chapitre 4:le jeu du désir

La soirée s'étire comme un fil fragile. La musique dans la salle continue de vibrer dans l'air, mais Claudia a perdu la notion du temps. Chaque danse avec Anthony devient un simple mouvement mécanique, comme si son corps fonctionnait indépendamment de ses pensées. Les bras d'Anthony autour d'elle, bienveillants, mais presque oppressants.

Elle essaie de se concentrer sur ses bras musclés, sur la chaleur qui émane de lui, sur le parfum de son col. Tout cela devrait être suffisant. Mais rien n'est suffisant. Il y a une autre présence, une autre force qui l'appelle. Elle peut sentir ses yeux sur elle, même sans les voir. Travis est là. Toujours là.

Elle n'a pas envie de lui céder, mais son corps, son esprit, sont déjà captifs de cette tension qui monte à chaque instant. Elle l'imagine, presque contre son gré. Comment il la prendrait dans ses bras, comment il la ferait céder à la tentation. Elle sent une chaleur dans son ventre, une envie qu'elle lutte de toutes ses forces pour réprimer.

Anthony la serre encore plus fort, son souffle s'accélère. « Claudia, tu sembles ailleurs ce soir… » dit-il doucement, presque trop attentif à son comportement.

Elle sourit, mais c'est un sourire qui cache l'agitation qui dévore son corps. « Je vais bien, Anthony. C'est juste… la foule, la chaleur. » Elle cherche à se détacher un instant de son étreinte, mais une sensation étrange l'enveloppe.

Les yeux de Travis brillent à travers la foule, et cette lumière, ces yeux, la transpercent comme des lames de feu. Elle sent la brûlure monter dans son corps, dans son esprit, mais elle ne peut rien faire pour l'arrêter.

Soudain, elle réalise qu'elle est en train de le chercher activement. Elle le veut. Elle le désire.

Il y a une tension palpable dans l'air, comme si le simple fait de l'observer, de l'imaginer, allait la faire exploser en mille morceaux. Elle lutte contre cette attirance irrésistible, mais la vérité la frappe brutalement. Elle n'a jamais ressenti une telle force. Pas même avec Anthony.

La musique semble se taire autour d'elle. Les battements de son cœur, au contraire, résonnent dans ses oreilles comme un tambour furieux. Ses mains tremblent légèrement, une sensation de manque s'installe profondément dans son estomac.

Puis, comme une apparition, Travis se glisse plus près, près d'elle, suffisamment pour que l'air entre eux devienne électrique. Il s'arrête à une distance qui est à la fois trop proche et trop loin.

Claudia ne sait pas quoi faire. Elle devrait s'éloigner, mais ses jambes semblent clouées au sol. Elle se sent prise au piège. Un piège de désir, de désir qui ne fait que croître, et qui la consume de l'intérieur. Elle a envie de fuir. Mais son corps ne répond plus.

Leurs regards se croisent, et à cet instant précis, il n'y a plus rien d'autre dans la pièce que lui et elle. Il la regarde comme si elle n'était qu'un fragment de ses désirs les plus sombres, comme si elle appartenait à un autre monde.

Travis sourit, un sourire à la fois froid et brûlant, et il ne dit rien. Ses yeux parlent pour lui. Chaque battement de cœur de Claudia semble répondre à ce regard. Elle est perdue.

Anthony, de l'autre côté de la pièce, semble se rendre compte qu'il n'est plus seul. Son regard croise celui de Travis, et il sait. Il sait ce qui se passe, mais il ne peut rien y faire. Il est toujours là, en tant qu'ombre. Mais Claudia, elle, elle est en train de s'échapper.

Elle se détache lentement d'Anthony. Un dernier regard à Travis. La tentation de le rejoindre devient insupportable. Son corps, comme une boussole qui pointe uniquement vers lui, la guide, l'attire. Et il la suit.

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