce. « Si un jour vous arrêtez de vous chamailler, les dieux eux-mêmes vont descendre pour assister à ça. »

Riven haussa les sourcils. « Ils devraient être honorés d’assister à tant de grandeur. »

Kael lui lança un vieux livre rouillé à la tête.

Riven l’évita sans difficulté.

« C’était pas très sympa, » dit-il, amusé.

Kael ne releva même pas les yeux. « C’était un tir d’avertissement. »

Jorrik ricana. « Je l’aime de plus en plus chaque jour. »

Riven soupira dramatiquement. « Vous êtes terribles tous les deux. »

Kael les ignora.

Car à cet instant précis—ses doigts touchèrent quelque chose de froid.

Elle s’immobilisa.

Un petit emblème en métal, enfoui sous la poussière.

Elle le dégagea, le retourna dans ses mains.

C’était le même symbole que celui de la porte.

Kael se redressa. « Je l’ai trouvé. »

Riven cligna des yeux. « Eh ben, c’était rapide. »

Jorrik souffla. « Merci les dieux. Allons-y avant qu’un truc encore plus bizarre nous tombe dessus. »

Kael avançait déjà.

Parce que la vérité était enfin à portée.

Et elle n’attendrait plus.