Chapitre 17 : La Vérité Révélée

Kael n’était pas prête.

Elle croyait l’être.

Elle avait passé des années à essayer d’oublier le passé, à courir après des murmures, à se convaincre que si elle découvrait enfin la vérité, tout finirait par avoir un sens.

Mais alors qu’elle se tenait devant l’ancienne salle scellée, la clé froide en métal entre ses doigts, quelque chose en elle hésita.

Riven se tenait à ses côtés, silencieux pour une fois. Son arrogance habituelle avait disparu, remplacée par quelque chose de plus lourd.

Jorrik était derrière eux, ses épées dégainées, scrutant les ruines. « Ouvrons-la avant que je commence à vieillir prématurément. »

Kael expira longuement.

Et tourna la clé.

La salle trembla.

Un grondement sourd résonna dans les ruines tandis que la porte de métal glissait lentement, de la poussière s’échappant de ses contours. Le verrou tourna, les engrenages antiques gémirent, et puis—

La porte s’ouvrit.

Kael entra la première.

L’air à l’intérieur était glacial. Beaucoup trop froid. La pièce au-delà était bordée d’étagères en pierre, de vieux parchemins, et de bannières fanées portant un blason que Kael ne reconnaissait pas.

Mais au centre de la pièce—

Un seul piédestal.

Un seul livre.

Les doigts de Kael frémirent.

Elle s’approcha lentement, ses bottes étouffant ses pas sur le sol ancien. Riven la suivait, son souffle trop régulier, trop forcé.

Kael tendit la main, ouvrit le livre—et une lueur magique s’en échappa.

Elle tourna la première page.

Et se figea.

Son nom y était inscrit.

La Lignée Oubliée

Elle parcourut la page, son cœur tambourinant dans sa poitrine.

Le nom de son père. Le nom de sa mère. La famille qu’elle avait perdue.

Mais les mots à côté—

Elle n’arrivait plus à respirer.

Jorrik fronça les sourcils, s’approchant. « Qu’est-ce qu’il y a ? »

La voix de Kael n’était qu’un murmure. « Ma famille… n’était pas simplement noble. »

Elle tourna la page.

Et là, sous le blason royal, se trouvait la vérité.

Son père était destiné à devenir roi.

Pas chevalier. Pas duc.

Roi.

Jorrik jura à voix basse.

Riven ne bougea pas.

Les mains de Kael tremblaient. « C’est faux. »

Mais ce ne l’était pas.

Tout faisait sens, désormais.

Pourquoi sa famille avait été traquée. Pourquoi ils avaient été massacrés.

Son père était l’héritier légitime.

Mais quelqu’un, à un moment donné, avait effacé cette vérité.

Et la famille Dain avait pris le trône à la place.

La famille de Riven.

Kael se retourna, son poignard déjà en main.

« Tu savais, » souffla-t-elle.

Les yeux bleu-vert de Riven étaient calmes, sur la défensive. « Je m’en doutais. »

Le pouls de Kael s’accéléra. « Et tu n’as pas cru bon de me le dire ? »

Riven expira. « Est-ce que tu m’aurais écouté ? »

Jorrik marmonna un juron. « Bon. Ça complique les choses. »

Kael tremblait.

Tout ce qu’elle pensait savoir—tout—était un mensonge.

Elle avait passé sa vie à haïr les nobles.

À haïr les rois.

Et maintenant, elle apprenait qu’elle était censée être l’une d’eux. Qu’elle était l’héritière du trône.

Le poids de cette vérité l’écrasa.

« Tu es la dernière de ta lignée, » dit Riven calmement. « Ce qui veut dire que… »

La voix de Kael était froide. « Ce qui veut dire que le trône aurait dû être à moi. »

Silence.

Riven croisa son regard. « Et qu’est-ce que tu comptes faire ? »

Kael serra les poings.

Elle ne savait pas.

Mais elle comptait bien le découvrir.

Fin du Tome 1